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A la faveur d'une opération "Masse critique", et grâce aux éditions Gaîa et à Babelio que je remercie, j'ai pu retrouver dans ces pages l'Islande que j'avais découverte à la faveur d'un séjour en 1995. le pays et ses habitants sont rudes, et le roman de Sigridur Hagalin Björnsdottir amplifie encore de cette réalité.
Voici le résumé du livre :
Un matin, sans qu'aucun signe précurseur ne se soit manifesté, l'Islande est coupée de toute communication avec le monde extérieur : plus de radio, plus d'Internet, plus de téléphone. Plus aucun avion n'atterrit, plus aucun bateau n'accoste venant d'un autre pays. Les avions, hélicoptères et bateaux envoyés vers les pays voisins pour recueillir des informations ne reviennent pas.
HJalti Ingolfsson, principal personnage du roman, est journaliste. Il vient de se séparer de Maria, une espagnole naturalisée islandaise : elle vivait avec lui et deux enfants qu'elle avait eu d'une précédente union, Margaret et Elias. Maria est violoniste à l'orchestre symphonique de Reykjavik.
Face à la nouvelle situation, le gouvernement doit réagir. En l'absence du Premier ministre parti à l'étranger au moment de la coupure, c'est Elin Olafsdottir, ministre de l'intérieur et ancienne condisciple de Hjalti, qui devient chef du gouvernement. Une ligne politique est rapidement définie : au cours de son histoire, l'Islande a vécu à plusieurs reprises isolée, mais la population, qui a frôlé l'extinction notamment au moment des éruptions de 1783 – 1784, a toujours réussi à subsister. Par conséquent, en puisant dans ses propres ressources, le peuple islandais réussira à surmonter cette nouvelle crise.
Pour faire passer ce message au mieux, Elin a recours à Hjalti : elle le fait assister aux réunions d'un « Groupe de pilotage du gouvernement islandais », sorte de cellule de crise qui prend les décisions urgentes pour maintenir le calme et assurer au mieux la distribution des ressources. En échange, Hjalti doit écrire dans son journal des articles soutenant la politique de ce gouvernement.
Au fil des jours, la situation se dégrade. Si l'Islande a suffisamment de ressources énergétiques grâce à la géothermie pour le chauffage et l'électricité, elle dépend de l'étranger pour une partie des ressources alimentaires, les médicaments, les matières premières et le carburant. La monnaie perd toute valeur, l'économie se base sur le troc, et bientôt toute activité qui n'est pas orientée vers la production de nourriture devient sans objet, les artistes et les intellectuels sont considérés comme des inutiles, voire des parasites
Face aux mouvements d'opposition qui naissent, le gouvernement répond par la répression : la police et les « sauveteurs » maintiennent un ordre brutal, tout en accaparant les ressources restantes et en pratiquant le racket.
Puis c'est la chasse à tout ce qui n'est pas islandais, notamment les touristes bloqués dans l'île et les étrangers naturalisés.
Je ne dévoilerai pas la conclusion de ce roman très sombre, mais il analyse très bien les mécanismes du pouvoir en situation de crise, et montre que lorsque la nécessité vitale qui est de se nourrir est compromise, tous les acquis de la civilisation volent en éclats, et on revient à des affrontements de clans pour s'accaparer les moyens de subsistance.
Le style de l'écriture est très fluide. le roman est organisé en chapitres portant le nom des principaux personnages, et aussi le nom d'un lieu – Svangi.
J'ai été un peu dérouté au début par la notation des dialogues : il n'y a ni guillemets ni tirets au changement d'interlocuteur. Je ne sais pas si c'est la façon islandaise d'écrire, cela demande un effort pour s'habituer, mais finalement ce procédé tonifie le texte et le rend très vivant.
En conclusion : un roman très prenant, on s'identifie tour à tour aux personnages de Hjalti, de Maria et de sa fille Margaret, et comme eux on découvre la libération d'instincts de plus en plus bas à mesure que la situation évolue. Il vaut mieux éviter de lire ce livre si on n'a pas trop le moral au départ…
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