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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour cette nouvelle édition de la Masse Critique Mauvais Genres de Babelio, je suis sorti de ma zone de confort avec ce premier roman déroutant. Merci beaucoup à ActuSF pour cette découverte au carrefour de plusieurs genres ! 

C'est le grand jour pour Ermeline Mainterre, de la Bordure : après des années d'entraînement en autodidacte et avoir passé les épreuves de l'examen en secret, la jeune fille est admise à la Loge du Beffroi, la prestigieuse école de magie de la grande Tinkleham. Depuis des siècles, les mages du Beffroi protègent les habitants de la ville et des régions alentour des terrifiants Spectres, dont les attaques provoquent chaque année de multiples disparitions. Il est temps pour Ermeline de rejoindre ce corps d'élite, et surtout de réaliser son rêve : entrer dans l'histoire comme la meilleure mage que la Loge ait jamais connu ! 

L'histoire est racontée du seul point de vue d'Ermeline, qui va découvrir un monde inconnu et se familiariser avec ses règles auprès de ses camarades. La première partie du roman démarre ainsi, forcément, avec un peu de world-building : on apprend en même temps que l'héroïne ce que recèle l'intérieur du fameux Beffroi (un vrai Tardis ce bâtiment !), le principe de la magie et notamment l'importance du chant et des cloches pour repousser les Spectres, mais beaucoup de détails sur ces derniers demeurent, à l'instar de la cité de Tinkleham, dans la brume… On est ici dans un déroulement assez classique, mais tout à fait plaisant, avec la rencontre des nouveaux élèves, les différents cours avec des professeurs plus ou moins aimables et des phénomènes étranges qui vont avoir une fâcheuse tendance à se produire quand Ermeline est dans les parages, et sur lesquels la jeune fille va enquêter avec ses nouveaux amis.

Là où le roman va se démarquer, en revanche, c'est bien avec la psychologie de son protagoniste. En effet, c'est l'ambition qui dirige toute la vie d'Ermeline. Obsédée par son but au point de se sentir supérieure à tous ceux qui l'entourent, l'adolescente va avoir beaucoup de mal à accepter le fait qu'elle n'est peut-être pas la meilleure élève de l'école, et même loin de là. Contrairement à son entourage, le lecteur a directement accès à ses pensées, qui dévoilent une colère permanente contre tout ce qui peut lui faire de l'ombre et ceux qui ne mesurent pas son fantastique potentiel. On est donc loin du tableau d'une héroïne guidée par son rêve et empreinte de bienveillance, mais bien d'un personnage avide de reconnaissance, qui ne prête pas attention à grand chose à part elle-même et les personnes qu'elle juge digne de son intérêt, à savoir celles qui peuvent la rapprocher de son but ultime. J'ai donc eu du mal, et c'était très certainement voulu, à éprouver la moindre empathie pour cette pauvre Ermeline, rapidement découragée par ses échecs scolaires et relationnels… 

Ou du moins, au début ! Car au-delà de ces préoccupations d'adolescents, Ermeline va se retrouver au centre d'événements réellement traumatisants, qui vont survenir soudainement et sans que personne autour d'elle ne puisse lui fournir d'explications. La première partie s'achève d'ailleurs sur un renversement total de l'intrigue et du ton du roman. Pour Ermeline Mainterre, alors en perte complète de ses repères et de ses certitudes, le moment est venu de se réinventer si elle veut seulement espérer survivre. Si depuis le début la narration est rythmée par des phrases courtes et percutantes, cela prend alors une toute autre dimension, comme si chaque mot comptait dans un sentiment d'urgence et une sensation d'oppression permanente. Les chapitres s'enchaînent alors, de lueurs d'espoir en cruelles désillusions, et j'ai fini par vraiment m'attacher à l'héroïne qui va descendre de son piédestal et se rapprocher de ses semblables. Malheureusement, dans cette ambiance de fin du monde, la moindre erreur a des répercussions dramatiques, et c'est dans la douleur qu'Ermeline va évoluer et tenter de lutter contre un destin que d'autres ont prédit pour elle. Mais je ne peux pas en dévoiler davantage sans entrer dans la zone spoil… 

Lorsque les carillons se taisent à Tinkleham, c'est l'avènement des ténèbres, le règne de la peur et du désespoir. C'est le retour à la vulnérabilité, qu'on soit mage ou simple humain, devant une menace invisible et omniprésente. Mais c'est aussi la fin de l'individualisme, d'un faux sentiment de sécurité prodigué par la magie, et la nécessité de se rassembler pour survivre. C'est ce décalage très marqué entre les deux parties de l'intrigue qui m'a vraiment plu dans ce roman à la croisée de la fantasy, de la dark academia, du fantastique horrifique et même du post-apo. Une très bonne lecture pour moi, qui mérite son titre de Pépite de l'imaginaire 2023 !
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A mon tour de prendre la plume pour vous livrer mes impressions à chaud concernant cette lecture. Et bien écoutez, j'ai passé un très bon moment aux côtés d'Ermeline et des ses compagnons mages du Beffroi. Une intrigue rondement menée, qui prend une direction très surprenante avec un personnage principal controversé.

Voici mon analyse plus détaillée:

- Je retiendrai principalement le personnage d'Ermeline et son évolution. Notre jeune amie est loin de faire l'unanimité dans mon entourage… Je voue une affection particulière pour elle car elle exprime (à travers la plume de l'auteur) tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Certains trouveront exaspérant sa manière de détester parfois tout ce qui l'entoure mais j'apprécie cette franchise et c'est ce qui m'a fait me focaliser sur elle. Elle a également une ambition démesurée en début de roman ce qui pourra gêner certains d'entre nous. Mais tout cela s'arrête rapidement quand les désillusions et les coups durs arrivent et c'est ce que j'aime chez elle. Elle se bonifie avec le temps (comme du bon vin) et il est primordial de voir au delà de ses défauts du début. Son entourage est tout aussi intéressant et j'ai particulièrement apprécié le noyau dur qu'elle formera, qui la suivra tout du long

- Je dois admettre que l'intrigue est assez surprenante avec un roman divisé en deux parties: une se rapprochant de la dark academia et l'autre d'un univers post-apocalyptique. L'auteur a réussi son coup car je n'ai strictement rien vu venir. La première partie pose le world-building où l'on découvre une nouvelle forme de magie assez originale: celle liée aux carillons qui lorsqu'ils sont activés par les mages permettent de repousser les Spectres. J'ai beaucoup aimé l'univers et j'avoue que j'aurais souhaité avoir plus de détails sur la nature exacte de ces Spectres. Pour le reste, les détails ne manquent pas et vous aurez beaucoup de plaisir à parcourir ces pages. Une mention spéciale pour la fin dont j'aime beaucoup la tournure, tout en douce (mais gardez en tête que la fin justifie les moyens)…

- La plume de l'auteur joue parfaitement son rôle. La première personne du singulier contribue à cette focalisation sur la personne d'Ermeline et c'est réussi. Car je me suis senti en permanence à ses côtés durant cette lecture, partageant tour à tour ses déboires et ses motifs de satisfaction comme un ami intime. Aucune difficulté de mon côté à appréhender l'ensemble du vocabulaire
et des détails du roman. Tout cela laisse place au plaisir de la lecture qui finalement ne connaît que très peu de temps morts. Je finis sur le fait que c'est toujours un très grand plaisir de lire les romans de la ME qui fait toujours preuve d'un travail éditorial de qualité.

Amis lecteurs, laissez vous tenter par cette pépite de l'imaginaire pour accompagner Ermeline dans son parcours. Saurez-vous apprécier comme moi ce personnage à sa juste valeur, même lorsqu'elle ne reculera devant rien pour atteindre ses objectifs ? Une très belle surprise que je vous invite à découvrir le 22 février. Un grand merci aux éditions ActuSF pour leur envoi 😊.
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A Tinkleham, la vie s'écoule au rythme des carillons qui protègent la communauté des brumes. On y retrouve Ermeline Mainterre, fille d'un ingénieur automobile qui vit dans le garage familial avec son père et son frère. Son rêve secret est d'intégrer le beffroi pour y devenir mage. Elle s'entraîne depuis des années et maîtrise déjà quelques tours. Or, justement elle vient de recevoir la lettre d'acceptation pour y être formée. Pour autant, son père acceptera-t-il de la laisser partir ? Et si oui, réalisera-t-elle ses rêves ?

Le Silence des Carillons nous immerge dans un univers de fantasy teinté de notes postapocalyptiques. En effet, le récit prend cadre dans la cité de Tinkleham dominée par un beffroi dont les carillons constituent une protection face à la menace de la brume. Celle-ci étant infestée de spectres, le son des carillons porté par le chant des mages, s'imprègne d'un pouvoir capable d'éloigner les ténèbres. le beffroi incarne ici la puissance ésotérique qui sert à la fois de catalyseur et d'école pour former les futurs mages. C'est un lieu qui inspire autant le mystère que la crainte car nul ne sait réellement ce qu'il s'y passe. Beaucoup s'essayent en conjectures mais finalement seuls les élèves qui y séjournent peuvent en témoigner, à l'image d'Ermeline Mainterre. C'est d'ailleurs, à travers elle que l'on découvre cet endroit insolite dont l'intérieur se révèle être le fruit d'un empilement de créations d'univers par les différents magistères oeuvrant entre ces murs. Baroque et déconcertant, voilà comment on peut qualifier ce beffroi. En outre, l'existence de cette brume d'où jaillissent des spectres ajoute une sensation d'oppression à l'ambiance.

Suite à une surexploitation de la terre par les précédentes générations, le soleil a disparu, éclipsé par ce brouillard permanent qui maintient les gens dans une forme de ténèbres. Edouard H. Blaes met en scène une humanité repliée sur elle-même et isolée car enfermée par une brume dont elle ignore la cause. Mais, les humains ne sont pas les seuls à peupler cette cité puisque l'auteur y a inclus des gigants et des miniards pour ajouter un peu de diversité à sa population. L'univers n'en est que plus foisonnant et questionnant.

Le Silence des Carillons est un récit intéressant qui n'hésite pas à interroger, notamment, notre société sur sa problématique écologique et les conséquences irréversibles de son inaction.

Pour un premier roman, Edouard H. Blaes fait montre d'un imaginaire fécond et habile qui s'exprime autant dans la construction minutieuse d'un univers original que dans l'élaboration d'une intrigue bien ficelée dont on ne rêve que d'en comprendre tous les tenants et les aboutissants, à peine le livre entamé.

Pari réussi pour ce jeune auteur qui nous embarque sans mal dans cette nouvelle histoire au long cours. Rendez-vous en librairie, le 22 février prochain, pour le lire à votre tour... suite sur Fantasy à la Carte






Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Si vous saviez comme j'ai attendu ce livre. L'auteur, je l'ai rencontré aux Imaginales d'automne en 2020. Il m'avait raconté le pitch, de manière plus ou moins chaotique, et par une heureuse magie, ça m'avait donné envie. le texte n'existait alors quasiment que pour lui et attendait de trouver son éditeur, de ce que je savais. Quelques années plus tard j'ai ce beau bébé dans les mains et je suis dans les remerciements. Quelle vie…

Bref, les années ont passé et je ne me souvenais que de la base de la base de l'histoire. J'ai donc absolument tout découvert au fil de l'eau. Dès les premiers chapitres je suis tombée amoureuse de l'écriture. J'ai déjà lu Edouard H. Blaes dans une petite nouvelle et dans sa nouvelle du recueil « Féro(ce)cité » et je savais que ça allait être bien.

Ambiance dark academia, sombre et mystérieuse. J'ai adoré le début et la découverte de l'univers. L'auteur prend le parti de tricoter une histoire qui entre dans un espèce de cycle. On va suivre l'histoire d'Ermeline Mainterre et on va se concentrer sur son arc. Quelques-unes de mes questions restent encore en suspens mais c'est peut-être pour une bonne raison… on explore assez peu le lore très original et j'avoue que cette partie m'a un peu frustrée.

Il y a clairement deux parties à ce livre. J'ai aimé cette idée, j'ai aimé la plume qui est un véritable coup de coeur, j'aurais aimé en apprendre plus sur l'univers qui entoure l'héroïne.

En bref, un auteur à suivre, j'ai hâte de découvrir ses prochains romans.
Lien : https://madamepointvirgule.f..
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Nouvelle année, nouvelle pépite de l'imaginaire pour les éditions ActuSF. Et je reconnais bien volontiers que le Silence des carillons a quelque chose de spécial - une ambiance particulière, une façon différente d'aborder le dark academia et un style fort en émotions !

Malgré ces fabuleux atouts, je ne suis pas entièrement convaincue. D'une part, parce que j'ai trouvé l'intrigue prévisible. D'autre part, parce que je n'ai ressenti aucun attachement pour l'héroïne très changeante, dont je n'ai pas compris la plupart des réactions. Dommage, mais je suis néanmoins persuadée que ce roman trouvera son public !
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LE SILENCE DES CARILLONS de Edouard H. Blaes a été une lecture vraiment singulière dans le sens où, de toutes les révélations qui ont été faites à travers le livre, aucune ne m'avait traversé l'esprit.
L'auteur va à contre courant en faisait d'Ermeline Mainterre une héroïne difficilement appréciable à cause de son orgueil et de son côté irrévérencieux mais on comprend sa soif de connaissance et de vouloir découvrir la vérité quand on nous couvre de mensonge depuis notre plus jeune âge.
Tinkleham compte peut-être les derniers survivants d'une catastrophe qui aurait supprimé toute vie en dehors de ses bordures et le Beffroi, ce lieu créé de toute pièce par la magie, recèle bien des mystères mais j'ai trouvé ca quand même étrange que personne, mise à part notre jeune Ermeline, ne s'est jamais posé ces questions.

De la dark academia en début de récit, l'auteur nous amène tout doucement à ce qui ressemble à une histoire post-apocalyptique après les évènements qui auront lieu dans le Beffroi.
J'ai trouvé ce choix de l'auteur très inspiré car inattendu pour le lecteur (moi en tout cas), la deuxième partie était quand même plus rythmée alors que j'ai trouvé quelques petites longueurs au début du livre et à certains moment je ne voyais pas trop où on allait.

Pour résumer, une très belle lecture qui a su me surprendre et m'indigner à certains moments, un texte qui mérite bien son titre de « pépite de l'imaginaire ».
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Le Silence des Carillons 🔔 d'Édouard H. BLAES paru chez ActuSF.

A Tinkleham, un monde sous une cloche de brumes, les mages du Beffroi repoussent les dangereux Spectres en faisant tinter les carillons.
Ermeline Mainterre, jeune femme de 18 ans, a décidé de devenir la meilleure d'entre-eux, elle rejoint donc cette école de magie particulière pour réaliser son rêve.

Ayant rencontré le très sympathique Edouard Blaes à Trolls et Legendes en avril dernier, il m'a fallut un peu de temps et une lecture commune avec les Mordus pour lire son premier livre. Et ce fut une lecture plutôt singulière...
Entre Harry Potter et Terre des Ombres (de Josepha Juillet ), cette histoire débute comme un énième roman Dark Academia pour se poursuivre en Post-Apo original.
Difficile de s'attacher aux personnages, Ermeline avec son ego démesuré est (volontairement?) insupportable, les autres manquent de profondeur (tout tournant autour d'Ermeline).
La plume est belle et fluide, ca se lit tout seul. le monde à l'atmosphère pesante est bien construit et très intéressant, même si on aimerait souvent en savoir plus.
Dommage que l'histoire manque parfois de cohérence, les décisions des personnages peuvent paraître aberrantes, et cette fin frustrante (est-ce fait exprès? )...
C'est pourtant, pour un premier roman, une chouette lecture, si on fait abstraction de son insupportable héroïne 😅
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Edouard H. Blaes écrit des personnages tout en nuances, qui évoluent dans une zone grise finalement très humaine : personne n'est bon ou mauvais, et des actes aux conséquences funestes peuvent avoir été motivés par de nobles raisons.(...)
Le silence des carillons ne répond pas à toutes nos questions. Il nous laisse, dans la brume, éclairer notre propre chemin. Entre l'ignorance et la connaissance, l'ombre ou le dévoilement, le bruit ou le silence, il nous laisse à notre conscience, dans cette zone grise toute en nuance que nous appellerons désormais Tinkleham.

critique complète sur sodomeetgomorrhe.com


Lien : https://www.sodomeetgomorrhe..
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Le silence des carillons - Edouard H. Blaes
Une lecture très agréable.
L'univers est simple mais efficace : une ville, entourée par la brume ; des spectres qui en émergent et qui désintègrent tout humain qu'ils touchent ; des mages qui, en faisant teinter des cloches et en chantant en choeur, les repoussent. On pourrait regretter de ne pas avoir plus d'infos, sur la magie / sur l'univers et les spectres, mais ça n'est pas vraiment le sujet / les personnages n'en savent pas beaucoup plus. Quelques trouvailles comme les « bulles d'univers » créées par les mages apportent tout de même du corps au contexte, et permettent d'aborder l'une des thématiques intéressantes du livre : le savant dans sa tour d'ivoire, devenu ici le mage dans son Beffroi, complètement coupe de la réalité du monde dans lequel il ne vit plus vraiment, tout en ayant pour vocation originelle de le défendre.
Plein d'autres thématiques sont abordées dans des réflexions intéressantes (les prophéties, la résilience, « la fin justifie les moyens », …), je ne vais pas tout détailler ici mais c'est au final assez riche.
Quant à l'intrigue, si on voit venir certaines ficelles, pas mal d'éléments m'ont surpris et m'ont maintenu dans l'expectative (même si tout n'est pas aussi bien résolu que je l'aurais voulu :p )
Les petits bémols, pour moi, sont du côté du personnage principal : sa personnalité est telle qu'il est difficile de s'y attacher, et c'est logique, mais ça rend forcément plus critique sur les quelques moments où son comportement m'a semblé peu logique - et peu de personnages viennent rattraper notre empathie en rade.
Quand au style, s'il est majoritairement agréable voire poétique, j'ai trouvé quelques tics d'écriture légèrement agaçants (trop de points d'exclamation injustifiés, oui c'est du détail 🙈), et, plus embêtant, j'ai trouvé que la narration à la première personne, avec un style assez marqué reflétant sa façon de penser (ça c'est du positif), donnait au personnage l'impression d'être plus jeune que son âge (ça change des enfants qui se comportent comme des adultes cela dit…)
Bref, tout ça pour dire que j'ai passé un très bon moment sur ce roman, ça se lit très bien, auteur à suivre 😉
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Tinkleham est un vestige du vieux monde, une ville sous globe bien qu'elle soit entourée de brume et non de verre, assiégée par les spectres qui désagrègent tout être humain qu'ils touchent. La population de cette ville et de la campagne qui l'environne ne survit que grâce au Beffroi. Sur la plateforme, des mages se relaient pour chanter, accompagnés de cloches et de carillons, afin de repousser les spectres sans relâche. Cela fait bien longtemps que les gens ont oublié la chaleur du soleil et à quoi ressemblait le monde d'avant. Tout ce qui leur en reste vient des livres.
Ermeline a dix-huit ans, vit en bordure et entretient depuis toujours le rêve de devenir la plus grande magicienne qu'aura connu le Beffroi, quoi qu'il puisse lui en coûter.
Qui est Ermeline Mainterre ? La question rythme notre lecture et de toutes les personnes pouvant se la poser, lecteur compris, c'est Ermeline elle-même la plus acharnée à trouver une réponse. Elle est ambitieuse, à n'en pas douter, mais a-t-elle réellement les moyens de ses ambitions ? Et si elle réussit, que fera-t-elle du pouvoir ?
Il faut toujours prendre garde à ce que l'on souhaite.
Ermeline est égocentrique, susceptible, envieuse, naïve au début et un peu puérile aussi. Elle est loin de l'héroïne qu'on rencontre souvent dans un roman de fantasy. Elle n'est pas une élue, même si elle croit qu'elle aimerait en être une. de prime abord, elle n'est pas sympathique et le récit avançant elle l'est encore moins. Pourtant, je l'ai appréciée. Cela peut sembler étrange et je me doute que ce n'est pas une opinion populaire parmi les lecteurs. En plus d'être focalisée sur elle-même et de manquer d'empathie, Ermeline peut se montrer assez pénible quand elle ressasse (ce qui se révèle être l'une de ses activités préférées). Si je l'ai aimée, je crois, c'est justement pour tous ses défauts. Elle n'est pas quelqu'un de bien, tout en n'étant pas foncièrement mauvaise non plus. Elle veut juste survivre et si elle est amenée à devenir une héroïne, ce sera forcément discutable. Ermeline est loin d'avoir le profil d'une sauveuse aimée de tous, animée par le goût du sacrifice et la compassion. Elle est une pragmatique et elle doit vivre avec ses choix, ses petites et ses grandes lâchetés. Elle doit avancer ou perdre la raison. Pour tout cela, elle est plus humaine et réaliste que la grande majorité des héroïnes de fantasy que j'ai pu croiser.
Le Silence des carillons est un roman sombre, tissé des sentiments les moins glorieux qui animent l'humanité. On y fait des choix par défaut, on s'arrange avec la vérité, avec la peur et avec sa conscience. Est-ce que seule importe la survie ? En vaut-elle la peine passé un certain point ? Cette lecture m'aura fait me poser de nombreuses questions.
La magie que nous décrit l'auteur, entre chant et métaphore océanique, m'a beaucoup plu. Ça me parlait et j'ai aimé le début du roman, apprendre ce monde, apprendre Ermeline, apprendre le Beffroi surtout, ce labyrinthe de faux-semblants, d'illusions et de secrets. J'aurais toutefois souhaité en apprendre davantage sur la nature de cette magie et sur son lien avec les spectres. de manière générale, j'aurais voulu plus d'informations concernant les origines de Tinkleham, mais je comprends bien que ce n'était pas le propos.
Dans la première moitié du roman, j'ai surtout été motivée par la découverte de l'univers et des personnages et j'admets avoir un peu décroché quand l'histoire s'est centrée sur la jalousie et un triangle amoureux peu engageant. Certaines rivalités poussent les êtres à donner le meilleur d'eux-mêmes, celle qui couve sous l'amitié fragile entre Justine et Ermeline est délétère. En outre, elle n'apporte pas grand-chose à l'histoire, si ce n'est démontrer qu'Ermeline semble vouée à entretenir des relations malsaines, ou à tout le moins déséquilibrées.
La deuxième partie en revanche m'a fascinée. L'histoire devient plus sombre, plus sale, les enjeux sont importants et l'intrigue se précipite vers un dénouement dont on sait qu'il sera douloureux. On se demande juste à quel point.
Pendant son apprentissage, Ermeline se posait de bonnes questions, dont certaines à haute portée philosophique, même si elle ne se montrait pas toujours très empressée à leur trouver des réponses. C'est à nous, lecteurs, qu'il incombe de le faire. Ce n'est pas un mal, mais j'aurais aimé davantage de matière, pouvoir voir plus loin.
Enfermer une cité après une catastrophe, peu importe l'origine de celle-ci, est un postulat classique, bien que davantage en SF qu'en fantasy, c'est grâce à son personnage principal que ce roman tire son épingle du jeu, mais il est aussi sa plus grande faiblesse. Pas parce qu'Ermeline est antipathique, mais parce qu'elle nous prive d'informations complémentaires et surtout de cet « après » dont j'étais très curieuse. L'épilogue sonne juste, toutefois il ne m'a pas suffit. Cette histoire recèle encore trop de mystères pour moi. J'ai apprécié ma lecture, cependant ma vision de cet univers est restée trop cloisonnée à mon goût.
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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