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Citations sur Les historiens de garde (20)

Loin d'exonérer les communards de quoi que ce soit, nous avons simplement voulu montrer ce que pouvait être le travail d'un historien. Confronter les sources, aller dans les archives, dépasser les légendes et surtout, surtout, ne pas en créer d'autres. Il ne s'agit pas non plus de se poser en procureur ou en défenseur de quiconque, pas non plus de «juger», mais d'expliciter les faits et de les expliquer. Tout l'inverse du propos de Lorànt Deutsch.
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Au-delà de l'aspect idéologique, le roman national est aussi un business, que ces historiens de garde exploitent avec beaucoup de cynisme, et un populisme à peine masqué, en déclinant leurs travaux sur tous les supports possibles et imaginables.
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C'est sans doute là que se situe la différence majeure entre «les historiens de garde» et les tenants de toute forme de roman national et nous [les historiens "scientifiques"]. Nous fouillons le passé pour partir à la rencontre d'un Autre et tenter de le comprendre. Eux tente de tordre le passé pour justifier leurs choix et leurs obsessions d'aujourd'hui. Loin d'apercevoir une altérité dans le passé, ils ne partent qu'à la recherche de leur propre reflet égocentrique.
Cette mise à distance de soi qui définit, bien plus qu'aucun titre universitaire, la pratique historienne, ne fait pas de ceux qui en font leur métier et leur passion des surhommes. Quiconque a fait des recherches historiques sait pertinemment à quel point nos recherches restent imparfaites. On ne peut reconstituer exactement le passé, notamment celui des sociétés où les sources sont rares, malgré l'apport précieux de l'archéologie. C'est encore plus vrai pour les catégories sociales les plus modestes qui, jusqu'à une date récente, ont laissé peu de traces. Et si nous pouvons parfois avancer quelques certitudes, celles-ci pèsent toujours bien peu face à la masse de notre ignorance.
Cet état de fait enseigne au pratiquant de l'histoire - car oui, l'histoire est avant tout une pratique qui ne nécessite en rien des grades académiques - la modestie et à considérer que le récit du passé n'est jamais clos. C'est pour cela que les affirmations péremptoires des «historiens de garde» qui prétendent en trois lignes analyser des phénomènes historiques complexes nous font réagir.

[Extrait de la postface à l'édition de 2016]
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L'histoire est un combat, ne serait-ce que parce qu'elle est attaquée par un double phénomène qui relève à la fois d'un repli sur le roman national à des fins identitaires et par des stratégies marketing dont le but n'est ni plus ni moins que de transformer des citoyens libres en consommateurs d'images d’Épinal. Il ne s'agit plus d'aiguiser l'esprit critique, de susciter des découvertes puis des analyses, mais de vendre une forme de bien-être nostalgique.
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Le très large consensus médiatico-politique entourant Métronome est symptomatique de la coupure existant entre la société et l'histoire scientifique. Derrière ce fossé se cache une absence de réflexion sur la rôle que l'on assigne à cette discipline, qui est au mieux assimilée à une culture de niche réservée à une élite. La faute en incombe peut-être aux historiens, mais surtout aux politiques et au monde médiatique. Métronome correspondrait, selon eux, au goût du public. Mais en le soutenant, en lui permettant d'occuper un espace sans commune mesure avec ses qualités intrinsèques, n'ont-ils pas imposé l'ouvrage de Lorànt Deutsch dans les goûts du grand public ? Pensent-ils que l'histoire n'a comme vertu que d'être le levain du patriotisme le plus primaire ? L'idée, en tout cas, n'est pas neuve.
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Si au temps de Lavisse le roman national permettait d'insuffler un sentiment patriotique aux soldats, il devrait aujourd'hui, pour M. Casali, servir à préparer des futurs VRP aptes à gagner des parts de marché en usant de l'histoire et du patrimoine comme d'un produit touristique et ludique. Cette dystopie entrepreneuriale a un ennemi : l'histoire scientifique, critique et publique, qui enseigne la distance, la réflexion, et qu'il faut en fin de compte étouffer ou contourner. Ces dernières années, rarement l'offensive aura été aussi ample.

[Cette conclusion de chapitre suit la retranscription d'une intervention radiophonique de M. Casali dans l'émission d'Eric Brunet sur RMC.
M. Casali y développe l'intérêt éminemment économique, touristique et même marchande de l'histoire vue comme un roman national.]
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L'historien serait donc confiné, selon l'un des conseillers de l'ex-président de la République [NB : Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy], à un rôle de vérification chronologique et à taire toute interprétation. Autant dire qu'il ne sert à rien. pourtant l'affaire "Métronome" peut aussi être un moyen pour les historiens de réaffirmer leur rôle dans la cité, un rôle engagé, qui, sans donner de leçons, rappelle simplement les limites entre affabulation, mythes (qu'ils soient nationaux, religieux, politiques) et histoire. C'est pour cela que petit à petit, nombre d'entre eux (citons entre autres Nicolas Offenstadt, Gérard Noiriel, Christophe Prochasson, Joël Cornette) ont fini par critiquer ouvertement les ouvrages de Lorànt Deutsch, qui, contrairement à ce qu'il affirme, n'est pas confronté à une cabale de militants politiques, mais bien à des professionnels qui entendent défendre une histoire de qualité pour tous.
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Deutsch reprend à son compte une pratique courante des milieux royalistes qui cherchent à rendre la monarchie désirable en la parant de toutes les vertus et en la faisant apparaître comme un âge d’or.
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L’Histoire est un combat, ne serait-ce que parce qu'elle est attaquée par un double phénomène qui relève à la fois d'un repli sur le roman national à des fins identitaires et par des stratégies marketing dont le but n'est ni plus ni moins que de transformer des citoyens libres en consommateurs d’images d’Épinal.
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Cette exaltation du patriotisme et des grands hommes cache mal une vision téléologique de l'histoire de France, rythmée par des grandes dates sacralisées, visant à démontrer la continuité historique d'une "France éternelle".
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