Un polar « positif », intelligent, sans éclaboussures d'hémoglobine à outrance ni relations malsaines et scènes dégradantes, à des années lumières d'un certain courant de littérature noire aux relents nauséeux qui font frissonner un certain lectorat. Et oubliez le prototype d'enquêteur alcoolique ou accroc aux produits illicites, aux prises avec ses problèmes personnels découlant de son enfance, de ses relations tordues avec ses ex… Car on a affaire, ici, à un polar drôle, très drôle, à en perdre parfois le souffle.
J'ai adoré ce premier roman de
Jean-Louis Blanchard, une enquête des inspecteurs Bonneau et Lamouche que j'ai dévorée en quelques heures. J'ai particulièrement apprécié le style alerte de l'auteur, l'humour et le sarcasme dans le comique de situation et dans certaines répliques savoureuses (je résiste à appuyer mes commentaires de citations pour vous laisser les découvrir).
Le silence des pélicans dont la couverture de première est très « parlante » et attirante est définitivement un tourne page qui repose sur une intrigue bien ficelée où évoluent une brochette de personnages principaux et secondaires truculents, tant chez les forces de l' « ordre » que chez les malfrats.
Avec ses travers et sa propension à la bêtise qui l'oppose – et même le rapproche de Lamouche, son jeune assistant brillant et rebelle –, l'inspecteur Bonneau – toujours affamé – nous est très sympathique. Un Clouseau québécois fascinant et naïf, prêt à foncer avec enthousiasme là où le devoir l'appelle, « avec l'intime conviction que la vérité et la justice finiraient toujours par l'emporter », quitte à « subir plus de coups et avaler plus d'insultes que tout le corps de police réuni ».
Tout en tentant de résoudre cette énigme policière et à en imaginer la chute finale, vous vous amuserez en visualisant mentalement de nombreuses scènes dignes d'une production cinématographique – pas surprenant puisque l'auteur a un parcours professionnel en lien avec l'industrie du spectacle, de la télévision et du cinéma – et en lisant les rapports que transmet Bonneau à St-Pierre, son directeur avec qui on ne peut que compatir.
Bref, un petit bijou de la littérature du crime québécoise et vivement une autre aventure du duo Bonneau-Lamouche !
Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****