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Critique de Northanger


Denys Finch Hatton, le Concerto pour clarinette, le survol de l'Afrique...
Tous les fans d'Out of Africa connaissent ces images ainsi que celle de Karen Blixen, incarnée par Meryl Streep dans son plus beau rôle (enfin, d'après moi^^), le destin exceptionnel de Karen Blixen, née au Danemark en 1885. Rejetant un mode de vie bourgeois et linéaire, elle part s'installer en Afrique avec le baron Bror Blixen où elle reste de 1914 à 1931. Elle est obligée de quitter sa ferme africaine après avoir fait faillite et retourne au Danemark, mais elle reste fidèle à cette nation où elle aurait « désiré laisser ses os ».
Si la biographie de Jean-Noël Liaut, Karen Blixen m'a montrée que sa relation avec Denys était largement moins idyllique que dans le film, elle m'a donné envie de me plonger dans son oeuvre. Je lirai donc d'ici peu Les Contes d'hiver et pourquoi pas Les Contes gothiques, dont le titre m'attire beaucoup...
La plus grande partie de la vie de Karen Blixen en Afrique est racontée dans La Ferme africaine et dans les Lettres qu'elle a échangées avec ses amis et sa famille ; Ombres sur la prairie constitue un prolongement de ces oeuvres et régalera ceux qui rêvent de retrouver cet univers. Composé de quatre récits, ce recueil est un tissu de souvenirs, d'émotions, de réflexions anthropologiques, et d'érudition, liés par un fil parfois ténu mais toujours présent. Karen Blixen raconte les liens de confiance tissés avec ses domestiques et les tribus vivant sur « ses » terres, les échanges, les difficultés mais aussi les moments émouvants qu'ils ont pu partager et réussit à retrouver leurs traces vingt ans après son départ d'Afrique.


Si certaines remarques peuvent surprendre le lecteur contemporain, par exemple sur les comparaisons qu'elle établit entre les différents peuples qu'elle rencontre et sa propre culture, il faut situer l'oeuvre dans un contexte colonial, à une époque où les européens s'installaient en Afrique en conquérants, pour y faire fortune, parfois aux dépens de la population. Ce qui n'est finalement pas le cas de Karen Blixen qui s'est sincèrement intéressée au sort des peuples vivant sur ses terres, à leur santé, leurs coutumes, leur manière d'envisager le monde. En témoigne la première nouvelle, Ombres sur la prairie, où elle rend hommage à son domestique Farah et où on la voit soigner avec dévouement ses « gens ».


Ma préférence va Barua a soldani, dans lequel elle raconte comment une lettre écrite de la main du roi du Danemark devient une sorte de talisman pour les gens qui vivent sur ses terres et permet d'apaiser les souffrances les plus terribles par le simple contact. Un mélange de réalisme, de réflexion et de poésie dans lequel elle révèle une grande humanité et beaucoup de sang-froid.
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