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Critique de Lunabiax


1975, un village dans les environs de Paris. le groupe scolaire Denis-Diderot met à disposition des logements de fonction pour les instituteurs et institutrices et leurs familles. Les enfants jouent entre eux, se battent, construisent des cabanes, tandis que les adultes, enseignants ou non, se fréquentent plus ou moins intimement. 1975, c'est l'époque du changement, instauré quelques années plus tôt par Mai 68 : les femmes commencent à prendre leur indépendance, d'ailleurs certaines deviennent même directrices d'école, de maternelle certes, mais tout de même ; l'IVG est légalisée, la gauche menace la droite au pouvoir, et Célestin Freinet met en oeuvre une nouvelle pédagogie. le vent du changement souffle dans la communauté scolaire...

Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Ce récit ressuscite l'époque où la télé, même en noir et blanc, n'équipait pas encore tous les foyers, où la femme restait, malgré ce vent de liberté qui se levait, encore soumise à son mari et chargée de la bonne tenue de la maisonnée ; cette époque où les instituteurs n'hésitaient pas à tirer les oreilles ou taper sur les doigts, n'en déplaise à Freinet dont la pédagogie commençait tout juste à se répandre dans les journées de formation pour les instituteurs ; cette époque où les enfants, à l'aube de leur entrée en sixième, construisaient des cabanes à côté de la voie de chemin de fer et s'affrontaient à coups de défis plus ou moins dangereux. On le lit comme on feuillèterait un album photo aux polaroïds un peu délavés, et on se prend de sympathie pour les personnages doucement hors normes qu'il présente – mention spéciale à Reine Esposito, femme de ménage à l'école, qui fait une crise de folie dans une scène proprement hilarante qui est, à mon sens, l'un des meilleurs passages du livre. Jean-Philippe Blondel joue de la nostalgie tendre comme pas deux, non sans humour, et cette plongée dans les années Giscard est un formidable rappel de nos vertes années d'enfance.
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