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Critique de Michel69004


La mort de Christian Bobin n'est qu'un murmure.
Un murmure comme un coup de tonnerre .
Et sa voix infuse le bleu du ciel.

La vie délivrée de la vie,
L'amour délivré de l'amour,
Ce froissement d'or, cette note pure.

C'est lui qui le dit
Et personne ne sait écrire comme lui,
Même si beaucoup ont essayé .

Il est arrivé dans ma vie au bon moment.
Immense gratitude.
Surtout pour un mécréant

On lui a reproché ses bondieuseries,
Mais le Dieu de Bobin est proche, comme celui de Spinoza
Des fleurs, des oiseaux et des simples.

Il dit: je sais que Dieu existe
Puisque l'homme l'a créé,
Et que tout ça est assez simple

Il a arraché le langage à l'enfer des opinions
Quelque chose chuchote quelque chose
L'écriture reprend ce chuchotement et l'amplifie.

La Part Manquante, Une Petite Robe de Fête, le Très-Bas
La Folle Allure, La Plus que Vive
L'Inespérée, Pierre, La Présence Pure

Il a ré-enchanté les mères, les coquelicots
La musique et l'outre-noir
Et puis l'amour, toujours

Alors lorsqu'il meurt, ça ne lui prend que deux mois,
Il revient à l'enfance. Fragments obscurs de clarté douloureuse.
Et puis il parle à Lydie, l'amour de sa vie:

« Tout est parfait. Toi et moi on est au coeur des poèmes maintenant.
La nuit qui s'annonce est sacrée. Elle est plus belle qu'un couronnement royal.
C'est une nuit unique
Je suis au bout du langage. La poésie n'est rien, l'écriture n'est rien, la musique n'est rien.
Mais ce qui n'est rien ignore la mort. Les larmes et les sourires sans cause survivent à la fin du monde.
On va vers des jours extraordinaires. »

Les dernières pages sont un éblouissement de larmes et d'étourneaux
Dans un ciel rouge
Tourbillonnant

Et je murmure:
Merci

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