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EAN : 9782070402021
170 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.16/5   536 notes
Résumé :
Il nous faut mener double vie dans nos vies, double sang dans nos cœurs, la joie avec la peine, le rire avec les ombres, deux chevaux dans le même attelage, chacun tirant de son côté, à folle allure. Ainsi allons-nous, cavaliers sur un chemin de neige, cherchant la bonne foulée, cherchant la pensée juste, et la beauté parfois nous brûle, comme une branche basse giflant notre visage, et la beauté parfois nous mord, comme un loup merveilleux sautant à notre gorge.
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Les poches pleines, de l'or à profusion, c'est peut-être la fière allure.
Nul besoin d'avoir l'allure badine et de courir vite.
Nul besoin d'une allure de guimauve ou de dandy.
La bonne allure, c'est la folle allure. Celle qui vous fait pousser des ailes pour l'amour de la vie.
La folle allure, pas de demi-mesure, aimer, pas un peu moins, pas un peu, juste aimer et se le dire à temps.
La folle allure, ce serait bien de sauter dans des flaques de mots auréolés de soleil, la folle allure ce serait bien de découdre la vie pour n'en faire que des premières fois.
Christian Bobin, l'ami des mots, le poète, le magicien, le philosophe, une seule devise, celle d'être gai(e). Transformer la poussière en lumière. Transformer la platitude en explosion flamboyante. Laisser le gris sous la terre, calquer du rose sur les joues, sortir les coeurs de la tamise, jouer du tam tam avec les âmes, rire sans raison, écouter son ange dans sa petite tête, tenir la main aux papillons, être un dormeur éveillé en apesanteur. C'est l'effet Bobin et ça, c'est une folle allure assurément.
Un bien fou les livres de Bobin !
L'antidote du malheur.
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Chaque fois que je lis un livre de Christian Bobin j'ai la douce impression d'en ressortir grandie. Je me sens bien. Je suis apaisée. La folle Allure peut se lire comme un roman. C'est d'ailleurs un roman. L'histoire de Lucie qui s'exerce toute sa vie à être libre. Nous l'accompagnons à une folle allure dans ses choix, dans ses renoncements, dans ses audaces, dans sa quête du bonheur à travers des aventures à haut risques. Elle est entourée de personnages singuliers. Ceux qui la comprennent et ceux qui sont déroutés par ses agissements.
Mais la folle allure peut se lire comme un ouvrage philosophique et nous pouvons nous imprégner de certains extraits faisant office de canevas. Un canevas sur lequel une scène apparaît comme chaque fois qu'une brodeuse s'applique à compter les points qu'elle va poser.
L'allure s'impose et le texte est à la fois court par le nombre de caractères et dense par son contenu.
Une vie peut s'appréhender de tellement de façons!
Je me souviens avoir écouté Christian Bobin dans une interview. Il disait quelque chose ressemblant à ceci: Ce matin je me suis réveillé sous un tonnerre d'applaudissements. (une pluie battante). Même le roi soleil n'avait pas un tel accueil à son lever. Voilà. Tout est dit. Différentes manières de vivre sa vie. Que ce soit lentement ou à une folle allure....
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C'est doux, c'est frais, c'est chaud comme une caresse
C'est plein de douceur et de tendresse
C'est sensible et délicat
C'est poétique et ça réchauffe le coeur
C'est une histoire très tendre, qui ressemble à un conte, écrite d'une plume qu'on pourrait penser féminine.
Cette petite fille si tendre, si indépendante, devenue une jeune femme si fragile mais si positive et éprise de liberté, on la suit avec bienveillance au fil des pages
« On verra bien », telle est sa devise
Et bien, c'est tout vu, j'ai beaucoup aimé et ne manquerai pas de lire d'autres livres de Christian Bobin.
Une année littéraire qui se termine sur une note très agréable.
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La folle allure, c'est une échappée belle, toutes voiles dehors. C'est la légèreté et le désir qui viennent dans nos pas.
C'est une robe d'été qui fait la nique à l'hiver.
C'est une invitation à être libre et vouloir le rester farouchement.
Il y a quelque chose d'aérien dans cette invitation totalement débridée, c'est comme marcher sur un fil tendu entre ciel et terre, ici les mots de Christian Bobin nous viennent comme des nuées d'oiseaux.
La folle allure, c'est l'art de la fugue, comme s'il fallait renaître à chaque battement de coeur, à chaque battement d'ailes, réinventer nos vies, changer de prénom, changer d'adresse...
La folle allure, c'est une manière de dire oui à la vie et de dire non aux cailloux qui s'incrustent dans nos souliers parfois trop étroits.
Dire oui à la joie, dire non lorsqu'elle s'en va.
Et puis se perdre dans le regard d'un loup...
Dans ce roman en forme de récit poétique, tout commence comme un conte de fées. Les fées se sont un jour penchées sur le berceau de Lucie et lui ont confiée les clefs de la cage d'un loup.
Les clés sont faites pour ouvrir les portes.
Les petites filles qui naissent et grandissent comme Lucie dans un cirque savent apprivoiser les loups, marcher sur un fil au-dessus du vide, s'approcher de la lumière comme les phalènes sans même se brûler les ailes, ou du moins presque jamais...
Elles vivent au jour le jour.
Demain ? Demain, on verra bien...
Les phrases de Christian Bobin dansent comme des phalènes dans la lumière fragile de l'existence. Elles nous invitent dans la cavale de Lucie, sous la ramure d'une érable plus que centenaire et fier au milieu du béton, dans la musique de Jean-Sébastien Bach qui s'enroule comme des vagues jetées sur le ponton du jour.
La mémoire d'un livre, c'est aussi son empreinte qui résonne longtemps après en nous. Longtemps après, moi aussi comme Lucie j'ai continué d'appeler Jean-Sébastien Bach "le gros", je ne sais pas pourquoi, je trouvais cela attendrissant...
Comme dans tout conte de fées, ici il y a aussi un ogre...
La folle allure, c'est le rire solaire d'une mère ou bien celui d'une vieille dame.
Lucie grandit, s'échappe du cirque, s'envole. Désire, séduit, incomprise peut-être des hommes qu'elle aime... Au fond, il n'y a peut-être que les loups et les vieilles dames qu'on croit un peu folles, pour la comprendre.
Lucie aime la joie et ne veut pas qu'on vienne l'éteindre dans son coeur. C'est là peut-être sa seule peur, mais c'est une peur immense comme le vide abyssal au-dessous du fil sur lequel elle marche, et qui lui donne des ailes...
La folle allure, c'est sans doute l'un des livres que je préfère de Christian Bobin. Il sent bon la vie comme une gourmandise ou bien comme une fugue, quelque chose qui apaise et qui dit de ne jamais renoncer à ses rêves...
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Elle s'appelle Lucie, ou Irène, ou Prune, ou Marilyn. Elle adore s'inventer un nouveau nom, une nouvelle adresse, une nouvelle histoire qu'elle raconte à chacune de ses fugues. Car même la vie itinérante du cirque dans lequel travaillent ses parents ne suffit pas à calmer ses envies de liberté, d'ailleurs. Chaque évasion est accueillie par le silence courroucé du père et les éclats de rire de la mère qui sait bien, elle, que rien ne peut retenir les élans de sa fille amoureuse d'un loup à deux ans et d'un fils de notaire à dix-sept ans. En toute chose, Lucie suit son instinct, ou plutôt ce qu'elle appelle son "ange", se laisse guider par cette force qui la mène dans la cave d'une cité à Créteil, dans les bras de son voisin à Paris, sur les plateaux de cinéma ou dans une chambre d'hôtel du Jura. Libérée de toute contrainte, elle n'a qu'une devise : "On verra bien...".


Seule dans sa chambre d'hôtel, Lucie se raconte, de ses premiers émois à sa dernière extravagance, une vie riche d'expériences, une vie sans contraintes, sans concessions, une vie qu'elle s'est forgée en suivant ses envies, ses coups de coeur, ses impulsions. Sous la plume délicate mais acérée de Christian BOBIN, Lucie, héroïne libre et flamboyante, prend naissance dans la cage d'un loup, grandit dans un pensionnat catholique, se révèle dans l'écriture, sous les yeux d'un père taiseux, perfectionniste, exigeant, et d'une mère, belle et folle, joyeuse, amoureuse de la vie.
Un livre magnifique, une leçon d'optimisme, de liberté, de légèreté dans les pas d'une jeune femme qui aime la grande musique, les livres très épais, les robes d'été au coeur de l'hiver, la vie, les gens. Christian BOBIN aligne les jolies phrases, les pensées profondes, les leçons de vie, sans avoir l'air d'y toucher...Un auteur à découvrir et à aimer.
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Citations et extraits (218) Voir plus Ajouter une citation
Il souffrait de mélancolie. Tu sais ce que c'est la mélancolie ? Tu as déjà vu une éclipse ? Et bien c'est ça : la lune qui se glisse devant le cœur, et le cœur qui ne donne plus sa lumière. La nuit en plein jour. La mélancolie c'est doux et noir. Il en a guéri à moitié : le noir est parti, le doux est resté.
Tu sais, la pâtisserie et l'amour, c'est pareil - une question de fraîcheur et que tous les ingrédients, même les plus amers, tournent au délice.
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La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches de monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d’herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tâtonnantes des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets sur le soir, dans la fine touche de bleu, bleu pâle, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant sur le sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté, vous voyez bien, elle est partout donnée. Et si en même temps elle est rare, d’une rareté incroyable, c’est qu’il nous manque l’art de recevoir, simplement recevoir ce qui nous est partout donné.
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Je suis amoureuse, je comprends ce que c’est d’être amoureuse, on ne m’avait jamais expliqué , un mari de sept ans ou des aventures de deux jours ne pouvaient m’instruire là-dessus, c’est la première fois de ma vie que je fais l’amour, tout ce qui a précédé n’était rien, tout ce qui existait avant n’existait pas, on peut coucher avec la terre entière et cela ne change rien, tant que le cœur n’est pas atteint, le corps reste vierge, je ne suis pas mariée, je n’ai pas vingt-quatre ans, j’ai cet âge éternel de la première fois dans l’amour.
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Mon premier amour a les dents jaunes. Il entre dans mes yeux de deux ans et demi. Il se glisse par la prunelle de mes yeux jusqu'à mon coeur de petite fille où il fait son trou, son nid, sa tanière. Il y est encore à l'heure où je vous parle. Aucun n'a su prendre sa place. Aucun n'a su descendre aussi loin. J'ai entamé ma carrière d'amoureuse à deux ans avec le plus fier amant qui soit : les suivants ne seraient jamais à la hauteur, ne pourraient jamais l'être. Mon premier amour est un loup. Un vrai loup avec fourrure, odeur, dents jaune ivoire, yeux jaune mimosa. Des taches d'étoiles jaunes dans une montagne de pelage noir.
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Qu'avons-nous à nous dire dans la vie,
sinon bonjour, bonsoir,
je t'aime et je suis là encore,
pour un peu de temps vivante
sur la même terre que toi.
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Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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