Le printemps revient toujours

C'est l'histoire d'un Belge qui, après avoir vécu l'horreur lors des combats de la Première Guerre mondiale, décide d'aller s'installer en Normandie.
C'est l'histoire d'une région, de ses habitants, de ses coutumes, de ses traditions, des changements qui s'opèrent après cette Première Guerre mondiale.

Hubert Bodin a fait un travail de documentation précis et dense. Son histoire s'ancre dans un décor réaliste et détaillé. C'est très appréciable.
Les personnages de son histoire sont attachants et développent des remarques, des réflexions pertinentes. Ils sont parfois un peu caricaturaux, leurs "histoires d'amour" un peu rapides et superficielles peut-être, mais la séparation entre les castes qui s'opérait à cette époque est bien retranscrite. Chacun à sa place et une place pour chaque chose comme certains aiment à le rappeler.

J'ai aimé voir l'évolution de cette période d'après guerre ; l'évolution des gens, des mentalités et des pratiques. C'est un beau roman régional, un beau portrait de ce qu'a été la Normandie et ses habitants.

En juin 1919, un jeune belge Eugène van Deck débarque dans un petit village de Normandie et se place pour travailler chez Antoine. Mais qui est-il exactement et pourquoi est-il venu ? Il va bouleverser la petite vie des habitants de Sommervieu par ses fréquentations de la famille de Parsonval, dont la fille le courtise, par sa relation avec la fille d'Antoine, qu'il finira par épouser, pas ses ides novatrices en agriculture, par le mystère de son origine et par l'autorité naturelle dont il fait preuve et qui ne peut être celle d'un simple ouvrier agricole. C'est plutôt bien écrit, bien raconté, et passionnant, d'autant que c'est très documenté sur la vie des fermes juste après la fin de la guerre, qui avait tant éprouvé le monde.