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Citations sur Schuss (14)

On peut nous imiter, murmure-t-il. Je ne suis pas seul à travailler sur ce ski. Je suis bien obligé d’avoir des collaborateurs, au laboratoire, à l’atelier d’assemblage, bref, tout le long de la chaîne de fabrication. C’est pourquoi je vous le répète : le temps joue contre nous. Qu’on commence à murmurer “Il y a du nouveau chez Combaz”, et vous verrez les concurrents pointer leur nez. Ce genre d’espionnage, ça existe. Et alors, ce sera, en moins de deux, non pas la contrefaçon mais une formule toute voisine… Enfin, quoi, je ne vais pas vous faire un dessin.
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Les hommes entre eux, dès qu'ils sont déshabillés, se racontent sans retenue.
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Ils s’enthousiasment tous les trois. J’aime mieux m’arrêter, ce qui ne va pas sans dérapage. Je souffle comme si j’avais couru. Langogne me rejoint.
« Alors ? Votre sentiment, monsieur Blancart. Tout franc ! Tout cru !
— Vous êtes un sorcier, Langogne.
— N’est-ce pas ? s’écrie-t-il naïvement. Essayez plus haut, avec un peu de pente. Ça vaut la peine.
— Non, merci. Ça finirait par une bonne bûche. On ne demande pas à un cavalier du dimanche d’enfourcher un pur-sang.
— Tu vois qu’on ne t’a pas menti, dit Berthe.
— Tu en as tâté ?
— Bien sûr. À L’Alpe-d’Huez. Juste pour avoir un premier contact. Et je me suis retrouvée par terre. Ça n’a pas traîné.
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Je retrouve tout de suite les gestes efficaces et me voilà debout, à peine appuyé sur les bâtons. Une petite impulsion. Incroyable. Je pars doucement. Cela ressemble plus à du curling qu’à du ski.
« Laissez-vous aller », crie Langogne.
Je parcours plusieurs mètres sans aucun élan, sans même distinguer la moindre pente. Ces skis paraissent doués d’une sorte de flair pour progresser d’une bosse invisible à une subtile déclivité. C’en est presque inquiétant. Cette promesse d’aérienne agilité réveille dans mes vieilles jambes une allégresse perdue.
« Poussez ! » me conseille Langogne.
Recherche instinctive de l’élan, les jarrets, les reins, tout de suite à la fête, et aussitôt je freine ; je sens que ça va aller trop vite, que je m’échappe. Je suis monté sur du vent, ma parole.
« Allez ! Allez ! »
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L’expérience commence à m’amuser. C’est vrai que j’ai beaucoup aimé le ski. C’est vrai aussi qu’il a fait ma fortune : entorses, fractures, membres à rééduquer, j’ai vu passer chez moi toutes sortes d’accidentés. Voyons si le ski Combaz m’en amènera beaucoup d’autres.
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« L’aspect de ces planches n’offre rien de spécial. Ce sont, en apparence, des skis Combaz de série. Fixations classiques. Même longueur. Même élasticité. Il n’y a que la semelle qui diffère. »
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Mais pourquoi Isola ? Je me pose la question sans arrêt. Ce ne sont pourtant pas les endroits, autour de Grenoble, où nous aurions pu, discrètement, tester ces fameux skis. Est-ce une idée de Langogne, ou bien de moi ? Je ne m’en souviens plus. De moi, je suppose. J’avais oublié que la route, en décembre, n’est pas des plus faciles. Et il n’y a pas encore beaucoup de neige, à Isola.
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« Vous comprenez, sa mère a divorcé ; son père est connu dans tous les bistros de la ville. Moi, je suis pour elle une espèce d’oncle qui cherche à la protéger. » Et ce Massombre, les yeux vifs sous les sourcils grisonnants, m’observait en hochant la tête. « Oui, je comprends parfaitement. »
Pas dupe une seconde, évidemment. J’aurais quand même voulu lui expliquer. J’avais besoin de son aide, mais surtout de son estime ; qu’il n’aille pas me prendre pour ce que je ne suis pas. Et puis, tout d’un coup, j’ai tout balayé, les scrupules, les hésitations, les pudeurs. Ce qu’il pensait de moi, je m’en foutais. Pourvu qu’il garde un œil sur Évelyne. Et maintenant ce barbu allait me trotter dans la tête.
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« Allô, Massombre ?… Ah ! bien content de vous entendre. Ici, Blancart. Je suis à Port-Grimaud. Alors ?
— Elle cherche un studio à louer.
— Oui, ça, je le sais. Sa mère me l’a dit.
— Eh bien, c’est tout.
— Faites-moi le détail. (Amusant ! J’attends de lui exactement ce que Paul attend de moi. Mais moi, je ne suis pas un « privé ».)
— Le détail ?… D’abord, elle a déjeuné dans le fast-food en face de la gare.
— Seule ?
— Oui. Elle a bien échangé quelques mots avec un barbu, mais le ton copain-copain, si vous voyez. Ensuite, elle a mangé vite fait. Et puis elle a commencé la tournée des agences, sans grand succès, j’en ai l’impression.
— Et le barbu ?
— Elle ne l’a pas revu.
— C’est quelqu’un de son âge ?
— Oui, le genre étudiant, avec un petit quelque chose de clodo.
— Et l’autre ? Le grand maigre ?
— Disparu.
— Merci. Continuez.
— Vous savez, monsieur Blancart, vous jetez votre argent par les fenêtres. Moi, c’est mon métier. Bon. Que je la surveille, elle ou une autre, ça m’est égal. Mais tout ça, c’est pour rien.
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— Admettons. Je tiens un journal. Est-ce que je devrai te le communiquer ?
— Inutile. Si ça marche, tu continueras. Sinon, tu laisseras tomber. »
Il a dit encore : « De temps en temps, passe-moi un coup de fil. »
Ensuite, j’ai acheté un cahier et je n’ai plus su par où commencer. J’aurais peut-être mieux fait de lui parler d’Évelyne. Tout part d’Évelyne et tout lui fait retour. C’est elle qui est ma maladie. Vous fixez un point lumineux. Il éblouit. Il emplit la tête. L’alentour disparaît. Et pendant longtemps il est encore là, il se promène comme une mouche lumineuse parmi les choses de la rue. C’est ça, Évelyne.
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