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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♠ « Tsitadel » - Hugo Boitel

En recherche perpétuelle de nouveaux livres, je prends le temps de découvrir les derniers services presse proposés sur Simplement Pro chaque semaine. Ainsi, au mois de novembre, j'ai été fortement attirée par le second roman d'Hugo Boitel ; son résumé attrayant et les couleurs sombres de sa couverture m'ont tout de suite tapé dans l'oeil ! Après une courte discussion, l'auteur français m'a envoyé son livre en format papier. Encore merci à lui pour sa gentillesse et sa confiance.
Protégés (et surtout enfermés) par les hauts remparts de leur cité, les habitants de Tsitadel vivent sous un régime totalitaire inspiré des heures les plus sombres du communisme : uniformité, délation, docilité... Parmi eux, le colonel Szatonovitch se fait un plaisir de remplir son devoir de patriote. Cependant, plusieurs pensées abstraites et traîtresses commencent à s'insinuer dans son esprit... Et si l'obéissance aveugle et impassible touchait à sa fin ?
ATTENTION SPOILER :
Je ne vais pas passer par quatre chemins : j'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman. Sa structure "en entonnoir" est facile à suivre et ses chapitres de longueur variable totalement addictifs. En outre, l'auteur s'est vraiment donné beaucoup de mal pour créer un univers de toutes pièces et le rendre cohérent, compréhensible et attrayant. J'ai aussi apprécié les mots russes disséminés dans le texte et l'utilisation de différentes polices d'écriture. Ce récit ancré à la fois dans le passé et le futur m'a énormément plu ; il possède également de petites touches de science-fiction bien choisies et bien placées. Néanmoins, le gros point fort de ce livre reste pour moi son personnage principal. Szatonovitch représente le anti-héros par excellence mais son humour grinçant me l'a finalement rendu très sympathique. Chaque élément possède une place déterminée et s'articule avec brio autour de l'histoire centrale. Et quelle lecture !
J'aurais peut-être simplement aimé une police d'écriture un peu plus grande ; le texte des 692 pages paraît parfois très petit.
En conclusion, c'est un gros coup de coeur pour ce roman dans lequel la guerre froide n'est jamais arrivée à son terme. Je vous le conseille sans la moindre hésitation. J'ai juste A-DO-RÉ.

Pour plus d'informations et de chroniques :

Lien : https://www.shanaslibrary.co..
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Deuxième livre d'Hugo Boitel, jeune auteur prometteur, après Gestalt que j'avais beaucoup apprécié malgré ses quelques incohérences et des déséquilibres dans la narration. Hugo Boitel, est un jeune ingénieur de formation qui a fait de l'écriture son passe-temps favori. Il a donc mis à contribution la période du Covid pour rédiger son nouveau livre TSITADEL et on peut dire qu'il maîtrise parfaitement l'amélioration continue. Dans ce pavé d'environ 700 pages, la plume est léchée, ciselée et cynique à souhait. Les dialogues ne sont jamais de trop, et les description sont toutes plus détaillées et construites les unes que les autres. Hugo Boitel s'appuie sur sa connaissance et sa compréhension de la science et de la sociologie pour nous plonger dans son univers foisonnant en développant détail après détail et en s'appuyant sur des faits historiques et des mots russes à propos. Peut-on dire que ce livre est le livre de la maturité? Certainement.

Côté histoire nous suivons les tribulations de Vassia (aussi appelé Colonel Szatonovitch par ses subalternes et ses supérieurs) lancé à la poursuite d'un meurtrier pouvant mettre à mal l'équilibre de la Nation du Guide Suprême. Ce meurtrier, autrement nommé Oeil Jaune, va nous tenir en haleine tout au long du récit et nous révéler sa vraie nature qu'au trois-quarts de l'histoire. Quelques petits détails sont habilement distillés au cours de la narration ce qui m'a permis de jouer l'enquêteur et de deviner l'identité de l'Oeil Jaune avant la vraie révélation (et j'en suis pas peu fier), malgré les nombreuses fausses pistes suivies par Vassia.
Dans cette ville-monde extrême, dure, cruelle et froide, le personnage principal, est obligé de s'abandonner à l'alcool (ou tout ce qui s'en rapproche) afin d'enivrer son esprit qui divague et pourrait laisser poindre une pointe d'imagination. Toute pensée imaginative et artistique est en effet prohibée par le Parti Unique aux forts relents de dictature soviétique. En effet, le Guide Suprême a calculé que la seule manière de perdre son pouvoir serait de laisser une liberté trop importante aux habitants de TSITADEL. Toute déviance est donc traquée et éliminée grâce à la banalisation de la délation et à des aveux retirés de manière horrible, à l'aide de torture plus terribles les unes que les autres, par les sbires du Parti. Vassia appartient lui aussi à l'appareil d'état mais commence de plus en plus à se poser des questions sur son utilité, et il a donc rejoint les Pacificateurs, service de sécurité extérieure, qui lutte contre les Voutés: des monstres menaçant TSITADEL depuis la plaine gelée soviétique.
Son esprit embrumé par les vapeurs d'alcool animalise tous les personnages principaux du roman, ce qui est étayé par une maîtrise parfaite des figures de style par l'auteur dans les nombreuses descriptions. Cela peut porter à sourire, car, enfermé derrière les hauts murs protecteurs de la cité, les habitants ne sont depuis plusieurs centaines d'années plus en contact avec aucune forme sauvage (à l'exception des voutés), animale ou naturelle. Autour d'eux il n'existe que vapeur, grisaille et désolation.
Le développement de l'intrigue et le rythme est parfait et on se prend à dévorer les 700 pages de ce roman en quelques heures, grâce à la fluidité des chapitres et des révélations mûrement réfléchies. Les inserts de type « journal de bord » sont très bien pensés et nous donnent encore plus d'informations historiques sur ce monde imaginaire, coincé entre passé et présent, dans un futur alternatif emprunté à l'imaginaire steampunk. J'ai adoré suivre l'évolution de Vassia, qui passe de personnage exécrable à personnage attachant au fil de la narration grâce au talent de l'auteur. La fin est délicieuse et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page !

Le seul petit bémol est une petite faiblesse dans certains dialogues,

En conclusion, ce livre est l'évolution parfaite de Gestalt et on en redemande sans sourciller. Vivement la prochaine sortie de Hugo Boitel !
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Merci à Hugo Boitel pour m'avoir permis de découvrir son roman et le chroniquer !

Et... Quel roman ! Je ne suis pas passée loin du coup de coeur et, à vrai dire, je ne sais même pas ce qu'il m'a manqué pour l'avoir. Bon, ceux qui me connaissent savent que j'ai tendance à être un peu radine en terme de coups de coeur, donc ceci explique peut-être cela.

On est d'entré de jeu plongé dans un univers riche et dense, à l'ambiance sombre et oppressante et aux codes à la fois durs et intransigeants.


Le travail qu'a fait l'auteur pour créer l'univers de son roman est absolument incroyable : poussé, minutieux, richement détaillé. le décor que nous dépeint Hugo Boitel est saisissant, nous plongeant dans un monde qui semble à la fois avoir des bases empruntées au passé et être une projection futuriste pessimiste.
Les lois qui régissent cet univers, ainsi que les coutumes et les moeurs sont proprement géniales. Imaginez, Tsitadel, ville-monde dirigée par le Guide, où l'imagination est un crime, danser, jouer, écrire sont des crimes, le moindre blasphème envers le Guide est un crime. Ce sont des lois dures, les moeurs et la vie en général se sont construites en conséquence.
Eh bien tout est extrêmement cohérent tout au long du roman, que ce soit dans la façon de penser des personnages, le rapport qu'ils ont entre eux selon les statuts sociaux, l'importance du Guide jusqu'à l'emploi de certaines expressions, etc...
Vraiment, c'est un travail d'orfèvre qui a été réalisé pour créer Tsitadel et tout ce qui en découle.

La plume fait partie, je trouve, de celles qui passent ou qui cassent. Elle est directe, riche, immersive et incisive. Même tranchante, par moment. Comme j'aime. Les descriptions sont bien faites sans être lourdes. On visualise aisément les décors et les technologies employées, comme les exosquelettes.
Pour moi les 600 et quelques pages de ce roman ont été un vrai régal. J'ai adoré cette lecture que j'ai souvent eu du mal à lâcher !

Les personnages sont réalistes, avec un background hyper travaillé. Rien ne sonne creux, ici. Ça fourmille de monde et de noms mais pourtant on s'y retrouve très bien. Les liens et les relations se tissent naturellement.
Il y a une chose que j'ai particulièrement aimé, c'est l'évolution de notre cher camarade-colonel Szatonovitch. Dès le début il apparaît comme un homme alcoolique, dépressif, détestable, se prenant pour le gratin du gratin, écrasant ce qu'il peut sur son passage. 600 pages plus loin, à la fin (la fin, mamamaaaa !) je l'appréciais ce bougre.

S'il y a une chose que j'ai un peu moins aimé, c'était certaines coupures dans la narration avec les entrées des journaux. Alors oui, ça apporte beaucoup à l'histoire, et c'est d'ailleurs très bien pensé d'avoir procédé ainsi pour nous faire découvrir pas mal de choses. C'est juste que moi, l'impatiente de première, j'étais pressée d'avancer dans l'histoire et l'action, du coup certaines entrées m'ont parfois parues un peu longues.
C'est totalement subjectif, et ça n'engage que moi, haha.

Le côté SF et thriller est très bien amené et mené. J'ai adoré découvrir les voûtés. Et plus on avance dans l'histoire, plus on a d'informations à les concernant.
J'ai beaucoup apprécié que la partie "génétique" (je n'en dis pas plus pour éviter les spoils) soit détaillée. J'avoue j'aurais même aimé qu'on aille un peu plus loin, je me suis une ou deux fois demandée "mais comment ?", mais c'est mon côté laborantine qui ressort, oups.
Je ne suis pas une grande connaisseuse de l'univers steampunk, aussi tout ce que je peux dire n'est pas du tout objectif : j'ai franchement aimé le côté méca et toute la technologie utilisée.

Revenons sur la fin, juste un bref instant. Je dirais même plus, les deux "étapes" de la fin : celle sur le toit et le dernier chapitre. Honnêtement les deux sont belles. La fin sur le toit m'a laissée un peu triste, même si plus les pages défilaient et plus le sort se scellait. J'espérais quand même mais, au final, l'auteur nous offre une fin juste et belle, presque poétique dans la rédaction des dernières lignes.
Quant au dernier chapitre, je l'ai adoré ! Ce qu'il nous laisse entrevoir, ce qui nous dévoile ! Là on peut se dire "Tout ça pour ça", et dans le bon sens du terme.


Tsitadel fait partie de ces romans que je referme avec émotion. Il m'a transportée, touchée, embarquée dans son monde. C'est un roman qui permet aussi de soulever quelques questions, en tout cas pour ceux qui veulent se les poser.
Je recommande vraiment cette lecture aux amateurs des genres. C'est une pépite qu'il faut découvrir !
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Excellent roman, une sorte d'hybride entre "Un bonheur Insoutenable" d'Ira Levine et "l'évangile du bourreau" des frères Vaïner, qui nous entraîne dans un étrange monde steampunk russophone, où un colonel lessivé et alcoolique se retrouve à pourchasser une créature surnaturelle. Assez dense, mais jamais lourd, une très belle découverte. Univers et narration très efficaces (mention spéciale pour le personnage principal).
Je recommande chaudement (le roman est pour le moment uniquement en auto-édition sur amazon.)
Lien : https://www.amazon.fr/gp/pro..
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Une couverture de livre qui m'intrigue et me voilà en train de feuilleter le pavé car c'est épais . Erreur, de ma part , j'étais pris au piège et je suis donc allé au bout.
Au début, c'est un peu long et dense . On sent qu'il ne faut ne rien rater des informations qui y sont distillées . Puis, tel le coureur cycliste dans une étape montagnarde, quand la route s'élève tout devient plus limpide et précis. On se retrouve vite seul face à son objectif : le sommet. Pour moi, simplement connaitre la fin. Et quelle fin ! Je m'attendais à tout mais pas celle que nous a réservé l'auteur.
Dense mais sans jamais être lourd l'auteur nous plonge dans un monde inimaginable mais pourtant pas si loin du domaine des possibles. Son aisance dans son style et sa narration nous amène facilement à nous immerger à la suite des protagonistes et de les suivre avec curiosité. Enfin, avec son imagination galopante , l'auteur nous gratifie d'un final à couper le souffle ou le gris du ciel dans la vallée laisse la place à l'azur des sommets ; bref, un nouvel espoir pour l'avenir du genre humain qui, croyez-moi, dans le monde tel qu'il est décrit ici, n'était pas gagné d'avance.
Du grand art cousu main!
Bravo et vivement le prochain
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