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Critique de patatipatata


Il n'y a pas que les thrillers qui sont des «Turning-Page».
Le livre de Dominique Bona, qui retrace les destins passionnés du sculpteur Camille Claudel et de son frère, l'écrivain Paul Claudel, se lit tout aussi passionnément.
Ecriture vivante et sensible, chapitres courts, recherches et documentation énormes, citations nombreuses : une multitude de renseignements qui donnent à voir en parallèle deux vies, deux trajectoires, deux oeuvres.
Si les sculptures de Camille parlent aisément à ma sensibilité, en revanche les oeuvres de Paul Claudel m'ont toujours paru prétentieuses, on y déclame beaucoup. En résumé soit je n'y comprends rien, soit ça ne m'intéresse pas. J'ai toujours pensé que le succès du «Soulier de satin» était dû à l'opiniâtreté et au grand talent de Jean-Louis Barrault pour l'avoir rendu visible et compréhensible. Mais, l'éclairage de Dominique Bona révélant la part autobiographique, particulièrement dans le «Partage de midi», me permet maintenant de mieux comprendre l'oeuvre sans pour autant changer d'avis et l'apprécier ; je ne ressens toujours rien à sa lecture, sauf peut-être un petit picotement dans l'oeil dû à la poussière. Quant à l'homme, je ne l'estime pas plus. Privilégiant sa carrière diplomatique, il abandonnera sa soeur dans un asile psychiatrique pendant trente ans ; trente ans de solitude dans le dénuement le plus total ; de cet écrivain-ambassadeur, pétri de religion chrétienne, on aurait pu attendre un geste de compassion pour celle qu'il aimait plus que tout... avant que Rodin ne survienne et bouleverse l'équilibre des choses.
Certes, Camille n'était pas facile; certes, Camille était paranoïaque; certes, Camille était alcoolique ; certes, Camille avait des emportements terribles, mais contrairement à ce que pensait son frère : « ...tous ces dons superbes n'ont servi à rien : après une vie extrêmement douloureuse, elle a abouti à un échec complet.»... «Moi, j'ai abouti à un résultat. Elle, elle n'a abouti à rien.» ... «L'échec a flétri son existence.» ; l'histoire en a décidé autrement ; quand on prononce aujourd'hui le nom de Claudel, c'est d'abord à Camille que l'on pense.

Livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique. Je remercie vivement Babelio et le Livre de Poche pour cette lecture qui m'incite à découvrir les autres oeuvres de Dominique Bona.
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