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Critique de Mimimelie


Beaucoup aimé ce livre. Mais il surprend.
En effet, sa promesse : partir à la découverte des deux soeurs Lerolle, filles du peintre et grand collectionneur d'art, Henry Lerolle, immortalisées par Renoir dans son célèbre tableau « Yvonne et Christine Lerolle au piano », n'est pas vraiment tenue, mais qu'importe.
On est plutôt en présence d'une biographie minutieuse et très richement documentée, des clans Henri Lerolle et Henry Rouart, peintres, mécènes, grands collectionneurs d'art tous d'eux, qui furent parmi les tout premiers à s'intéresser aux impressionnistes en un temps où on allait les voir que pour s'en moquer.
Henri Rouart, et peut être encore davantage Henri Lerolle, bien qu'il fut un peintre officiel à succès, deux noms massivement ignorés du public, mais surtout deux personnalités hors du commun et attachantes que Dominique Dona nous fait découvrir, au coeur de l'activité artistique, politique et littéraire de la fin du 19ème.
Ce qui est passionnant, c'est que ces deux compères n'étaient pas seulement des pionniers, mais des passionnés et avant tout des grands amis de ces peintres et autres artistes, que, pour certains, ils connaissaient depuis de longues dates ; leurs relations donc n'avaient rien à voir avec ce qui peut se voir aujourd'hui, où mécénat et finances se confondent, où les affaires priment sur le coeur ; c'était des relations passionnées, intimes ou d'amitié vraie. Parmi leur amis les plus proches : Berthe Morizot, Renoir, Degas, Debussy (le piano est au coeur du foyer des Lerolle), Stéphane Mallarmé, André Gide(très présent dans le livre), Maurice Denis, Paul Valéry, Paul Claudel... excusez du peu !
C'est Degas (De gaz comme il aimait que l'on dit) , peintre, mais aussi photographe et marieur de la famille, qui eut l'idée de marier les deux soeurs Lerolle aux deux frères Rouart (comme il s'en mêla peu ou prou aussi pour marier Julie Manet, la fille de Berthe Morizot, avec Ernest Rouart). Hélas leur vie conjugale avec ces deux énergumènes ne fut pas à la hauteur de leurs espérances, et encore moins au diapason de leur jeunesse dorée.
Leur histoire au final n'apparaîtra que de ci et de là dans le tourbillon de cette saga et davantage au travers de celle de leurs maris. Mais du reste il apparaît qu'il n'y avait sans doute pas beaucoup à en dire puisqu'il semble qu'elles se soient cantonnées dans leur rôle d'épouses plus ou moins soumises, si l'on excepte quelques rebellions de la part de Christine, « mon petit diable » comme l'appelait Renoir, conformément aux bonnes moeurs de l'époque.
S'y retrouver dans toute cette galaxie n'était pas au début chose facile (la lecture avance lentement), et les petits arbres généalogiques présentés à la fin s'avèrent pratiques.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, on apprend une multitude de choses sur ces peintres, écrivains, poètes, musiciens.... on les voit vivre, délivrer leurs pensées, leurs opinions, leurs prises de positions ou leurs abstentions, leurs engagements dans des circonstances ou événements de leur époque, affaire Dreyfus, guerre de 14... c'est très intéressant.
Mais ce qui m'a rendu cette lecture plus passionnante encore, c'est tout ce que j'ai appris, sur de nombreuses oeuvres picturales ou musicales, soit qu'elle m'a donné la curiosité de découvrir celles que je ne connaissais pas (lecture entrecoupée de recherches mais qu'importe!), soit d'en apprendre les circonstances de leur création. Et ce livre en foisonne.
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