Citations sur Des bibliothèques pleines de fantômes (58)
L'amour des livres et leur possession peut-être vu comme une extension de notre moi ou de notre être (...)Les auteurs des livres sont des compagnons de toute une vie, à ce titre, ils sont souvent plus intéressants que d'autres compagnons (préface de James Salter).
On en sait aussi peu sur Homère, Virgile ou Cervantès que l'on connaît beaucoup de choses sur Ulysse, Énée ou Don Quichotte.
"En vérité une bibliothèque, quelle que soit sa taille, n'a pas besoin pour être utile qu'on l'ait lue entièrement ; chaque lecteur profite d'un juste équilibre entre savoir et ignorance, souvenir et oubli." Alberto Manguel
Sans préparation, sans apprentissage, sans lecture, en art "on n'y voit rien". (...) Il fallait simplement apprendre à lire les images - comme j'avais appris à lire les mots - pour pouvoir en profiter ("Des centaines de personnes peuvent parler, mais une seule est capable de penser. Des milliers de personnes peuvent penser, mais une seule est capable de voir", John Ruskin). Le reste fut question de voyages, de compagnonnages, de conversations et de lectures. (p.83-84)
Un écrivain plus que n'importe qui a la sensation du temps qui s'enfuit. (p.101)
Effectivement, un lecteur compulsif est un conquérant. Et il considère les terres imprimées qui s'offrent à lui comme valant bien celles conquises par Alexandre, Gengis Khan, Tamerlan ou Napoléon, au moins aussi fascinantes et riches et dans tous les cas exigeant moins de dévastations inutiles, de cruautés et de sang versé.
Enfin, il y a toutes les conversations. Les étrangers qui vous livrent avec bonheur les auteurs les plus considérables de leur littérature (...), les livres dont on vous parle avec un tremblement dans la voix qui incite à aller vérifier par soi-même, ceux que l'on vous offre comme une partie importante de soi-même,
(...) tous rattachés au souvenir de gens morts aujourd'hui ou avec qui les liens se sont distendus, et envers qui ma dette est immense.
Ainsi circulent les livres. (p. 73)
Mais, comme les musées, les bibliothèques sont un refuge contre le vieillissement, la maladie, la mort. - Jean Grenier
Mais la bibliothèque obéit à une économie plus vaste des rapports avec le monde. Elle doit, pour vraiment jouer son rôle, être quittée de temps en temps, et pouvoir être regrettée puis retrouvée avec bonheur. De loin elle s'idéalise et aide à supporter les difficultés des voyages. Elle nous attend et s'enrichit à l'avance de ce que l'on va y apporter.
L'important n'est pas de lire vite mais de lire chaque livre concerné à la vitesse qu'il mérite. Il est aussi dommageable de passer trop de temps sur certains que d'en lire d'autres trop vite. Il y a des livres que l'on connaît en les feuilletant, d'autres qu'on ne saisit qu'à la deuxième ou troisième lecture, d'autres encore qu'on peut relire toute sa vie avec profit.