AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Place du Paradis (41)

En rentrant de l'entraînement, juste avant la prière du soir, elle vit une exécution, place du Paradis, un homosexuel balancé depuis le toit d'un immeuble d'une dizaine d'étages. Un cri déchirant. Le corps s'écrasa, un bruit amorti, comme un sac mou qu'on jette, et celui du bois qui craque, les os qui se cassaient. La foule hurlait la gloire de Dieu.
[Note personnelle : quand je vois des militants LGBT soutenir le Hamas, j'ai l'impression de voir des dindes soutenir Thanksgiving. Quelle stupidité !]
Commenter  J’apprécie          183
Une porte de prison va s'ouvrir, une jeune femme attend un photographe. La haïr est facile ; la comprendre, c'est se mettre devant un miroir, y voir les échecs d'une époque, la dérive d'un siècle.
Commenter  J’apprécie          140
A cette époque, Pierre affirmait que l'histoire réunissait et que la mémoire divisait.
- Pourquoi ? demanda son père, un jour qu'ils en parlaient.
- Parce que tout le monde n'a pas la même expérience des choses. C'est ça, la mémoire. Imaginons, ta mémoire de résistant, et celle de ceux qui étaient en face de toi lors d'un accrochage. Même événement, autant de visions différentes qu'il y a de témoins de cette scène.
Fernand ne répondit pas. Il alluma une cigarette, son regard d'une infinie tristesse en disait plus long que les mots qu'il pouvait prononcer. Pierre venait de le toucher au plus profond.
Commenter  J’apprécie          100
Et quand on prend conscience de qui on est , on sait dans quelle direction aller .
Commenter  J’apprécie          90
- Tu as pris des clichés ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que dans une photo, ce qui est important c'est l'invisible.
- Je ne saisis rien à ce que tu dis.
- Dans les photos que j'ai faites en Syrie, ce qu'on sent quand on les regarde, c'est tout le drame des bombardements et de la guerre. Pourtant, on ne la voit pas vraiment. Il n'y a que quelques ruines. C'est cet invisible qui donne du sens. Les spécialistes appellent ça le "hors-champ".
- Tu veux dire qu'il y a des trucs qu'on ne voit pas et qu'on imagine ?
- C'est un peu ça. Mais ce que toi tu peux imaginer, ce n'est pas ce que quelqu'un qui vit en France peut concevoir.
- Pourquoi ?
- Parce que tu as la connaissance de ce qui est invisible pour les autres.
- Qui, moi ?
Elle rit en mettant sa main devant sa bouche, pour cacher sa joie soudaine. Elle n'a pas dû rire depuis un bon bout de temps.
Commenter  J’apprécie          70
Le besoin d'écriture tabuste Pierre, les mots l'obligent, l'oppressent et le prennent à l'âme. Il se réfugie dans un scriptorium aménagé au fond de sa conscience, un microcosme, cercle dans le cercle, à l'abri des voix et des yeux. Un flot monte et le submerge. Ecrire pour dépasser les images. Les mots, c'est ce qu'il aimerait léguer. Les mots, ça vaut plus que tous les lingots. On n'en fait pas des bas de laine, mais des trésors que personne ne pille.
Mais aucun mot ne vient, pas de sujet, de verbe, ni de complément. De l'imprononçable, de l'affreux, de l'impuissant du texte. Rien n'affleure à la surface des pensées, aussi lisses que l'eau d'un étang.
Les mots également sont des traîtres, quand ils se refusent à traduire les errances de l'âme. Ils trompent à leur façon, se rebellent aux sentiments, tournent le dos au coeur qui s'épanche. A quoi bon se ranger dans des phrases qui n'ont pas de véritable sens. lls agissent de cette manière, les mots, parce qu'on doit tout leur donner, ne pas jouer petits bras, les laisser faire.....
....
On n'impose rien aux mots, on ne doit rien leur confier, rien à la légère, à moins de savoir les amadouer, de les coucher comme ils aiment.
Commenter  J’apprécie          70
La haïr est facile ; la comprendre, c'est se mettre devant un miroir, y voir les échecs d'une époque, la dérive d'un siècle.
Commenter  J’apprécie          71
On n'écrit pas le temps présent en trempant sa plume dans l'histoire. On s'en sert juste comme d'une lanterne, pour savoir où mettre les pieds.
Commenter  J’apprécie          70
Au fond, Abdelslam n'est qu'un petit bonhomme, très à l'aise. Rien du commando viril, plutôt un cocu de la vie qui se venge, barbu en compagnie d'autres barbus. C'est dans l'arrière-boutique de ses prunelles qu'on découvre la merde qui lui sert de conscience.
Commenter  J’apprécie          70
Gaza, ça reste un immense bidonville dans ma mémoire. Je me rappelle avoir avancé jusqu'à la mer et me dire que c'était la même que celle qui est juste à côté de chez moi. Insupportable. Il y avait eu un bombardement quelques heures plus tôt, et moi, j'étais sur la plage, à observer les vagues. Un type est sorti de je ne sais où ; il m'a montré des photos. "Chouf... Chouf..." Il parlait nerveusement. "Regarde... Regarde..." Les missiles israéliens avaient frappé à une centaine de mètres de là où je me trouvais. Un groupe venait de se former. Des hommes et des femmes criaient. Il y avait deux enfants au sol... C'était la famille et les voisins qui entouraient les corps. Ils voulaient que je fasse des photos et j'ai accepté... Elles étaient très dures, les plus dures que j'aie jamais prises. Quand on a retiré les corps, il y avait encore du sang sur le sable... On dit souvent que le sable absorbe tout mais là, ça avait du coaguler... Il n'avait pas bu toute la vie des enfants.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (178) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Jésus qui est-il ?

    Jésus était-il vraiment Juif ?

    Oui
    Non
    Plutôt Zen
    Catholique

    10 questions
    1836 lecteurs ont répondu
    Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}