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Critique de Samousse


Eh oui ! je fais partie des lecteurs qui n'ont pas aimé du tout Constellation.
J'avais adoré la première saison de la série Lost. J'avais aussi lu une critique de ce roman, en me disant que ça me plairait sûrement, parce que justement, j'y retrouvais certains éléments : le crash, le mystère, les étranges coïncidences qui relient le sort de chacun des passagers. Et puis finalement, j'ai vu une femme dans le train le lire, une femme qui me ressemblait. Une semaine plus tard, j'étais dans une librairie à la recherche de livres à offrir et je tombe dessus. Un signe, sans doute. Et puis, un roman si court me fournirait sans doute une distraction agréable et sans fatigue.
Erreur ! J'ai traîné ce roman comme un boulet pendant plusieurs semaines. La succession de très courts chapitres consacrés successivement aux divers personnages ne permet pas de créer un univers cohérent qu'on aurait plaisir à retrouver à chaque fois qu'on reprend le livre. le choix de citations n'ayant qu'un vague rapport avec l'histoire au début de chaque chapitre donne une impression d'étalage gratuit. Les coïncidences relevées laissent perplexe. Quelle importance que le corps de Ginette Neveu ait été à Paris le jour du récital d'une chanteuse anglaise qu'elle avait rencontrée ?
Quant au style, il ne me plaît pas du tout. Ce n'est pas tant que les phrases soient interminables, comme je l'ai lu dans d'autres critiques. Elles sont même plutôt courtes. Mais c'est souvent confus. Qu'on en juge. À propos des coïncidences, justement : « Cas célèbre du psychiatre Carl Gustav Jung, une patiente raconte le rêve d'un scarabée d'or quand, à ce moment précis, un scarabée cogne à la fenêtre --- un hanneton des roses qui ouvre la porte du doute. » Passons sur la rupture de construction, dont on ne voit pas trop l'intérêt. L'image du hanneton ouvrant la porte est tout de même peu convaincante. le fait de souligner lourdement le hasard n'arrange rien. Pour décrire le jeu de la violoniste : « Entendre son Tzigane, bissé comme à l'accoutumée à travers les mouvements, un huit en serpent s'envide au caducée. » Certes, on voit l'image, mais l'expression est pour le moins alambiquée. Je reste perplexe devant le verbe « s'envider à ». Sur la douleur des proches : « Gangrène des survivants, rongés par le manque, de creux de haut mal en haut-le-coeur. » Manie des phrases nominales.
Dernier exemple : « Un à un, les cercueils sont extraits du cul de l'appareil et alignés côte à côte ». Elégant…
J'ai quand même lu le roman jusqu'au bout, et je dois dire qu'un passage sort totalement du lot. On se demande d'ailleurs ce qu'il vient faire là tant les rapprochements sont artificiels, mais c'est le meilleur passage : celui consacré à Blaise Cendrars, le tout dernier chapitre, vraiment émouvant.
Quelques citations ont aussi retenu mon attention. Paul Valéry : « Nous ne supportons plus la durée. Nous ne savons plus féconder l'ennui. » Jean Mermoz : « la vie moderne autorise les voyages mais ne procure pas d'aventure. »
Bref, l'idée était bonne, l'histoire, réelle, est bien documentée, mais le roman n'emporte pas.
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