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Citations sur Constellation (103)

"La nouvelle comète d'Air France", pouvait-on lire sur les dépliants publicitaires. Le Constellation allait supplanter les palaces flottants et inscrire définitivement l'hégémonie du ciel sur la mer. Un oiseau chromé né de la folie d'un homme, Howard Hugues.
Principal actionnaire de la compagnie Trans World Airlines (TWA), Hughes avait lancé en 1939 les études pour la construction du "Connie". Associé au constructeur Lockheed Aircraft, le magnat du cinéma et de l'aviation tentait un nouveau pari, un avion de ligne quadrimoteur pressurisé capable de franchir une distance de cinq mille six cents kilomètres d'un seul tenant. Il en dessinait les plans, à main levée, des croquis guidés par une quête d'élégance et d'érotisme, charge aux ingénieurs d'adapter l'esquisse aux règles de l'aéronautique. A la même époque, pour les besoins du film Le Banni, le cinéaste-aviateur imaginait un soutien-gorge à armatures renforcées autoportant muni d'acier et transformait la poitrine de Jane Russell en un missile pointé droit sur l'écran et les ligues de vertu.
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Par gros temps, le pilote induit en erreur par la visibilité réduite aurait ainsi pris ces halos de lumières dispersés au sommet du mont pour une piste atterrissage. Le hasard s'est surpassé pour que l’altitude de l'appareil corresponde au sommet - à quelques dizaines de mètres, le Constellation aurait frôlé le pic. "Dieu ne joue pas aux dés", dit l'adage, le F-BAZN dans la nuit du 27 au 28 octobre a fait Yahtzee.
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S’abîmer en mer, ces expressions, mots et verbes marins…
S’abîmer en mer, sillonner la mer, se perdre en mer, se jeter à la mer, prendre la mer, partir en mer, mourir en mer, jeter une bouteille à la mer, noyé, envahi, emporter par la mer, estiver, écumer, courir les mers, disparaître en mer, avoir bourlingué dans les mers du Sud, acculer, aboutir à la mer, « Un homme à la mer ! » crie le capitaine, au fond des mers, vieux loup, fortune de mer, haute, pleine, basse, qui se retire, découvre, embarque, gronde, moutonne, creuse, mine, ronge, érode les falaises, qui baigne une côte, qui scintille, brasille, brille, étincelle, se calme, calmit, baisse, reflue, écume, déferle, monte et descend, mer d’huile, de glace, de sable, secondaire, bordière, intérieure, fermée, froide, tempérée, gelée, calme, agitée, forte, houleuse, étale, tropicale, la mer d’Arthur Rimbaud infusée d’astres et lactescente, les clapotements furieux des marées, les archipels sidéraux, et les îles dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : est-ce en ces nuits sans fond que l’avion s’endort et s’exile ?
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"Toute histoire est un prétexte. Ces deux dernières années, j'ai cru plus que de raison aux signes, à la bonne étoile, m'y suis perdu, seul le récit de ces vies encloses en destinée dans le carlingue d'un Constellation pouvait répondre à mes questions."
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Exactement à la même heure, ce soir du 8 novembre 1949, salle gaveau, et pour la première fois à Paris, la cantatrice anglaise Kathleen Ferrier donne un récital. Et l’incomparable voix de Klever Kaff résonne comme une messe de requiem dans la salle de concert. Magie de la synchronicité, deux femmes prodiges, réunies par la coïncidence d’une date, se répondent de profundis. L’occurrence simultanée de ces deux évènements qui ne présentent aucun lien de causalité, l’arrivée des dépouilles de F-BAZN à Paris, et le récital d’une chanteuse anglaise ce même soir, à la même heure, prend la forme d’un de ces nombreux hasards objectifs, omniprésents, invisibles à nos yeux jusqu’à leur rapprochement, tout comme ces astres scintillants dans le ciel agglomérés en constellation par l’œil et l’esprit. Des points numérotés et reliés d’un cahier de coloriage. Coïncidence forcée ou force du destin, nul ne sait, sinon qu’à ce jeu des dates les plus incroyables associations naissent. Cas célèbre du psychiatre Carl Gustav Jung, une patiente raconte le rêve d’un scarabée d’or quand, à ce moment précis, un scarabée cogne à la fenêtre – un hanneton des roses qui ouvre la porte du doute.
Kathleen Ferrier et Ginette Neveu, deux sœurs en destinée, deux carrières exceptionnelles et foudroyées, deux étoiles filantes.
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Après avoir reçu l'ultime autorisation de routine, l'avion est en approche à mille mètres d'altitude. Les informations d'atterrissage sont transmises au Constellation, la vitesse et la direction du vent ainsi que le numéro de la piste. "Roger", répond le pilote. L'alphabet radio tout comme les énoncés ésotériques de la météo marine fascine. Dogger, Fisher, hectopascal, fraîchissant secteur sud-ouest, Viking, échelle de Beaufort, barre de brisants, anticyclone des Açores, le fameux. Y répond en langage crypté : Alpha, Bravo, Charlie, Delta, Echo, Foxtrot, Golf, Hotel, India, Juliett, Kilo, Lima, Mike, November Oscar, Papa, Québec, Romeo, Sierra, Tango, Uniform, Victor, Whisky, X-ray, Yankee, Zulu. La technique et son langage, des formules assénées à coups de baguette magique. La différence entre la technologie avancée et la magie est indiscernable, hors contexte, il s'agit en somme de faire tenir des carlingues de plusieurs tonnes en lévitation.
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Je fais ce que je comprends, non ce qui m'échappe.
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A l'intérieur, à des fragments de leurs uniformes, on devine le personnel navigant. Seul le visage du troisième pilote, Camille Fidency, est intact. Comme un moulage de Pompéi, le jeune homme, dans un dernier geste de détresse, protège , d'un bras levé au-dessus du front, son regard de l'imminente catastrophe.
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Santa Maria est une île océanique, avec quelques milliers de bergers et pêcheurs isolés sur ce paquebot immobile au milieu de l'Atlantique, et ce matin du vendredi 28 octobre 1949, les avions tracent les contours d'une séparation dessinée par les diagonales des traînées de condensation.
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« Quand tu aimes, il faut revenir. Une vie à casser la boussole, à s’ouvrir aux points cardinaux, et puis, au bout du monde, le lieu commun. Quand tu aimes, il faut revenir. Une vie à jouer à cache-cache, à tromper l’ennui, à tromper la mort, et au seuil, la vieille cabane, l’origine, le trésor. Quand tu aimes, il faut revenir. Maudit, désespéré, en vrac. […] Quand tu aimes, il faut revenir. » (p. 191)
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