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Citations sur Le renard dans l'île (17)

Ah ! Vous voilà ! s’écria-t-elle. Vous tombez mal ! Mes tomates se sont brûlées. Il y a un sort sur la braise. J’ai beau la recouvrir de cendre, comme d’habitude, eh bien, non ! Elle perce la poêle ! ... Le diable y a mis sa fourche, pour sûr…. Arrière, Cifer ! La tête à l’envers ! Rentre dans l’Enfer ! Et mange du fer !...
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Notre vie s’engagea de nouveau dans sa voie naturelle, celle des petits travaux qu’on fait à loisir, des repos sensés, des paroles sentencieuses et des jouissances modestes, les plus sûres de toutes. Celles-ci nous viennent de l’air, de l’eau, de la terre, du feu. L’air était pur, l’eau limpide au puits, la terre odorante, le feu présent. On respirait bien, on buvait frais, le sol sentait l’herbe et la paille. Dans le foyer, qu’il ne faut jamais laisser refroidir, la pierre toujours tiède exhalait l’odeur de la cendre. Il n’y avait rien dans le Mas, ni autour dans les champs, qui n’invitât à la confiance et à la quiétude.
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Par bonheur l’été était bien tombé sur la terre, tombé à pic, cette année là qui fut très chaude. Mais chaleur franche. Le corps s’y fortifiait même en plein soleil. Quand, le torse nu, nous nous allongions dans la paille, pour faire la sieste, après le dîner, nos peaux bronzées exhalaient une odeur puissante de sang et d’argile. Les reins étaient chauds. Le cœur se gonflait. Nous tenions à l’être avec force. Tenir à l’être, c’est tenir aussi aux saisons, en quoi consiste la santé. J’en suis sûr. Nous nous portions aussi bien que la terre.
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Mais que pleurons-nous quand un chant venu droit du coeur nous bouleverse ?
Et, à cet âge, qu'y a-t-il en nous qui nous fasse déjà pleurer sans que nous sachions pourquoi nous versons ces larmes ?... Mais Gatzo le savait sans doute, lui qui avait, dès son enfance, connu prématurément ces inoubliables douleurs de la persécution et de la solitude, de l'abandon et de la mort ...
Et peut-être pleurait-il aussi ce qu'il pressentait de lui-même, ce qui lui allait arriver, ce qu'il ferait malgré lui contre lui, et les peines inextricables par lesquelles nous faisons souffrir de nos propres souffrances ceux qui nous aiment et que nous aimons.
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J'avais souvent écouté le grand peuplier du "Mas de Constance" et, dans la brise ou le vent noir, il m'avait raconté tant de choses des arbres que j'étais avec lui en familiarité comme avec une simple créature humaine ...
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Bonne Tante Martine ! ... Elle l'aimait sa lampe à huile qui éclairait mal, je l'avoue, mais dont la lumière convenait aux ombres si douces et si familières de notre maison.
On y lisait peu, dans cette maison.
On y parlait, on y priait, on y inventait fables et songes.
On y écoutait surtout ce qu'on n'entend pas ordinairement avec ses oreilles, le conseil secret des pensées, les regrets du coeur, et bien d'autres choses encore, dont on ne sait rien, mais qui passent en nous comme le murmure du vent, ou l'odeur de la pluie ...
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Mais n'y a-t-il pas aussi autre chose ?
N'y a-t-il pas surtout une force obscure qui se cache en nous et qui soudain nous porte à la fièvre , à l'exaltation, qui nous fait accomplir des actes de folie dont rien dans notre sang ne laissait prévoir le désir, que révèle soudain un hasard, ou quelque destin inconnu qui surgit de nos Ombres ?
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- Il doit s'ennuyer Frére Théopiste, à cette heure ....
- Eh oui, Pascalet, il s'ennuie. C'est le moment où il nous lisait toujours une fable ...
- Tu crois Gatzo, qu'il se la lit quand même ?
- Peut-être Pascalet, peut-être ... Il se la lit pour entendre parler quelqu'un ... Quand on parle tout seul, c'est qu'on n'est plus tout seul. On s'est fait une compagnie...
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Il resta longtemps immobile à regarder ce champ sur qui tombait la nuit.
Celle-ci vint, tiède, étoilée. Une petite chouette chanta.
Elle chanta avec tristesse. Ainsi sont toujours, dans le plein été, ces bêtes dont le coeur paraît si sensible au regret ...
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Ensuite la maison tomba dans le silence. Mais plus ce silence était grand, moins j'avais envie de dormir. J'écoutais les bruits ....
Il y en a dans les vieilles maisons de campagne !
Depuis la souris qui trotte au grenier jusqu'à la tuile qui travaille sur son lit de roseaux, à la fraîcheur nocturne, tout y mène sa vie secrète et très doucement l'ébruite sur l'homme, sur l'homme endormi.
Mais qui veille l'entend.
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