Il faut rappeler que c'est en 1872 qu'une extraordinaire découverte a établi, de façon irréfutable, que la Bible n'était pas le plus vieux livre du monde, le "Livre" unique et surnaturel ! L'anglais George Smith, un des premiers déchiffreurs des textes cunéiformes, a présenté en effet, parmi les tablettes rapportées de Ninive à Londres, un récit du déluge plus ancien et qui répondait, jusque dans le détail, à celui de la Bible. Avec cette découverte capitale, George Smith venait de faire connaître un long passage de l'Epopée de Gilgamesh, dont on ne connaissait jusque-là que quelques bribes. Dans un autre admirable mythe babylonien, le Poème du Supersage, contemporain de la plus ancienne version de Gilgamesh (deuxième tiers du IIe millénaire), on retrouve un récit de la création de l'homme et de son anéantissement par un déluge qui ne peut que faire songer aux premiers chapitres de la Genèse : le Supersage était le Noé babylonien.
Jean Bottéro. Le Dieu de la Bible
L'héritage des mythes