Citations sur Le Pacte des MarchOmbres, tome 3 : Ellana : La prophétie (154)
-Je t'aime.
Ils avaient chuchoté ensemble. Tressaillirent ensemble en entendant l'autre énoncer ce qui était l'origine, le centre et l'avenir du monde.
-Je t'aime.
Autour d'eux l'univers avait pâli devant cette évidence.
-Je t'aime.
-Ne meurs plus jamais. S'il te plaît. Plus jamais.
-Je ne peux pas mourir, je t'aime.
[...]
Peut on mourir de bonheur ?
La question avait déjà été posée.
Le maître d'armes caressa Ellana du regard.
- Pendant des années j'ai dirigé par devoir. Aujourd'hui mon bonheur est de suivre par amour.
Ellana guette l'inconscience qui s'approche, la mort marchant sur ses pas.
Quand l'une la touchera, l'autre l’emportera.
Inéluctable.
Ne pas cesser de getter.
Les empêcher d'approcher.
Trouver des prises pour s'accrocher à la vie.
Quelques minutes encore.
Notre faculté à nous émerveiller est liée à notre état d'esprit plus qu'au renouvellement de ce qui s'offre à nos sens.
"Ce qui est est, et ce qui n'est pas ici est ailleurs. Ce qui est est, et ce qui est et semble ne pas être est là où l'on croit pas que ce qui est est. Ce qui est est, et ce qui est et ne se trouve pas est là où ce qui est n'a pas été cherché."
Le vent.
Ce serait lui qui lui indiquerait quand se mettre en route, elle le savait au plus profond d'elle-même, et si l'envie de serrer Destan dans ses bras noyait ses nuits et faisait pleurer ses matins, elle patientait.
Et écoutait.
Le vent.
Le grand Boulouakoulouzek saisit l'épaule de Pilipip.
- Réveillée, elle est encore plus grande que morte, lui chuchota-t-il à l'oreille. Tu es sûr que c'est bien Ipiutiminelle ?
Ellana ne laissa pas à son père adoptif le temps de répondre.
- Salut Boulou, fit-elle d'une voix rauque.
Le grand Boulouakoulouzek poussa un long soupir résigné.
- C'est bien elle, déclara-t-il avec lassitude.
- Ces gens sont fous ! fit Salim en jetant les lances dans un fossé.
- Non, ils sont foule.
Salim sourit.
- Cela revient au même, non ?
Ellana secoua la tête.
- Pas tout à fait, jeune apprenti. Tu peux toujours faire entendre raison à un fou.
Infinie et lumineuse,
La voie du marchombre se déroule,
En soi.
- Crains - tu mon jugement ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que je m'offre à lui.
- Crains-tu le jugement des autres ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que je dénie aux autres le droit de me juger.