Hardellet, on ne l'a jamais reconnu pour ce qu'il était, pour ce qu'il reste...Un écrivain infiniment précieux un chercheur proustien du temps perdu...Un ange fourchu du bizarre.
Dans les belles lettres comme partout règne l'injustice la plus évidente. On adule plusieurs générations de pauvres plumitifs à l'écriture fade...faux penseurs, poètes pacotilles ! Certains, dès leur apparition, leur premier bout de texte. Un pâlichon roman gallimardeux, toute la coterie, les affectés spécieux, les salons, les petites revues vous le proclament grand tauteur...celui qu'on attendait. ça se discute plus ultérieur...C'est admis une fois pour toutes. Il peut pondre n'importe quel pensum, faribole...on étudie ses pauvres fientes en faculté, on ensnobe les garnements...on le traduit dans toutes les langues. Il est le messager de la France.
D'autres pourront produire, pendant ce temps, des choses sublimes, des petits joyaux ciselés d'émotion, d'expérience, de goût...personne, mis à part quelques amateurs obscurs sans influence, ne parle de leurs oeuvres.
Ce qu'il faut faire, je crois, beaucoup de schproum, de salades, de proclamations, de scandale, un excercice pour lequel Hardellet n'était pas doué.
Les gens qui savent un peu vivre ont toujours du temps à perdre, c’est bien le seul qui vaille d’être quelque peu vécu.