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3,56

sur 173 notes
Diantre, je me suis encore faite avoir par une couverture.

On néglige souvent l'aspect d'une couverture de livre. Mais pourtant, cela reste le premier contact que vous avez avec l'oeuvre. Et je dois dire qu'avec leur collection Lunes d'Encres, les Editions Denoël provoquent en moi des choses réellement bizarres, provoquant des lectures qui ne sont absolument pas prévues. Parce que bon, le titre fait un peu scientifique, l'auteur est français (quoiqu'en fait, cela m'a jamais rebouté). Et le paradoxe, en lui même, si vous le connaissez, c'est bien. Mais savoir si cela va évoquer quelque chose chez la majorité de la population. Là.....

Alors, faites comme moi, vous allez chercher vos informations. le paradoxe de Fermi établit, en fait, qu'il y a une vie extra-terrestre. Et que si cette vie extra-terrestre existe, elle devrait déjà avoir pris contact avec nous. Vous allez me dire : mais qu'est ce que je vais faire ce cela avec le synopsis donné par l'éditeur ? Et bien vous vous intriguez bien naturellement !

Et pourtant, on a cette couverture. Magnifique ! Glaçante ! Qui représente une montagne, un paysage hostile. Au dessus : une espèce de tourbillon venu d'ailleurs. Et au centre de la montagne, qui capte notre oeil : une lueur. Est ce une présence ? Un espoir......... Mais, on ne va pas s'arrêter à cette magnifique réalisation, nous allons ouvrir un petit peu ce roman.


La fin du monde approche ?

Nous retraçons ici le journal de Robert, un universitaire qui nous décrit, idée après idée, comment le monde s'est écroulé. Tout d'abord, une crise économique. Et puis, les infrastructures s'enraye et les hommes retournent petit à petit à un état brutal, limite sauvage. On sent la crainte de l'autre, la fuite vers des endroits moins peuplés, la lutte pour survivre sans technologie. On sent l'homme, un animal social, qui s'isole petit à petit, à l'image du narrateur. On sent aussi la vie au jour le jour qui s'installe.

C'est un roman avec lequel il vous faudra bien s'accrocher car tout est absolument possible. Il n'y a pas d'éclair dans le ciel, d'invasions extraterrestres hollywoodienne, ni même de scènes de combat absolument décapante. Vous avez le récit d'un homme lambda à qui l'on supprime un à un ses éléments de confort et qui doit réapprendre à survivre : sans maison, sans vêtements, sans chaussure, sans médicaments, sans internet, sans voiture, sans argent... La mise en place d'une société antérieure, une sorte de régression qui nous transforme, qui met à bat nos normes sociales.

Un récit bouleversant et franchement flippant. Mais on n'arrive plus à se décoller de ce livre. En le refermant, une foule de questions vous assailliront. Qu'est ce qui est possible ? A-t-on déjà commencé ?

Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Boudine, l'anti-Andrevon! Voici un roman aussi passionnant que plombant. On ne peut ressortir de cette lecture que totalement désespéré sur l'avenir de notre société. 2022, les pays du Sud décident unilatéralement une cessation de paiement de leurs dettes astronomiques et de toute façon irrécouvrables. S'ensuit un krach boursier majeur, puis une crise systémique mondiale à laquelle aucun pays n'échappera, plongeant la planète dans un innommable chaos. Finalement la Civilisation entière plongera dans le haut moyen-age, opposant micro-sociétés vivant de débrouille et de troc et bandes de brigands sans foi ni loi. Andrevon, avec le Monde Enfin, était allé loin dans une fiction purement fantasmée et finalement assez peu crédible. Boudine, lui, en mathématicien rigoureux, nous propose une révision de la vieille thèse marxiste de l'effondrement du " colosse aux pieds d'argile", mais dont les lendemains sont loin de chanter.
L'aspect scientifique de cette oeuvre est aussi passionnant que pertinent. Notre héros, seul au coeur de sa montagne avec sa désespérance, ses souvenirs et quelques feuillets à couvrir, nous livre une analyse originale et terrible du fameux Paradoxe de Fermi. En résumé : Les étoiles abritant des planètes potentiellement habitables sont si nombreuses, que la probabilité que nombre d'entre-elles aient vu se développer une civilisation technologique est grande. Dans ce cas, pourquoi n'en avons-nous encore capté aucun signe? La rigueur froide de Boudine s'oppose ici avec acuité à la naïveté opti-mystique de José Rodrigues dos Santos dans La Formule de Dieu, tout entier acquis au principe anthropique.
Le Paradoxe de Fermi, un roman post-apocalyptique de tout premier ordre à lire au plus vite. Chez Denoël.



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Robert Poinsot est seul et survit tant bien que mal dans une grotte du massif alpin. Se considérant comme l'un des derniers humains il décide de coucher par écrit son histoire, qui recouvre celle de l'humanité toute entière, et qui la conduit à sa disparition pure et simple, et en un temps record, à partir de 2022...

Le facteur déclencheur est une crise économique mondiale. Phénomène connu depuis le milieu du XXème siècle, les hommes le déplorent mais font contre mauvaise fortune bon coeur, le sachant cyclique et donc, par définition, temporaire. Mais en 2022 les événements s'enchaînent à une vitesse folle précipitant l'humanité à sa perte. Ce sont d'abord les salaires qui ne sont plus versés, puis tout le système productif qui se grippe ; la pénurie conduit alors les hommes à retourner à leur état originel, celui dans lequel ils ne sont guère plus que des mammifères mus par leur désir de survie, et dont l'organisation sociale est structurée autour d'un équilibre proies - prédateurs. C'est ainsi que les gangs ne tardent pas à se former, détruisant à jamais les derniers vestiges d'une civilisation à la technologie avancée mais dépendante de sources énergétiques précaires. Ainsi, sans pétrole, les armées et autres forces de l'ordre sont neutralisées puisqu'immobilisées ; de même, sans électricité, les moyens de communication ne tardent pas à être coupés, sans même parler des conséquences sur le quotidien de l'homme du XXIème siècle.

Ancien chercheur, Robert Poinsot est doté d'une prose à l'avenant, à savoir une écriture factuelle qui, dans sa progression, se veut une démonstration du pourquoi et du comment de la déliquescence de l'humanité. En faisant des allers et retours entre le passé récent et son présent il arrive peu à peu à exposer la thèse qui donne son titre au roman et qui suggère que c'est tout simplement l'humanité qui est arrivée en fin de cycle, et que plutôt que de repartir sur des bases assainies, elle laisserait la place à une autre forme de vie. En d'autres termes il propose une solution au Paradoxe de Fermi qui s'énonce traditionnellement comme suit :

« S'il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? »

Le roman de Jean-Pierre BOUDINE s'inscrit donc dans la pure tradition du roman post-apocalyptique. Genre éculé s'il en est, ici il se démarque par son caractère quasiment anthropologique. Il est vrai que l'auteur est mathématicien avant d'être romancier et qu'à ce titre il propose au lecteur une vision didactique de ce que pourrait être l'ultime crise systémique. En cela ce qu'il écrit est glaçant puisque hautement crédible et proche de notre quotidien. En contrepartie d'aucuns regretteront la quasi absence de dimension romanesque dans le récit, et donc une relative froideur dans le ton.

Notons enfin que le paradoxe de Fermi a été initialement édité en 2002 aux éditions ALEAS et que pour la présente édition en Lunes d'Encre l'auteur a eu l'occasion d'actualiser son texte. de fait il colle parfaitement à notre actualité économique et politique, ce qui lui donne une force indéniable.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Écrit comme un journal intime ou un journal de bord, nous suivons un homme, Robert Poisot, racontant la fin de la société humaine à cause d'une crise économique majeure. C'est la fin de la société humaine avec ses milliers de morts, ses bandes de pillards, ses groupes d'humains repliés sur eux-mêmes… un monde où il est dangereux de se déplacer, de survivre tout simplement.
La description de la fin de la société et la difficulté de survivre dans un monde post apocalyptique est intéressante mais je n'ai pas aimé le style « journal intime » pour le raconter. Cela donne certes un coté extrêmement réaliste à ce récit, mais cela manque clairement d'émotion et d'énergie. On suit les « aventures » de Robert Poisot de façon très linéaire sans vraiment de passion : il y a des morts, des accidents, des rencontres fortuites bénéfiques et négatives… mais tout cela est très inconsistant.
Je trouve que la discussion finale sur le paradoxe de Fermi (sur l'existence de civilisations extraterrestres dans la galaxie) arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Je vois bien évidemment le parallèle fait entre la destruction de notre civilisation et celles dans l'univers - une sorte de destin commun et inéluctable de toutes sociétés intelligentes à se détruire avant d'avoir pu essaimé dans l'univers - mais finir sur ce paradoxe conclu le roman de façon assez convenue, pour ne pas dire insipide.
Pourtant, le paradoxe de Fermi est un sujet qui m'intéresse beaucoup mais ici, je me répète, cela arrive de manière un peu trop incongrue.
Bref, un livre décevant qui m'a surtout déplu dans sa façon de conter cette histoire de fin du monde.
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Vous retrouvez sur le bord d'un chemin glacé un vieux journal de bord d'un homme seul et perdu. Il vous apprend par bribes que l'ensemble des nations de la Terre s'est effondré en commençant par un krach financier dévastateur. Peu à peu les usines, les centrales électriques, les transports se grippent puis s'effacent. Les humains fuient, s'isolent jusqu'à devenir seuls. Et si le dernier espoir de vie humaine était vous, le lecteur ?
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[...] chez Denoël, dans la collection Lunes d'Encre un court roman de Jean-Pierre Boudine (un scientifique) intitulé sobrement le paradoxe de Fermi. Composé de chapitres courts, le roman de Boudine nous raconte l'itinéraire d'un homme (un scientifique… ancien guide de montagne aussi, on sent le vécu) après la fin du monde. Il rédige ses mémoires pour raconter comment l'Homme en est arrivé là… à savoir au chaos final. L'écriture est élégante et simple, la montée de l'intrigue, jusqu'à la chute, se révèle quasi chirurgicale. Ce qui aboutit à un roman peut-être très peu empathique (je ne suis jamais parvenu à m'attacher au personnage, mais l'intérêt du roman est largement ailleurs) mais réussi sur le plan de la construction, des idées et de l'exploration minutieuse de ces idées. Une bonne découverte, pour une SF quasi philosophique, proche de l'étude sociologique.[...]
Lien : http://www.actusf.com/spip/L..
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J'aime vraiment la collection Lunes d'Encre chez les éditions Denoël, elle me fait penser aux romans de science-fiction des années 70/80 : plus centrés sur les explications, la description d'un univers que sur l'action pure et dure.

Le Paradoxe de Fermi est un livre extrêmement intéressant de par sa structure mais aussi toute l'intelligence qu'il renferme. Jean-Pierre Boudine décrit un futur, si proche et si réaliste que cela devient effrayant. Toute la mise en perspective sociale, économique et politique est mise en exergue de façon adaptée au travers des mots du protagoniste principal : Robert.

Le monde tel que nous le connaissons a disparu : les inégalités sociales, les égoïsmes politiques et les problèmes environnementaux ont eu raison de la civilisation. C'est en effet ce sur quoi nous tendons à aller ! J'ai donc vraiment aimé le fait de décrire dans un journal la suite des événements de façon aussi précise et détaillée, tel un journaliste et un scientifique cherchant à comprendre le point de départ du Big Bang mondial.

Autre point très intéressant c'est le fait d'avoir mélangé les aventures de Robert avant d'arriver dans son repaire d'où il écrit, les explications des événements dans leur globalité et le quotidien d'un survivant. En effet Robert est un personnage qui sait que la fin est proche, subissant déjà la solitude et les affres de la faim.

J'ai vraiment été émue par la fin qui est à la fois émouvante et tragique comme on si attend depuis le début. le Paradoxe de Fermi est un roman sur la fin du monde qui mêle l'art de l'essai et de l'anticipation avec brio.

En définitive, cette lecture fut pour moi une vraie réussite et une parfaite démonstration de notre avenir si nous n'agissons pas dès maintenant !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Robert Poinsot est maintenant seul au milieu des Alpes. Pas tout à fait perdu, mais presque. Seul face à lui-même et à ces cahiers qu'il a trouvé dans un village désert il y a un petit moment. Alors il décide de raconter... Raconter comment il en est arrivé là... Raconter ce qui s'est passé durant ces dernières années... Raconter comment une civilisation, voir l'humanité, peut disparaître en si peu de décennies ...

Le style : Ce livre est donc un journal. Mais il n'est pas découpé en dates. Chaque chapitre correspond à une étape, à un récit plus ou moins long, de la chute de cette civilisation ou de la vie de Robert au milieu de nulle part. le style est direct, clair, prenant. Même les explications économiques ou scientifiques sont parfaitement compréhensibles, et on ne peut lâcher l'ouvrage quand on le commence.

Et la couverture alors ? Une dernière trace d'humanité au milieu de ce dessert blanc... Très symbolique et très beau ...

En conclusion ? le thème au départ peut attirer ou repousser, j'étais pour ma part curieuse de voir comment il allait être traité. Dès le début du roman, le style, le récit à la première personne, et l'entrée en matière cueillent le lecteur. A partir de ce moment, on ne peut plus arrêter la lecture. Il devient impératif de savoir. Savoir comment tout cela est arrivé, et comment Robert est arrivé au milieu de ces montagnes, seul. Les chapitres se succèdent, alternant entre l'histoire de la société, et celle de Robert. On suit la dégradation de l'humanité, et de l'homme, en parallèle. Et c'est terrifiant. Il n'y a rapidement plus de doute sur l'issue de tout cela. Pourtant on voudrait encore y croire. Et c'est tout simplement parce que tout ce qui est décrit dans le roman est terriblement réaliste, il suffit d'allumer la radio pour s'en rendre compte, qu'on voudrait avoir une once d'optimisme dans cette histoire. On ne s'attache pas plus aux personnages que Robert ne s'attache finalement à ses compagnons, car ce n'est plus le moment pour cela. C'est à l'Homme en général qu'on a envie de s'attacher, sans succès.
Bref, ce roman, relativement court, prend aux tripes, et est aussi passionnant que stressant. Il s'ancre dans une réalité tellement austère que l'on en vient à énormément réfléchir à ce monde qui nous entoure, et à se demander sans cesse... "Et si...." ... et c'est vraiment angoissant. Malgré tout, j'ai pris un vrai plaisir à le lire, car l'auteur a une plume très agréable, et des descriptions qui nous emmènent très vite ailleurs...Et grâce à lui, je me souviendrai de ce qu'est le Paradoxe de Fermi, et quelques autres théories d'ailleurs...
La post-face de Jean-Marc Levy-Leblond, s'ouvrant plutôt sombrement, est, elle aussi, une belle réflexion sur l'humanité et sa place dans l'univers. Elle est très intéressante à découvrir, et vient intelligemment compléter l'ouvrage.
Lien : http://sofynet2008.canalblog..
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Un roman glaçant, à mi-chemin entre la SF et l'essai scientifique, qui cherche à illustrer une réponse possible au paradoxe de Fermi. L'auteur parvient sans difficultés à vulgariser des concepts scientifiques et à intéresser le lecteur. La narration, au carrefour entre un journal intime et des mémoires, est particulièrement immersive. La probabilité des événements décrits fait froid dans le dos, surtout à la mention des actualités récentes que l'auteur a intégré dans son roman pour cette réédition. le Paradoxe de Fermi, c'est ni plus ni moins que le récit de la fin programmée de la civilisation, et un débat scientifique autour de la vie extraterrestre qui intéressera même les plus frileux en matière de SF !
Lien : https://lecturestrollesques...
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Wouaaa la claque ! Autant le dire de suite, j'ai adoré ce livre. Au départ j'ai cru me retrouver dans une histoire proche de l'excellent "La route" de Cormac McCarthy. Finalement, en approchant de la fin, l'auteur livre ses hypothèses autour du fameux paradoxe de Fermi et ajoute ainsi une originalité à l'histoire. le paradoxe de Fermi (prix Nobel de Chimie) est fascinant et à la fois inquiétant et rassurant. L'ensemble de l'histoire reste sombre mais c'est prenant du début jusqu'à la fin. Cela fait partie de ces livres qui font cogiter après la lecture sur notre place dans l'univers. Super !
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