Le simple fait de regarder en face un enfant de sept ans , quand il devient clair que l'avenir se meurt à toute vitesse, est une torture.
La route est fatale au désespéré.
Comme si quelque chose de l’ordre d’une dégradation , d’un pourrissement , remontait du sud vers le nord par capillarité .
Seul ou en groupe, quand on ne connaît pas la montagne, on ne peut pas y survivre trois semaines. Au-dessus de deux mille, deux mille cinq cent mètres, elle est toujours dangereuse, il faut en connaître les pièges, et surtout, elle exige une qualité d'attention permanente que n'ont pas les citadins ici. En ville, ils sont sur leurs gardes. Pour eux, au contraire, la montagne est belle, paisible, amicale. Ils se détendent, sont heureux, et c'est alors qu'elle les tue, enfin, de temps à autre.
"Nous ne pensons pas forcément la réalité. Nous pensons ce que nous pouvons penser."
L'homme ne vit pas de pain, il vit de sens.
"Quelque citadelle que nous bâtissions, l'ennemi sera à l'intérieur, puisque c'est nous-mêmes."
"J'aurais cru les pigeons plus bêtes. Non. Tout animal peut comprendre assez vite ce qui est utile à sa survie. Sauf l'homme, apparemment."
Ce que l’Homme sait faire, il veut le faire et il le fait.
Nos maîtrises sont parfaitement illusoires. Nous sommes trop intelligents pour exister durablement.