Une jeune femme s'apprête à publier son premier roman, et son éditrice lui demande
la dédicace de son livre, ce qui est "le plus important dans un ouvrage", selon elle.
Mais à qui dédicacer son livre, quand on est seule, perdue dans une ville où les solitudes se croisent, et sans réelle relation avec sa famille ?
Paris est un personnage à part entière du roman de
Leila Bouherrafa, une présence écrasante et malsaine, qui rend notre narratrice littéralement malade.
L'intrigue s'étale sur les trois jours de délais pour trouver une dédicace, et on se prend au jeu de savoir qui sera le nom en début d'ouvrage - et si elle parviendra à en trouver une... Et peut-être à se retrouver elle-même. Car c'est un malaise plus grand qui est mis à jour.
J'ai trouvé cette lecture passionnante : le cynisme et la noirceur de l'ensemble étant contrebalancé par un humour - noir, certes, mais avant tout brillant et bourré d'autodérision.
J'ai souri, j'ai été touché, et je n'ai eu qu'une envie : rencontrer cette autrice très singulière, qui pointe les écueils de nos sociétés et nos villes hyperconnectées et pourtant pétries d'individualisme. Elle croque avec passion et acuité une galerie de personnages réalistes, qui pourraient être nos voisins - ou nous mêmes..
Un premier roman extrêmement réussi, qui m'a emportée, passionnée et réjouie !