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EAN : 9782914266123
254 pages
Editions H & D (12/03/2009)
2/5   1 notes
Résumé :
« C'est là la poésie comme je l'aime, tranquille et brute comme la nature, sans une seule idée forte et où chaque vers vous ouvre des horizons à faire rêver tout un jour ". (Flaubert, " Correspondance ", 10 février 1851). " La qualité maîtresse de Bouilhet, c'est le rythme [...] tout l'art du rythme est fait de nuances, de sons voilés, d'accords secrets, du mariage harmonieux de la chose avec le terme. Seuls les grands artistes sentent et savent et règlent à leur gr... >Voir plus
Citations et extraits (2) Ajouter une citation






Le galet

Rond, luisant et poli sous la vague marine,
Océan, je l’ai pris parmi tes flots amers,
Ce caillou blanc avec sa frange purpurine,
Comme un bijou tombé du vaste écrin des mers.

Mille ans, il a roulé sur le bord de cette onde,
Les flots jaloux, mille ans, l’ont ramené vers toi ;
Et peut-être, Océan, sous ta houle profonde,
Tu ne l’avais poli que pour qu’il vint à moi !

Je l’ai pris, ruisselant d’une écume embaumée
(Tel un avare prend un trésor), et joyeux,
Ô mer, je l’emportai loin de ta rive aimée,
Comme un gage d’ami qui nous fait ses adieux.

Et depuis, quand parfois je le contemple encore,
Frémissant, éperdu, je crois tenir soudain
Avec ses bruits, ses flots et sa trompe sonore,
Tout le grand Océan dans le fond de ma main !
Catégorie : Poèmes
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Tou-Tsong

Le long du fleuve jaune, on ferait bien des lieues,

Avant de rencontrer un mandarin pareil.
Il fume l’opium, au coucher du soleil,

Sur sa porte en treillis, dans sa pipe à fleurs bleues.

D’un tissu bigarré son corps est revêtu ;
Son soulier brodé d’or semble un croissant de lune ;

Dans sa barbe effilée il passe sa main brune,

Et sourit doucement sous son bonnet pointu.



Les pêchers sont en fleurs ; une brise légère

Des pavillons à jour fait trembler les grelots ;
La nue, à l’horizon, s’étale sur les flots,

Large et couleur de feu, comme un manteau de guerre.



C’est Tou-Tsong le lettré ! Tou-Tsong le mandarin !
Le peuple, à son aspect, se recueille en silence,
Quand, sous le parasol qu’un esclave balance,

Il marche gravement au son du tambourin.



Dans ses buffets sculptés la porcelaine éclate ;
Il a de beaux lambris faits de bois odorants ;

Ses cloisons sont de toile aux dessins transparents,
Et la nappe, à sa table, est en drap d’écarlate.



Il laisse le riz fade à ceux du dernier rang ;

Le millet fermenté pour le peuple ruisselle ;

Il mange, à ses repas, le nid de l’hirondelle,
Et boit le vin sucré des rives de Kiang.



Puis, sillonnant le lac, au pied des térébinthes,

Sur la jonque bizarre il se berce en rêvant,
Ou, dans le pavillon qui regarde au levant,

Cause avec ses amis, sous les lanternes peintes.
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Louis Bouilhet A une femme.
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