Le petit théâtre de la rue nous embarque partout sauf dans les rues : convié à un salon de la bande dessinée dans un bled français perdu, nous suivons Boulet qui s'emmerde sur une chaise, dans l'attente de quelques lecteurs aux demandes fantasques. Il s'embarque parfois pour de plus lointaines destinations mais l'excitation du dépaysement est tel que Boulet ne parvient plus à restituer ses impressions de voyage sans nous donner le malaise. Surtout, il ne parvient pas à nous transmettre son bonheur puisque l'ennui se dresse fermement entre son récit et la lecture. le reste de son temps, Boulet le passe chez lui, aimant à se représenter à l'état larvaire, pizza, pyjama, barbe de cinq jours et séries télévisées à la con. En 2005, le nerd commençait à sortir de son trou et à devenir fashion. Avec une timidité relative, Boulet s'essaie à son tour à l'habilitation du personnage.
Le petit théâtre de la rue se confond avec le volume précédent de la série des Notes. Les deux recueils racontent peu ou prou la même chose, entre voyages professionnels et délires nerds à base de Donjons et dragons. Je me souviens du plaisir que je prenais, quelques années en arrière, à lire chacune de ces notes au jour le jour, au moment de leur publication sur le blog de Boulet. Aujourd'hui, rassemblées et condensées par dizaines dans un seul volume, elles me révèlent leur insignifiance. Boulet mis en scène par Boulet devient un personnage stéréotypé qui ne révèle rien ni de son auteur, ni de sa créature. Plus envie de continuer à lire cette série.
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