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Critique de PatriceG


"Tuer un chien méchant est même une très bonne action" (*)

Boulgakov est alors médecin dans cette période post- révolutionnaire russe qui ouvre à la guerre civile. Il conçoit à partir de ces bouleversements vécus, en tant qu'écrivain cette fois en 1926 sa nouvelle semi-autobiographique sur le choix fatal de son protagoniste de passer à l'action. L'ambiguité de sa situation, de la situation, repose sur des forces antagonistes qui s'affrontent en Ukraine avec une violence extrême, les troupes de Petlioura, les bolcheviks et les troupes blanches de Denikine. Eu égard à cette abomination qui s'abat sur son pays, les bolcheviks lui apparaissent plus enclins à l'entendre, ce sont les premiers à déloger les séparatistes ukrainiens. de deux maux le moindre.

C'est dans cet imbroglio total que l'homme apparaît : le docteur Iachvine face à son destin, il ne se résigne nullement à son sort, et va justifier son action dans le crime, le crime commis sur un colonel, sinistre individu aux ordres de Petlioura. L'intellectuel Iachvine s'efface devant le combattant et nous révèle sa vérité ..

L'entrée en matière s'opère comme dans un univers gogolien et au fil des pages Boulgakov décline sa prose singulière. envoutante..

Pour la petite histoire, Boulgakov abandonne son activité de médecin pour celui d'écrivain dans les années 1920. il s'essaie à la nouvelle et pas qu'un peu, considérons ses premières comme des exercices parfois brillants comme ici, son témoignage, son regard sur l'époque tant débattue est de premier ordre. Il faut lire les nouvelles russes, elles permettaient de se faufiler dans les revues à bon compte et n'étaient nullement conçues comme ici : seul le nombre de pages permettait de les identifier, elles recueillaient un franc succès auprès des russes et furent bien souvent un moyen de subsistance.. (Tchekhov gagnait plus à écrire qu'à exercer sa médecine). Alors qu'ici on la considérait comme un genre mineur, cela se voit moins de nos jours où le genre roman est mis à toutes les sauces et laminé par sa médiocrité..

(*) Guerre et Paix, Tolstoï
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