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Critique de Sarindar
Qui aurait dit que le père de la Planètes des Singes, Pierre Boulle, se passionnerait pour l'Empereur germanique Frédéric II de Hohenstaufen, le Croisé excommunié, et troquerait sa casquette de romancier pour celle d'Historien, le temps d'écrire et publier ce livre ? Il s'est magnifiqement plié aux règles de la profession, lui l'amateur, et il a tellement bien fait les choses que son ouvrage nous semble plus un travail historique qu'une contribution de romancier à L Histoire.
Il nous montre Frédéric aux prises avec la Papauté (de 1227 à 1250), en dialogue de fond, par diplomates interposés, avec le sultan d'Egypte al-Kamil et dans une entente solide, pour ne pas dire une grande complicité, avec Hermann von Salza, le grand-maître de l'ordre de Sainte-Marie des Teutons (ou, si l'on préfère, des chevaliers Teutoniques).
Nous le voyons remettre plusieurs fois son projet de Croisade, sous des prétextes plus ou moins justifiés aux yeux du chef de l'Eglise, sans doute parce que des affaires sérieuses le retenaient en Italie : les villes "lombardes", en particulier, lui donnaient bien du fil à retordre. Les papes successifs finirent par marquer de l'impatience devant le retard pris par Frédéric pour se mettre en route. Puis nous le voyons diriger cette Croisade - la 6eme - qui n'en est pas tout à fait une puisqu'elle consista surtout en négociations, une "croisade islamophile et antifranque", comme devait la qualifier René Grousset. Mais enfin grâce au traité conclu avec Malik al-Kamil en février 1229, Frédéric put entrer en possession de Jérusalem et y faire son entrée, malgré l'hostilité des Templiers et des Hospitaliers, qui suivaient les consignes du pape. Et le royaume de Jérusalem bénéficia de cette trêve et de ces arrangements, jouissant d'une certaine paix, pour une durée de dix ans. On suit pas à pas Frédéric dans cette Croisade pacifique qui ne lui valut pas beaucoup de reconnaissance de la part de la Chrétienté. Et l'on voit que Pierre Boulle s'est pris au jeu et qu'il a vraiment bien rempli son contrat.
Francois Sarindar, auteur de : Lawrence d' Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
Il nous montre Frédéric aux prises avec la Papauté (de 1227 à 1250), en dialogue de fond, par diplomates interposés, avec le sultan d'Egypte al-Kamil et dans une entente solide, pour ne pas dire une grande complicité, avec Hermann von Salza, le grand-maître de l'ordre de Sainte-Marie des Teutons (ou, si l'on préfère, des chevaliers Teutoniques).
Nous le voyons remettre plusieurs fois son projet de Croisade, sous des prétextes plus ou moins justifiés aux yeux du chef de l'Eglise, sans doute parce que des affaires sérieuses le retenaient en Italie : les villes "lombardes", en particulier, lui donnaient bien du fil à retordre. Les papes successifs finirent par marquer de l'impatience devant le retard pris par Frédéric pour se mettre en route. Puis nous le voyons diriger cette Croisade - la 6eme - qui n'en est pas tout à fait une puisqu'elle consista surtout en négociations, une "croisade islamophile et antifranque", comme devait la qualifier René Grousset. Mais enfin grâce au traité conclu avec Malik al-Kamil en février 1229, Frédéric put entrer en possession de Jérusalem et y faire son entrée, malgré l'hostilité des Templiers et des Hospitaliers, qui suivaient les consignes du pape. Et le royaume de Jérusalem bénéficia de cette trêve et de ces arrangements, jouissant d'une certaine paix, pour une durée de dix ans. On suit pas à pas Frédéric dans cette Croisade pacifique qui ne lui valut pas beaucoup de reconnaissance de la part de la Chrétienté. Et l'on voit que Pierre Boulle s'est pris au jeu et qu'il a vraiment bien rempli son contrat.
Francois Sarindar, auteur de : Lawrence d' Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
