Il avait des boutons lui aussi, une grande façade vitrée, une grande bouche métallique. Il me faisait de l’œil toute la journée, m'a draguée sans efforts. Je me suis laissée séduire sans difficulté, je suis devenue sa maîtresse, son esclave même. Le distributeur automatique de confiseries. Il était toujours là, fidèle, branché, généreux, réapprovisionné tous les jours en câlins sucrés, en douceurs nappées de chocolat, de gras, de sel. Son sourire rectangulaire déversait des bulles en boîte, un amant de bruit régulier, sans surprise, un amant parfait.
Quatre filles vous détestent et c'est l'humanité tout entière qui vous méprise. Tsss tsss nous sommes les vipères. Tssss tssss nous sommes en classe. Tssss tssss nous sommes dans la cour. Tssss tssss nous sommes derrière toi. Tssss tssss nous sommes partout. J'ai longtemps pensé que la vie c'était ça, avoir toujours quelqu'un qui vous empêche de vivre, de respirer, de penser, de manger. C'est terminé, aujourd'hui plus personne ne m'empêche, je suis seule maître à bord, je suis seule tout court.
Je n'ai plus beaucoup d'amour pour le genre humain, et comme j'en fais partie, je n'ai pas beaucoup d'amour pour moi. [...] Je ne suis pas une fille bien.
Tous les vices sont transformés en business.
Qu'ont-ils fait pour mériter une réaction pareille? Ils ont été faibles et cons, c'est le cas de beaucoup de parents, de beaucoup de gens.
Le diable dans sa grande perversité nous a dotés d'organes génitaux et d'une libido, le paradis.Dieu dans sa grande générosité nous a fourni une cervelle et un coeur, l' enfer.
La bouffe était encore l'angle mort de la lutte contre les drogues.
Je comprends maintenant le besoin qu'ont certaines personnes de disparaitre. Cartes mal servies, mauvais comportements, on peut en dire des conneries dans une vie, on peut rencontrer des connards aussi.
Çà devrait être un droit, le droit de disparaitre.
La pension c'est une petite disparition.
Oui, mes parents savaient où j'étais, mais je ne leur téléphonais jamais, ils.n'avaient jamais de mes nouvelles, ils ne voyaient pas mon corps ils n'entendaient pas les sifflements de mon mauvais esprit. La pension m'offrait une superbe fugue morale.
Sur les photos de mon avant-dernier concours, c’est bien simple, je ressemble à une pute, une pute de douze ans.
C’est un château moche avec des princesses partout. Les parents sont là, posant des diadèmes, ajustant les ourlets, prenant des photos ; ils sont fiers, souriants, angoissés, je les comprends, c’est quelque chose d’être les parents d’une princesse. Cela ne fait-il pas de vous un roi ou une reine?