Les Compagnons du crépuscule, tome 1 : Le Sortilège du bois des brumes

Un nombre d'années que je ne veux pas mesurer est passé depuis ma première lecture de cette BD. Je l'avais énormément apprécié la première fois, et ça ne change pas aujourd'hui. Bourgeon ne m'a jamais déçu.

Je me souvenais bien de la rouquine, la Mariotte, et de sa force morale et de son amour de la vie malgré les vicissitudes de la guerre de cent ans dans lesquelles elle est plongée. C'est une digne ancêtre d'Isa, l'héroïne des Passagers du Vent.

Je me souvenais de la tête à claque d'Anicet. Mais j'avais oublié le degré élevé de sa poltronitude, tel que si le chiffre désignait une température, on aurait l'impression de regarder un soleil.

Et j'avais complètement oublié le Chevalier, ce type qui cache un drame personnel derrière ses bons mots. Ce bonhomme qui possède des gênes de Thanos, le personnage adorateur de la Mort chez Marvel Comics, mais qui rejette cette hérédité.

Encore pire, j'avais oublié qu'il s'agissait d'une BD de fantasy, et l'apparition du petit peuple rimeur habillé avec élégance de branches et de feuilles, m'a profondément surpris et reconquis.

Et je me suis donc à nouveau délecté de la quête de notre trio qui n'oublie jamais de prendre à bras le corps le moindre instant de plaisir, que ce soit se moquer de son voisin ou faire l'amour avec lui, et ce avec d'autant plus de force que le contexte ne cesse de démontrer sa cruauté.

Le dessin m'a curieusement un peu déçu au début. Mais dès l'apparition du petit peuple, le souci du détail ne peut qu'imposer une révérence devant le maître.

Bourgeon est quand même très fort. Quel que soit le domaine il réussi a nous inventer un histoire palpitante et prenante.
Ses talents de dessinateurs ne sont pas en reste, et m'émerveillent à chaque page.

Quelque soit le sujet, la façon de parler de ses personnages est toujours adéquate et porte parfois à sourire.
Bref après Cyan et les passagers du vent, je me régale une fois de plus avec une BD de Bourgeon.

Durant la guerre de cent ans, trois personnages se retrouvent en vadrouille.
Il y a, un chevalier sans visage qui garde constamment son heaume et qui fait office de chef. Une jeune fille rousse un brin sorcière, Mariotte, rejetée par ses contemporains et qui fuit son village, décimé suite à sa vengeance. Un jeune homme un peu simplet, l'Anicet, seul rescapé du massacre.
Pas une bande dessinée pour les petits. L'ouvrage commence avec le caillassage de Mariotte par quelques jeunes du village puis le massacre de celui-ci. Corps ensanglantés, dépenaillés, les dessins sont très réalistes et nous plonge dans l'horreur de la guerre. Mais nous y verrons aussi les formes les plus exquises de corps en complète liberté.
Un scénario, somme toute, très simple mais l'histoire, les dessins sont efficaces. La qualité du papier, la colorisation, la couverture souple ajoute au plaisir de la lecture. Il faut un petit temps d'adaptation pour s'habituer au style de l'écriture, les textes sont en partie écrits en vieux françois.
Un bande dessinée un peu étonnante et surprenante dans sa deuxième partie, ou l'on ne sait si l'on est dans un rêve ou dans la réalité.
Parait qu'il y a trois tomes, j'vais essayer de dégoter les deux autres.

En quelques lectures, Bourgeon est entré dans mon panthéon personnel des meilleurs auteurs de B.D. Pourtant, je ne trouve pas toujours son dessin exceptionnel, il y a même parfois des maladresses. Mais ses scénarios sont tellement réussis que ces menus défauts visuels sont vite oubliés et même balayés.

Tout au long de ma lecture de ce 1er tome, je suis allée de surprise en surprise, et à chaque fois pour le meilleur. L'album commence comme un récit médiéval réaliste avant de prendre une tournure carrément fantasy totalement réjouissante. le récit est parfaitement mené et est immédiatement immersif et addictif. Quant aux dialogues ils sont finement ciselés, et concourent au plaisir de lecture.

J'ai adoré ce 1er volet et je n'ai qu'une hâte : me jeter sur le suivant.

Ma première lecture du sortilège du bois des brumes date de mes années lycées, (oups ...) mais le plaisir que je prend lors d'une relecture est toujours intact !
Cet album est celui qui m'a fait découvrir Bourgeon . Je me rappelle encore que j'allais au CDI , non pas pour réviser mon bac, mais pour lire et relire cette BD qui n'était pas empruntable ...
Que dire des dessins à part qu' ils sont tout simplement magnifiques ! Que ce soient les personnages, les paysages... le moindre détail est un plaisir pour les yeux..
Et l'histoire, quelle belle plongée au coeur de la guerre de cent ans matinée d'un peu de fantastique...
Je reconnais que la lecture de cet album a été pour moi une révélation et je suis depuis devenue une fan absolument inconditionnelle de Bourgeon et de son oeuvre...

Le scénario aux marges du fantastique, étayé par des fausses découvertes scientifiques est une super idée que Bourgeon développé ici dans une approche archéologique, pour entretenir le mystère sur les creatures de Tollund.
Le trio improbable qui part à travers une France ravagée par la guerre de cent ans, avec une Mariotte sensuelle, un chevalier sans nom ni visage, et un valet sauvé de la corde, reste un grand classique de l'aventure, à quelques variations près. Les dialogues (en vers avec les lutins) sont très drôles.
Et le déroulement de cette histoire étayé par un dessin réaliste et colorisé mi-tres sombre mi-pastel est un vrai plaisir de lecture.
A (re) découvrir.

Quand François Bourgeon entre en Moyen-âge, il n'y manque ni trognes patibulaires ni bandes armées en maraude et encore moins de chevalier errant!
Et quel chevalier... horriblement défiguré et jamais rassasié de vengeance.
Il va s' adjoindre l' Anicet et la Mariotte, compagnons d' aventure.

Une série curieuse située pendant la guerre de 100 ans (Juillet 1350) où l'on suit les aventures de trois personnages principaux très différents.

Le souci du détail dans le dessin de Bourgeon est remarquable tout comme l'art du récit. BD qui installe une atmosphère fantastique particulière. le Moyen-âge se mélange avec le monde magique des rêves et des cauchemars.

C'est une BD qui n'est absolument pas facile dans son approche (surtout le tome 2) mais certainement d'une grande richesse grâce à une étude détaillée de cet univers qui plaira aux amateurs d'histoire. Une très grande qualité marquée par un final réussi.

Cependant, cette oeuvre est celle que je préfère le moins chez cet auteur de génie. Cela est du au fait que le scénario n'est pas forcément intéressant. le récit semble patiner un peu sur l'ensemble de cette trilogie. Une narration difficile à comprendre ne concourt pas à une bonne fluidité de l'oeuvre.

Mythe et grand art pour les uns, pénibilité de lecture pour les autres. A vous de vous faire une idée !

Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 3/5 – Note Globale : 3.5/5

Premier volume d'une trilogie signée François Bourgeon. Trois personnages atypiques et torturés perdus dans une forêt où se mêlent rêves et lutins. Classique de la bande-dessinée qui n'a pas pris une ride.

Premier volume des Compagnons du crépuscule .Le cadre : la guerre de Cent ans et ses atrocités .Les personnages : le mystérieux chevalier défiguré , la Mariotte , rouquine délurée ( elle rappelle Mary des passagers du vent) et Anicet le trouillard , écuyer de hasard. Ambiance fantastique avec rêves étranges et lutins . le dessin est toujours très réussi mais les dialogues sont trop abondants et rendus plus pénible par la volonté d'utiliser du pseudo français médiéval. Un peu étonné tout de même qu'à la dernière planche le chevalier entonne un chant de la révolution et de l'Empire ,un tel anachronisme est curieux chez Bourgeon.