Les passagers du vent, tome 2 : Le ponton

Isa s'est fait engagée comme professeur de français pour une bourgeoise délurée d'Angleterre. Cette dernière s'est fait mettre au vert par son paternel pour cacher une grossesse hors lien sacré du mariage. Hoël et le docteur de Saint-Quentin sont quant à eux prisonnier dans un de ses affreux Ponton anglais. Isa complètement amoureuse de son marin ne rêve que de le faire évader.

Jolie romance du 18e siècle, passage en Angleterre entre deux voyage en bateau. C'est dynamique et par moment ça ne manque pas d'humour. Ainsi le personnage anglais de Mary offre un coté rafraichissant à l'histoire, avec son petit accent anglais qui transpire de ses dialogues.

Ce tome 2 est aussi réussi que le précédent, les dessins toujours très fins et soignés. le texte est extra en utilisant un langage vert de polar à la Audiard. L'auteur raconte une histoire sur fond de traite des nègres du port de Nantes.

Alors que Hoel et Michel de Saint Quentin sont prisonniers d'un ponton-mouroir sur les côtes anglaises, Isa se lie d'amitié avec Mary, jeune anglaise qui cache sa grossesse dans la solitude du manoir familial. Avec l'aide de John, l'amant de Mary, officier sur le ponton, elles préparent l'évasion de Hoel et de Saint Quentin.

On retrouve Isa malheureuse et inquiète pour son amant et l'on découvre l'adorable Mary au français quelque peu fantaisiste. Couleurs et dessins jouent magnifiquement de l'opposition entre l'horreur de la vie sur le ponton et le quotidien paisible dans le manoir. Comme Hoel, on n'oubliera jamais Grenouille, la jeune mendiante qui se sacrifie pour son héros. Simplement splendide !

Il faut presque dix ans à Bourgeon avant qu'il ne produise cette merveille, la série des "Passagers du vent". Et il s'agit d'une quasi perfection. de quoi nous parle la série? de deux femmes égarées au milieu du commerce triangulaire. Drôle de sujet que celui de la traite des noirs pour une bande dessinée. Or, lorsque Bourgeon démarre son histoire, tout un pan de la bande dessinée vient de basculer. Elle ne s'adresse plus aux enfants. Et Bourgeon fait partie de ces précurseurs qui brisèrent les chaines. Pour s'extraire de cet esclavage, il traite l'esclavage. Quant au dessin, j'avoue me sentir impuissant pour en parler tant je fus ébahi lors de la découverte des premiers épisodes. Bourgeon est un vrai artisan. Il produit peu. Travaille beaucoup. C'est un orfèvre.

Un deuxième tome moins marin puisque les passagers du vent sont désormais à terre, avec une situation plus ou moins confortable dont ils vont tenter de s'extraire.
L'arrivée du personnage de Mary donne un ton plus loufoque au récit, et permet à François Bourgeon de ménager la vertu de son héroïne principale tout en offrant des galipettes à ses lecteurs.
Les dessins sont toujours aussi beau, et la fin du récit laisse entrevoir les débats philosophiques à venir sur la question de l'esclavage.

J'ai trouvé ce second tome légèrement supérieur au premier ; c'est une lecture agréable pour passer le temps sans être inoubliable.

Deuxième épisode de la saga historico-maritime contant les aventures d'Hoel et d'Isa. Il y a comme un souvenir de Monte-Cristo dans cette histoire d'évasion. La prison est un navire pas un château mais le moyen de faire la belle est identiquement macabre. On constate que les prisons et leurs moeurs semblent persister à travers les âges. On fait aussi connaissance avec Mary , rouquine à la cuisse légère et à l'accent « Birkinien ». Toujours les mêmes qualités (dessin, couleur, cadrages ) et défauts (trop bavard)

Alors que le tome précédent nous livrait au compte-goutte les éléments de l'histoire, menant le lecteur de surprise en surprise, l'histoire de ce second tome découle logiquement du tome précédent sans trop de surprises.

Après leur capture, Hoel et le major St. Quentin sont emmenés sur un vieux bateau qui sert de prison, alors qu'Isa, grâce à son stratagème est libérée. Tout espoir d'évasion de Hoel repose maintenant sur les épaules d'Isa, qui devra compter sur le courage et l'amitié d'une petite bourgeoise enceinte nommé Mary et sur son compagnon, le lieutenant Smollet, un officier de la marine anglaise.

Malgré tout, Bourgeon nous livre bien plus qu'un simple récit d'évasion avec de nouveaux personnages aux personnalités et aux interactions intéressantes. le tout, toujours dans un contexte historique réaliste, qui va confronter nos aventuriers aux négriers. le dessin détaillé et la narration d'époque contribuent à nous emporter en 1780.

Cette suite est très bien écrite, l'histoire se construit doucement. le graphisme est super. Une bonne BD sur un sujet assez noir avec un peu d'humour et d'érotisme.

Une suite où l'action est toujours présente, les personnages prennent de l'ampleur, et la fin nous indique que la suite sera certainement plus engagée.
J'ai beaucoup aimé et l'arrivée de l'anglaise permet des dialogues truculents !

J'ai un peu plus accroché ici que pour le premier tome. Néanmoins, je pourrais adresser les mêmes reproches qu'au tome précédent. Je trouve que les choses arrivent et se passent trop vite sans permettre au lecteur de prendre la mesure des différents évènements.
C'est plutôt une déception; je pense que je ne lirais pas la suite de cette série