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Critique de Guillaume72


De la trilogie africaine de Boyd, celui est sans doute mon préféré. "Un anglais sous les tropiques" a fait la réputation de l'auteur, mais je trouve ce second roman africain supérieur au premier. La localisation géographique de l'intrigue rend les choses captivantes : nous sommes à la frontière entre le Kenya et l'Afrique orientale allemande durant la première guerre mondiale. Cela rappellera des souvenirs aux amoureux de "La ferme africaine", mais nous sommes ici dans un tout autre ton.

L'histoire alterne en fait entre les épisodes sur le front et ceux qui se déroulent au manoir de Stackpole en Angleterre. Ce roman nous décrit surtout l'absurdité de la guerre : les voisins les plus charmants d'hier deviennent des ennemis du jour au lendemain et que dire de cette guerre, telle que nous la montre Boyd, plus faite de déplacements de troupes que d'affrontements. Gabriel meurt sans presque avoir tiré un seul coup de feu et Félix connaît finalement les mêmes déboires. Les valeurs sur lesquels sont fondés les engagements fondent comme neige au soleil, pour les soldats comme pour ceux restés à l'arrière.

Boyd prend le parti de nous décrire la guerre un peu à la manière d'un Stendhal : on est au plus près des événements sans pour autant pouvoir comprendre le plan d'ensemble. Nous sommes pris dans le quotidien de ces soldats qui meurent de maladie, de faim et surtout d'ennui. Les événements semblent n'obéir qu'à la logique du hasard et les militaires qui nous sont présentés sont fondamentalement incompétents, à la limite du ridicule.

Le roman s'appuie sur les modifications induites par le conflit sur la vie des héros ou des non-héros. Là encore, les sentiments de la veille s'effritent sous le coup de l'ennui et du temps qui passe, les engagements éthiques s'épuisent. Bref, tout fond comme neige au soleil dans ce roman empreint d'humour noir.
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