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Critique de Christophe_bj


Nous sommes en Allemagne en 1942. Bruno, neuf ans, vit à Berlin dans une grande maison « de cinq étages » au milieu d'un parc avec ses parents, sa soeur Gretel, douze ans, et la bonne, Maria. Il a trois « meilleurs amis pour la vie » et est heureux. Un jour, son père annonce à ses enfants que la famille est contrainte de déménager pour des raisons professionnelles : en effet, le Fourreur lui a confié une mission de la plus haute importance. Il se retrouve à Hoche-Vite, dans une maison moins grande et moins agréable, dans un environnement lugubre, et sans ami. de la fenêtre de sa chambre, il voit, derrière une immense barrière, de multiples baraquements habités par une foule de gens en pyjama rayé. Bruno a une âme d'explorateur et, en expédition le long de la clôture, il fait la connaissance de Shmuel, un garçon de neuf ans habitant de l'autre côté. ● Ce roman me plonge dans la perplexité, notamment en raison du public auquel il s'adresse, des enfants à partir de douze ans. Il est certain qu'un lecteur adulte comprendra très vite de quoi il retourne, mais la narration naïve, faite à hauteur d'enfant, conduit à une édulcoration de la réalité et à un flou généralisé, qui peut être nuisible à la compréhension de la vérité historique. Tout est perçu à travers l'esprit de Bruno, qui ne pense pas à mal, qui est à mille lieues de s'imaginer ce qui se passe vraiment de l'autre côté. ● Est-il souhaitable de donner aux enfants l'impression que la Shoah, c'était seulement ça ? Un petit garçon qui se promène librement dans le camp, qui peut échapper de longues heures à toute surveillance pour retrouver quelqu'un de l'autre côté de la barrière et parler avec lui comme si de rien n'était, en recevoir de la nourriture ? ● Certes, je conçois la difficulté de parler de telles horreurs à des enfants, mais je ne suis pas certain qu'on y gagne à les bercer de tels contes à dormir debout (le récit est qualifié de « fable » par l'auteur). le fait que ce livre soit conseillé au collège ne fait que renforcer ma perplexité. ● C'est un peu ce que je craignais avant le lire ce livre, et, très amateur des romans de John Boyne (Les Fureurs invisibles du coeur, L'Audacieux Monsieur Swift, par exemple), c'est la raison pour laquelle je remettais sans cesse la lecture de celui-ci précisément. le talent de conteur de l'auteur n'est nullement en cause ; son récit est bien construit, mais c'est le projet tout entier qui ne recueille pas mon adhésion. ● Combien préférable est la lecture de la mort est mon métier de Robert Merle, sur Rüdolf Höß, le commandant d'Auschwitz.
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