AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253237853
864 pages
Le Livre de Poche (02/01/2020)
4.27/5   967 notes
Résumé :
Cyril Avery n'est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c'est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s'il n'est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d'une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d'un couple dublinois aisé et excentrique par l'entremise d'une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune J... >Voir plus
Que lire après Les fureurs invisibles du coeurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (217) Voir plus Ajouter une critique
4,27

sur 967 notes
Un roman qui , c'est certain , figurera en très bonne place dans le palmarès ( virtuel ) de mes lectures de l'année 2020 . J'ai plongé dans cette histoire et j'avoue que j'ai été happé dès le début , n'ai jamais ressenti le moindre fléchissement dans mon intérêt tout au long des quelques plus de 800 pages ,et c'est avec beaucoup d'émotion et une certaine tristesse que j'ai tourné la dernière page. Voilà , je ne sais qu'ajouter si ce n'est que , vraiment , je rejoins les nombreux lecteurs et lectrices qui ont déjà émis des avis plutôt flatteurs et ...mérités à mon avis .
Le récit commence en Irlande , en 1945 , dans le petit village de Golen .Pour être plus précis, lors de la messe dominicale , le curé tout puissant montre sa domination sur les êtres et les âmes en jetant à la vindicte populaire une jeune femme de 16 ans, portant en elle " les traces de la honte , du déshonneur , et dés lors obligée de partir se réfugier dans l'anonymat de Dublin , la capitale ....C'est que l'Irlande , à l'époque, c'est un pays particulièrement " à la botte " de l'église toute puissante , moralisatrice , conservatrice , dominant d'une " main de fer " une société figée dans un terrible carcan.
C'est dans ce contexte que nous allons en croiser des personnages , des personnages qui vont évoluer sous nos yeux avec leurs qualités, leurs défauts, leurs modes de vie , leurs travers , leurs contradictions , leurs joies , leurs peines ....Les situations , les dialogues vont s'avérer durs , violents , émouvants, sérieux, désinvoltes , odieux , tendres , humains , cocasses.....Dans ce roman , on passe par toutes les émotions, on condamne les uns , on blâme les autres , on passe d'un état à un autre , au fur et à mesure de l'évolution, des choix des personnages , on rit , on pleure , on réfléchit.... Aucun personnage " creux " , chacun d'entre eux apportant régulièrement une pierre à la construction de nos convictions ...
Ce roman va couvrir une vie , celle de Cyril , l'enfant du " bannissement " initial , enfant dont on suivra l'évolution en le retrouvant tous les sept ans , à travers ses rencontres , ses succès, ses échecs, ses drames .....Une pléiade de personnages vont graviter autour de lui et l'ensemble va fonctionner comme une " machine bien huilée " , plaisante , addictive , prenante.....Une très belle saga familiale pleine de belles ou moins belles rencontres...La vie , quoi ....
Ah , un détail. Cyril , il est homosexuel et , forcément, l'homosexualité, il va en être question ....Dans cette Irlande puritaine , ça risque d'être " un peu chaud " ....Rendez- vous compte , Une jeune femme " engrossée" , "un fils gay ", voilà de quoi bouleverser l'ordre " bien établi et bien - pensant " , mais aussi briser bien des tabous et ....remettre " l'église au centre du village " .( Oui, elle est facile , celle là ) mais bon , confinement oblige , vous me pardonnerez cet écart de langage ....Ceci étant , avant qu'elle y revienne au centre du village , hein , y'a 800 ( superbes ) pages ....Comme pour le coronavirus , au bout du tunnel , il y a " une lumière ".
Et surtout , surtout , restons confinés et ...continuons à faire de belles découvertes dans nos PAL ....On les reconstituera bientôt. Courage.


Commenter  J’apprécie          10914
Fille-mère bannie de son village de la très catholique Irlande de 1945, Catherine Goggin abandonne le narrateur à sa naissance, dans l'espoir de lui permettre une vie meilleure : adopté par un couple riche et excentrique de Dublin, l'enfant prend le nom de Cyril Avery et grandit dans l'indifférence bienveillante de sa nouvelle famille. Son amitié pour un gamin de son âge lui révèle bientôt son attirance pour les garçons, à une époque où l'homosexualité reste inconcevable…


Au travers de Cyril, c'est tout le drame d'être gay dans un environnement homophobe qui se déroule ici. Pendant toute sa jeunesse, des années quarante à soixante-dix, Cyril est confronté à une société rétrograde où la moindre déviance à la norme sociale est sévèrement, voire violemment, réprimée : si les filles-mères peuvent être mises au ban de la société, les gays peuvent être tabassés à mort en toute impunité. Les années quatre-vingt voient apparaître l'épidémie du SIDA, d'abord considérée comme une maladie honteuse et exclusive des homosexuels. Il faudra bien du temps à Cyril pour qu'il puisse envisager d'être heureux, de sortir du mensonge et de vivre son identité librement, à l'issue d'une longue quête entre différents pays, mais aussi entre sa famille d'adoption et sa famille de sang.


Oscillant entre humour noir et amertume, entre tendresse et cynisme parfois cru, cette longue et triste histoire est imprégnée des poignants regrets du narrateur, d'être né trop tôt dans une société enfin devenue aujourd'hui plus tolérante, et d'avoir mis toute une vie à pouvoir connaître la paix et l'harmonie avec lui-même. Même si le récit multiplie les coïncidences opportunes, servant parfois mieux sa portée didactique que sa parfaite vraisemblance, il donne vie à un personnage profondément humain dans ses doutes et ses ambivalences, et nous rappelle ce que peuvent parfois avoir d'absurde, et engendrer de violences, les normes religieuses et sociales d'un lieu et d'une époque : les femmes et les homosexuels ont fait beaucoup de chemin sur la route de leur liberté, mais il reste tant à faire, dans certaines parties du monde encore plus que dans d'autres.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          1126
« Je me souviens qu'un de mes amis m'a dit un jour que nous haïssons ce qui nous effraie en nous-même. »

La semaine dernière, je n'étais pas là. Je n'étais pas moi.

J'étais Cyril Avery, ce petit garçon, puis ce jeune homme, qui se retrouve face à une sombre malédiction, celle de préférer les garçons dans une Irlande où « l'homosexualité n'existe pas ».

A partir de la naissance haute en couleurs de son héros, l'auteur fait, à chaque chapitre, un bond de sept années dans la vie de Cyril Avery pour conter son adolescence, son amitié amoureuse avec le séduisant Julian, sa vie d'adulte, d'exils en retrouvaille, jusqu'à ce dénouement si lumineux, véritablement Beau.

Roman fleuve, habilement mené, le héros nous devient tout de suite familier et on ne peut le quitter aisément. J'étais avec lui, j'étais lui, et je n'en suis pas encore revenu.

Un roman épatant, à la fois saga épique et sociétale, conte tragique, délirant et trajectoire intime, il remue profondément à l'intérieur. Chronique sociale, politique et intime d'un pays catholique et conservateur où la différence n'existe tout bonnement pas.

John Boyne met le doigt là où ça fait mal et j'ai été littéralement happé par sa plume irrévérencieuse et délicieusement ironique. A la fois cynique et d'une tendresse infinie, il dépeint un monde, le notre, pétri d'intolérances. Evidemment sur l'homosexualité, perçue comme une perversité, cette maladie honteuse mais également sur la place des femmes dans cette société machiste et arriérée.

« Ce que vous savez des femmes pourrait être recopié en grands caractères au dos d'un timbre poste et il resterait encore de la place pour le Notre Père. »

Ces fureurs invisibles racontent les chemins, les détours insupportables, que l'on prend pour arriver à soi avec une justesse infinie.

Je crois qu'on mesure la portée d'un livre aux souvenirs que nous laissent ses personnages. Cyril Avery est entré dans ma tête, dans mon coeur, de la plus belle des façons et n'est pas prêt d'en ressortir. Je crois qu'on sait qu'on vient de lire un grand livre lorsqu'on reste quelques minutes un peu étourdi, encore là-bas, une fois la dernière page tournée…
Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          9110
♫ Un oranger, sur le sol irlandais / On ne le verra jamais... ♫

Et un homosexuel heureux, sur le sol irlandais, le verra-t-on un jour ? C'est ce qu'on se demande tout au long de ce roman, qui nous raconte l'histoire de Cyril et de ses errements et, à travers elle, celle de son pays, l'Irlande, entre 1945 et 2015.
La mère de Cyril a 16 ans quand elle se retrouve enceinte. Lorsque son secret est découvert, le curé de la paroisse la bannit de son village coincé au plus profond de la campagne de la très catholique et non moins très hypocrite Irlande. Se réfugiant à Dublin, seule et sans le sou, la mère de Cyril ne se laisse pas abattre mais prend, à regret, la décision de confier son nouveau-né à l'adoption, pour lui assurer une vie plus confortable que celle qu'elle-même pourra jamais lui offrir. Cyril est ainsi adopté par les Avery, un couple riche et extravagant, qui ne cesse de lui répéter qu'il n'est pas, et ne sera jamais, "un vrai Avery". Le petit garçon grandit dans l'aisance matérielle mais sans beaucoup de chaleur humaine. Son seul repère, son phare brillant dans ces années grises, s'appelle Julian. Du même âge, les deux garçons sont les meilleurs amis du monde tout au long de l'adolescence. Cyril mettra du temps à comprendre qu'il est en réalité amoureux de Julian, et donc, homosexuel. Ce qui, dans l'Irlande des années 60, est considéré comme une maladie et un crime. Dans ces conditions, Cyril ne peut que se terrer au fond de son placard. Jeune homme bien sous tous rapports le jour, il multiplie les rencontres furtives et anonymes la nuit, sans trouver nulle part l'affection qu'il cherche depuis toujours. Honteux de ce qu'il est, il tente aussi des relations avec des femmes. De questionnements en mensonges et révélations qui précipitent un désastre, il quitte le pays, trouve l'apaisement à Amsterdam puis à New York avant que de nouveaux drames ne le frappent et qu'il revienne en Irlande à l'aube des années 90, à la rencontre de son passé.
Onze chapitres qui, par tranches de sept ans, nous font suivre Cyril au (mal) gré de sa quête d'identité et de bonheur. Entre l'homophobie dans une Irlande dominée (gangrenée) par des prêtres dogmatiques et la haine "ordinaire" des gens "bien-pensants" et "normaux" qui accusent les gays de propager le virus du sida, il est délicat de s'assumer. En 2015, Cyril connaîtra la légalisation du mariage homosexuel en Irlande, et malgré le soulagement de vivre enfin dans une époque plus tolérante, il conserve l'amertume et les regrets éternels d'être né beaucoup trop tôt et d'avoir passé (perdu) une vie à se chercher. On a mal au coeur pour ce personnage complexe, à la fois faible et résilient, égaré dans les non-dits, les malentendus et les faux-semblants. Le roman met aussi en évidence le sort peu enviable des femmes, en particulier des filles-mères, dans ce pays qui n'autorise le divorce que depuis 1995, et dans lequel la légalisation de l'avortement a été approuvée par référendum il y a à peine trois mois (oui, en 2018). Même s'il y a des moments très drôles, avec des dialogues hilarants de vachardise (la palme aux parents adoptifs de Cyril), les sentiments qui dominent à la lecture sont la mélancolie et la tristesse, et la révolte devant la bêtise humaine et les tartuferies de cette Eglise catholique et des politiciens à sa botte.
"Les fureurs invisibles du coeur" est un roman-fleuve, un peu long mais pas tranquille, avec quelques stéréotypes et un peu trop de coïncidences, mais l'écriture est belle et l'histoire émouvante. Un de ces livres dont on tourne à regret la dernière page.

En partenariat avec les éditions JC Lattès, via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          856
C'est prenant, c'est souvent drôle, souvent terrible aussi puisque John Boyne nous raconte la vie d'un homosexuel dans une Irlande qui certes va évoluer mais est quand il est jeune furieusement conservatrice et homophobe.
Ça démarre fort, avec une scène de bannissement ordonné par le tout puissant prêtre à l'encontre d'une gamine de 16 ans enceinte.
Bon, elle n'est pas si fâchée que ça de quitter son trou paumé, Catherine Goggin, «l'ouest de Cork, ça attaque drôlement quand on y reste trop longtemps», alors filer à Dublin, ça lui plaît plutôt bien.

Et la suite est à la hauteur, on est pris dans un roman-fleuve passionnant qui nous transporte de l'Irlande des années 40 où on peut tuer son fils homosexuel et ne pas être condamné - puisque le crime a «été commis sous l'effet de la provocation extrême que constituait le fait d'avoir un fils mentalement dérangé» - au référendum de 2015 où 62% des Irlandais votent en faveur du mariage homosexuel.
Un roman qui mêle avec bonheur profondeur et légèreté, l'Histoire de l'Irlande et la vie d'un personnage attachant en butte à une société qui considère l'homosexualité comme un crime, où il se sent anormal - même s'il s'y trouve quand même des personnes de bon sens pour lui rétorquer: « Ne soyez pas ridicule. Personne n'est normal. Personne, dans ce satané pays.»
Une très bonne lecture que je ne peux que conseiller.
Commenter  J’apprécie          720


critiques presse (3)
Actualitte
17 septembre 2018
La quête existentielle de ses propres racines, de son identité et de sa définition. Tout cela est au cœur du dernier roman de John Boyne. On y parle d’adoption, de famille, d’identité, de sexualité. Nous sommes dans les années 40, en Irlande. Autant dire tout de suite que ces sujets ne sont pas parmi les plus débattus.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
07 septembre 2018
Dans « Les Fureurs invisibles du cœur », l’écrivain irlandais dénonce l’intolérance qui marquait encore il y a peu son pays, à travers la vie d’un homosexuel. Tellement romanesque.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
23 août 2018
Les Fureurs invisibles du coeur est un livre qui se dévore sans lever le nez jusqu'à la dernière page. D'une violence sidérante, les premières font mouche d'emblée : la répudiation publique, par un curé, en pleine messe, d'une paroissienne de 16 ans, enceinte, qui se refuse à dire de qui.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
[Cyril, 7 ans, à Maude, sa mère adoptive, auteure de 6 romans]:
- Avez-vous beaucoup de lecteurs?
- Oh non. Dieu m'en préserve. Il y a quelque chose de terriblement vulgaire dans les livres qui ont du succès, tu ne trouves pas?
- Je ne sais pas. Je ne lis pas beaucoup, malheureusement.
- Moi non plus, répondit Maude. Je ne me rappelle pas le dernier roman que j'ai lu. Ils sont tous tellement ennuyeux, et les écrivains s'épanchent indéfiniment [...].
"Pourquoi ne voulez-vous pas que les gens lisent vos livres, Maude? me lançai-je, une question que je ne lui avais jamais posée.
- Pour la même raison que je n'entre pas chez des étrangers pour leur dire combien j'ai fait de selles depuis le petit déjeuner. Ca ne les regarde pas.
- Alors, pourquoi les publiez-vous?
- Il faut bien faire quelque chose, Cyril, non? dit-elle en haussant les épaules. Autrement, ça ne sert à rien de les écrire."
Commenter  J’apprécie          420
Elle regarda tout autour d'elle une fois encore pour s'assurer que personne ne pouvait l'entendre puis se pencha vers moi.
« Sarah-Anne a chu.
− Chu ?
− Chu, confirma-t-elle en hochant la tête.
− Est-ce qu'elle s'est fait mal ?
− Quoi ?
− Quand elle a chu ? Est-ce qu'elle s'est cassé quelque chose ? N'y avait-il personne pour l'aider à se relever ? »
Elle me regarda comme si j'étais devenu fou. « Est-ce que c'est de l'humour, Cyril ?
− Non, répondis-je, ahuri. Je ne comprends pas ce que tu veux dire, c'est tout.
− Elle a chu !
− Oui, c'est ce que tu as dit mais...
− Oh, doux Jésus, s'exclama-t-elle entre ses dents. Elle va avoir un bébé.
− Un bébé ?
− Oui. Dans cinq mois.
− Oh, c'est tout ? fis-je avant de retourner à mes lasagnes.
− Mais qu'est-ce que tu entends par "c'est tout" ? Ça n'est pas suffisant ?
− Mais des tas de gens ont des bébés. S'il n'y avait pas de bébés, il n'y aurait pas d'adultes.
− Ne soit pas ridicule, Cyril.
− Je ne suis pas ridicule.
− Sarah-Anne n'est pas mariée.
− Ah, d'accord. Je suppose que ce détail change considérablement la donne.
− Évidemment. Ses pauvres parents sont dans tous leurs états. Tante Mary est surveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre parce qu'elle a menacé de se planter un couteau à viande dans le crâne
− Qui ? Mary ou Sarah-Anne ?
− Les deux, probablement.
− Sait-elle qui est le père ? »
Horrifiée, elle resta bouche bée. « Bien sûr qu'elle le sait. Tu la prends pour quoi ? [...] »
Commenter  J’apprécie          160
(Conversation avec le fantôme d'une romancière)
- Vos livres continuent à être appréciés ; ça ne vous fait pas plaisir ?
- Pas du tout. Quelle importance ? J'aurais dû faire comme Kafka. Ordonner que tout soit brûlé après ma mort.
- Kafka a un musée en son honneur.
- Oui, mais il m'a confié qu'il le haïssait. Je ne sais pas trop s'il parle sérieusement. Cet homme est le champion de la plainte gémissante tchécoslovaque.
- Aujourd'hui, c'est tchèque.
- Oh ne sois pas tâtillon, Cyril. C'est tellement peu attrayant.
- Je n'arrive pas à croire que vous soyez amie avec Kafka.
- Amis serait un peu exagéré, fit-elle en haussant les épaules. Des connaissances, serait plus juste. Tu sais, Emily Dickinson est ici aussi. Tout ce qu'elle fait, c'est écrire des poèmes sur la vie, tout le temps. Quelle ironie ! Elle ne cesse de me demander de les lire. Je refuse, bien entendu. Les journées sont bien assez longues comme ça."

p. 578
Commenter  J’apprécie          162
Oh, comme j’aimais le pouvoir que j’avais sur lui ! Le pouvoir que je sentais en moi ! Vous ne pouvez pas comprendre , mais c’est quelque chose dont toutes les filles se rendent compte à un moment donné dans leur vie, généralement vers quinze ou seize ans. Peut-être que maintenant, cela arrive encore plus tôt. Elles comprennent qu’elles ont plus de pouvoir que tous les hommes de la pièce réunis, parce que les hommes sont faibles, se laissent gouverner par leurs désirs et leur envie frénétique de posséder les femmes. Mais les femmes sont fortes. J’ai toujours pensé que si les femmes pouvaient mobiliser toutes ensemble le pouvoir qu’elles détiennent, elles dirigeraient le monde.
Commenter  J’apprécie          170
Il y avait beaucoup d'hommes ici, qui s'étaient lassés de leur femme et cherchaient des sensations différentes. Ma grand-mère a compris. Un après-midi, elle est rentrée et a surpris un homme qui me violentait. J'étais un gamin à l'époque, et quand elle a vu ce qui se passait, elle a refermé la porte, elle est retournée à la cuisine, et elle s'est mise à faire du raffut avec ses casseroles. Voilà l'étendue de sa colère. Voilà ce qu'elle a fait pour me sauver. Après, elle m'a fouetté et m'a répété que j'étais dégoûtant, vraiment une pourriture sans nom. Mais elle a vu ce que je pouvais lui rapporter. J'étais plutôt mignon. Elle m'a dit que si je laissais des hommes me faire ça, elle se chargerait d'organiser les choses. Et l'argent serait pour elle.
Commenter  J’apprécie          120

Videos de John Boyne (67) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Boyne
Extrait du livre audio « La Vie en fuite » de John Boyne, traduit par Sophie Aslanides, lu par Rafaèle Moutier. Parution numérique le 6 décembre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/la-vie-en-fuite-9791035414290/ Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2719/9791035414290/la-vie-en-fuite
autres livres classés : irlandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (2276) Voir plus



Quiz Voir plus

Le garçon en pyjama rayé.

La soeur de Bruno est...

' Une source d'ennuis '
' Le bazar continu '
' Un cas désespéré '

6 questions
92 lecteurs ont répondu
Thème : Le garçon en pyjama rayé de John BoyneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..