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Dans ce roman, nous suivons deux soeurs de l'île de Jeju en Corée, dont l'une, à 16 ans à peine, se laissera emporter par les soldats japonais en 1943 pour épargner sa petite soeur. Elle devient alors une « femme de réconfort » pour l'armée japonaise, emportée loin des siens pour finir violée à longueur de journées. Abordant un sujet trop souvent oublié et rarement mis en avant, Filles de la mer permet de faire un devoir de mémoire essentiel pour toutes ces femmes qui ont souffert de la guerre, mais aussi du rejet des leurs et de leur pays quand elles ont pu en réchapper. C'est un roman poignant et fort qui aborde un sujet quasiment tabou puisqu'il aura fallut attendre 2015 pour qu'un accord soit conclu sur ce sujet entre la Corée et le Japon… 75 ans après la Seconde Guerre Mondiale alors qu'elles étaient entre 50 000 et 250 000 victimes! Et pour ça, ce roman est essentiel! Ce récit constitue une [...]

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J'ai trouvé ce roman passionnant, il m'a fait découvrir tout un pan de l'histoire coréenne que je connaissais pas. J'ai aimé l'histoire, construite sur 2 périodes (1943 et 2011) et deux personnages (Hana et Emi), avec un vrai souffle romanesque. J'ai eu peur avec Hana lors de son enlèvement et ai été écoeurée par le comportement des soldats japonais. J'ai découvert avec stupeur la vie d'Emi qui bien qu'ayant, grâce à sa soeur, échappé aux soldats japonais, n'a pas connu non plus une existence très réjouissante. J'ai essuyé quelques larmes tout au long de ce récit bouleversant que j'ai lu d'une traite. Un livre à lire assurément, pour ne pas oublier ce que les hommes sont capables de faire en temps de guerre. Merci à netgalley et à l'éditeur pour cet envoi en avant première.
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Hana, 16 ans, est comme sa maman une Haenyeo, une femme de la mer, elle plonge chaque jour dans les eaux profondes, elle pêche elle-même sa nourriture, elle survit avec ce que la mer lui offre, une vie en harmonie avec la nature. Nous sommes en Corée en 1943 et Hana n’a connu que l’occupation japonaise.

Il porte un uniforme beige et des bottes militaires, il s’appelle Morimoto, Hana ne crie pas, pour protéger sa petite sœur, elle se laisse emmener en silence. En Mandchourie, elle devient une femme de réconfort, plusieurs soldats en file indienne sur le palier, Hana n’est qu’un plat sur un menu, que l’on convoite, choisit puis consomme. Les Japonais croient que violer les femmes les rend plus forts avant de partir au combat.

2011, Emi, 77 ans, depuis trois ans elle participe à des manifestations qui ont pour but de réclamer la reconnaissance par le gouvernement japonais du crime de guerre commis sur des milliers de femmes. Elle cherche une fille dont elle a perdu la trace, c’était il y a longtemps, une fille, de son village, emmenée par les Japonais et qui n’est jamais revenue. Elle cherche sa sœur qui s’est sacrifiée pour la sauver.

Ce roman basé sur des faits historiques est dédicacé à toutes les femmes qui ont souffert ou qui souffrent de la guerre. À travers la Mandchourie et la Mongolie, l’auteur nous entraîne à la suite de Hana, qui comme des milliers de femmes coréennes a été kidnappée et vendue comme esclave sexuelle pour l’armée japonaise. À travers les portraits alternés de deux sœurs, ce récit écrit avec beaucoup de sensibilité et de sincérité nous conte la brutalité subie par les femmes coréennes qui ont connu en quelques années deux conflits dévastateurs, l’occupation japonaise et la guerre entre les deux Corée.


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L'autrice nous offre là un livre bouleversant. Impossible de rester de marbre face au destin des femmes de réconfort exploitées par les japonais et violées jour après jour par les soldats dans l'indifférence la plus totale. le pire n'étant peut-être même pas la prostitution forcée, mais le fait qu'elles soient enlevées à leurs familles, éloignées de leurs régions natales sans aucun espoir de retour. Les chiffres annoncés en fin de roman, lorsque l'autrice explique un peu ses recherches et son parcours autour de ce livre, sont parfaitement glaçants.

Et le pire, c'est peut-être aussi de se rendre compte que les japonais n'ont pas eu l'apanage de l'instrumentalisation des femmes en temps de guerre. C'est quelque chose qui a existé de tout temps, jusqu'à devenir parfaitement organisé de nos jours encore.

On va osciller dans le récit entre un présent de narration plus ou moins contemporain, où l'on va suivre une haenyeo maintenant âgée. Son histoire aura été marquée par la guerre de bien des façons, et son destin n'a finalement pas grand-chose d'enviable à celui de l'histoire que l'on suit en parallèle. Cette histoire, c'est celle de Hana, qui se sacrifie pour protéger sa petite soeur, encore une enfant au moment des faits. Par amour pour elle, Hana va se faire enlever par un soldat japonais, être emmenée dans un bordel après avoir traversé la Corée puis la Chine dans des conditions horribles. Son histoire ne s'arrête pas là, mais je préfère vous en laisser la surprise afin que vous puissiez avoir la même intensité que moi au cours de ma lecture.
Sachez néanmoins que ces deux portraits sont ceux de femmes fortes. de femmes victimes de la violence des hommes, oui, mais fortes tout de même. Fortes dans leur détermination, dans leur espoir d'autre chose, parfois dans leur résignation et leurs sacrifices. Parce que si elles se résignent, si elles se sacrifient, c'est qu'elles ont encore de l'espoir. Ce sont des résignations temporaires pour qu'il y ait un futur et que celui-ci soit différent.
Si l'histoire d'Hana et de la vieille haenyeo sont entièrement inventées, elles se basent néanmoins sur un contexte et des faits historiques bien réels et les drames que ces personnages ont vécu ont été vécus, même si certains détails ont été différents. C'est ce qui fait la force émotionnelle de ce livre, mais aussi sa dureté. D'autant que la cruauté des hommes s'incarne tout particulièrement dans le personnage de Morimoto, le soldat japonais, que vous allez très probablement haïr de toute votre âme. Il est la personnification du mal et des souffrances que ces femmes vont endurer, et tous les autres protagonistes rencontrés feront pâle figure à côté de ce qu'il est capable de mettre en place.
C'est presque trop pour un seul personnage, à vrai dire, et c'est aussi la raison pour laquelle je ne conseillerai pas aux plus sensibles d'entre vous de lire ce livre.
Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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Avec «filles de la mer» nous suivons l'histoire de deux soeurs, celle d'Hana en 1943 et celle d'Emi en 2011 en Corée du sud. Dès les premières lignes du roman nous sommes plongés en 1943 dans les eaux sombres de l'île de Jéju car Hana et sa mère sont des Haenyeo, c'est-à-dire des femmes qui plongent en apnée pour ramasser des fruits de mer. C'est un travail exigeant et qui représente avant tout une source de revenu pour la famille. L'occupation japonaise est un sujet tabou au marché lorsqu'elles vont vendre leur pêche durant ces années de guerre. D'emblée, Hana sait que protéger sa petite soeur Emi signifie la tenir à l'écart des soldats japonais, mais pourquoi, elle ne le sait pas encore, mais perçoit dans la voix de sa mère de la frayeur.
« Ne les laisse jamais vous voir ! et plus important que tout, ne te fais jamais prendre toute seule avec l'un d'entre eux » !
« Hana vient de pêcher une grosse conque qu'elle s'apprête à montrer de loin à sa soeur quand elle remarque un homme qui marche vers la plage. Hana s'aperçoit qu'il s'agit d'un soldat japonais. Son ventre se noue. »
Après avoir parcouru ces premières lignes, « filles de la mer » a été pour moi à la fois un prélude et une mise en abyme du roman qu'il annonce. Mary Lynn Bracht décrit le combat de ces deux soeurs arrachées l'une à l'autre et à leur famille par la force parce que des hommes en ont décidé ainsi. C'est une lente plongée en apnée que nous fait vivre l'auteure vers une fin que l'on croit inexorable.
A ce moment-là, Hana ne sait pas que ce caporal Morimoto l'emmène vers un funeste destin, celui de la prostitution forcée, on nommera ces jeunes filles des « femmes de réconfort » pour l'armée impériale japonaise. 400 000 jeunes filles coréennes seront déportées de cette manière. Après ces injections mortelles du venin des soldats, Hana se sent comme un « débris oublié de la mer », définitivement étrangère à son corps et à sa vie. Il y a de la frayeur, de la colère mais il y a aussi la lutte et bien évidemment beaucoup de courage chez Hana pour survivre. Il est vrai que j'ai eu du mal à reprendre mon souffle parfois tellement cette histoire est prenante. Sa soeur Emi est touchante elle aussi, elle a souffert mais d'une autre façon qu'Hana.
Ce qui m'a frappée dans ce livre c'est le caractère insoutenable de cette violence au regard de ces très jeunes filles. Victime ou simple lectrice j'ai été comme unie par l'auteure dans un même coeur déchirant. Avec une très belle écriture, Mary Lynn Bracht nous entraîne au plus profond de ces deux êtres, nous faisant sombrer avec elles au fond de leurs dilemmes et puis nous faisant rejaillir pleine d'espoir à leurs côtés telles des braises qui ne se seraient jamais éteintes pour mieux se rallumer.
Mary Lynn Bracht s'est rendue à Séoul en pèlerinage pour voir de ses propres yeux la statue de la paix qui a été érigée en souvenir pour ne pas oublier. Cette statue est bien le symbole des violences faites aux femmes et aux très jeunes filles à travers le monde en temps de guerre. C'est un livre puissant, livre coup de poing et livre coup de coeur, inoubliable.

Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Quelle bouleversante lecture sur des événements dont on parle peu d'autant plus que les femmes victimes se sont tues jusqu'à très récemment.

L'histoire de ces deux soeurs Hana, l'aînée enlevée par les japonais pour devenir "femme de réconfort", quel euphémisme qui se résume en fin de compte à femme de bordel réservé aux soldats, et Emi, la cadette, restée auprès de ses parents pêcheur et femme plongeuse en apnée, Haenyo, mais dont le sort n'a pas été non plus des plus heureux.

Les deux voix alternent dans la narration à deux époques différentes : à chaque chapitre l'on suit soit Hana en 1943 lors de son enlèvement et pendant son douloureux périple que lui impose les événements et son ravisseur : Morimoto, et Emi en 2011 qui fera le voyage inverse, dans ses souvenirs. Un lien indestructible lie les deux femmes, même à travers les années, même si elles ont été séparées depuis plus de 60 ans. Toutes les deux auront subi des atrocités, contraintes par les faits à subir leur jeunesse et leur dans d'atroces conditions, mentales ou physiques.

Comment peut-on survivre à une prostitution forcée, à 16 ans, dans des conditions effroyables d'hygiène, de condition, de respect, lorsque vous n'êtes plus qu'un morceau de chair utile au bien-être des hommes sur le front, sans valeur, dont la vie ne tient qu'à un fil et qu'au bon vouloir de vos bourreaux ?

Hana a l'impression de n'être qu'un plat sur un menu, que l'on convoite, choisit, puis consomme. (p107)

Comment survivre quand la fatalité vous oblige à épouser un monstre à double visage, le père de vos enfants, ne rien révéler pour protéger ceux-ci d'une vérité difficile à accepter ? Comment survivre à la séparation de sa famille, de ses racines, de cette soeur que vous aviez pour mission de protéger, que vous avez sauvée mais qui vous manque ? Vivre loin de la mer, votre élément, où vous avez la fierté d'une profession rare, réservée aux femmes de votre île, qui est transmise de mère en fille.

Ma lecture a été parsemée d'émotions, de terreur, de colère, de découverte également de faits dont j'avais déjà entendu parler mais sans trop me rendre compte à quel point ces femmes avaient souffert.

Grâce à Kim Hak-Sun, coréenne, ancienne "femme de confort" qui a révélé en 1991 ces faits, nous ne pouvons plus dire que nous ne savons pas, mais est-ce pour cela que les choses changent .....

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que tout ceci reste d'actualité : les femmes payent la double peine : pays en guerre mais aussi viols ou enlèvement pour devenir des femmes esclaves sexuelles : Daech etc...., des femmes-enfants parfois, qui y laissent leur vie d'une manière ou l'autre.

Bouleversant témoignage, sans concession, implacable, direct et réaliste, un livre qui restera en mémoire, pour longtemps. Une belle lecture malgré un sujet terrible mais  j'aime quand un récit allie des faits, réels mais aussi une histoire cohérente, vraie et empreinte de demande de justice et de reconnaissance.

Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Oui, c'est encore un livre sur la Seconde Guerre mondiale, mais cette fois en Asie, à ce moment-là la Corée était colonisée par les Japonais.
Tu vas apprendre au cours de ce livre le terrible destin de ses habitants.
D'abord sous domination japonaise puis à peine la Seconde Guerre mondiale terminée ce fut l'Union Soviétique qui déclara la guerre au Japon, envahit la Mandchourie et entra en Corée du Nord.
En 1950, ce pays sera en guerre le nord contre le sud.

Si l'auteure te narre ces périodes de l'histoire du pays ; elle va surtout te raconter le destin d'au moins 200.000 femmes kidnappées, emmenées sous de faux prétextes pour devenir des « femmes de réconfort » la première survivante à parler dans cette société encore très patriarcale où la pureté du corps de la femme supplante tout ne l'a fait qu'en 1992 et il faudra attendre pour qu'une statue de la paix représentant ces femmes soit dévoilée en 2011, 4 ans plus tard, en 2015 les gouvernements japonais et Coréens du Sud annoncent un « accord historique » au sujet des « femmes de réconfort » pour faire enlever la statue de la Paix et ne plus jamais soulever cette question.
Ce qui revient une fois de plus à renier cet épisode, renier tout ce que ces femmes ont vécu ; pendant et après ; à leur retour, elles souffraient de syndrome post-traumatique ; elles étaient reniées et vivaient dans la précarité.
Ça te met en colère ? Mais c'est pourtant un épisode réel de notre monde contemporain.
Mary Lynn Bracht va te narrer tout ceci à travers deux femmes.
Hana en 1943 et Emi en 2011.

Le récit démarre sur une cérémonie sur l'île de Jeju, l'intronisation de Hana comme haenyeo.
Je t'invite à lire ce lien Wikipedia pour en savoir plus.

« — Nous plongeons dans l'océan comme nos mères et nos grands-mères et nos arrière-grands-mères l'ont fait avant nous depuis des centaines d'années. Ce don est notre fierté, car nous ne dépendons de personne ni de nos pères ni de nos époux ni de nos grands frères, ni même des soldats japonais pendant la guerre. Nous attrapons nous-mêmes notre nourriture, nous gagnons nous-mêmes notre argent, nous survivons grâce à ce que la mer nous offre. Nous vivons en harmonie avec la nature (...) » cette tradition ancestrale existe toujours.

Hannah se languit d'être fille unique, elle voudrait tant une petite soeur, 7 ans plus tard son voeu est exaucé, elle promet à sa mère de toujours veiller sur elle, quoiqu'il se passe alors quand depuis la mer Hana aperçoit un soldat japonais se diriger droit sur sa petite soeur trop jeune pour plonger elle nage à toute vitesse et la cache.
Ce soldat japonais c'est le caporal Morimoto.
Hana le suivra ne sachant pas ce qui l'attend afin de sauver sa famille. En suivant cet homme Hana, va plonger en enfer sur terre et va être amenée en Mandchourie. À 16 ans, encore vierge, elle devient « femme de réconfort » 10 heures par jour, six jours par semaine, Hana « sert » les soldats.
Vingt hommes la violent quotidiennement, pour eux c'est un moyen de trouver la paix avant de partir au combat.

Quand tu lis les chapitres consacrés à Emi c'est ceux d'une très veille dame, toujours haenyeo, elle part bientôt rejoindre ses enfants adultes qui vivent maintenant à Séoul. Elle ne les voit pas souvent, mais ce voyage a une raison plus importante pour Emi. Elle est contente de revoir Hyoung et YoonHui et leur famille, mais Emi est venue à Séoul à cette date pour un tout autre motif.

Par son choix de construction de son livre en alternant les chapitres entre Hana et Emi, tu vas lire leur vie à toutes les deux.

En « direct » si je peux le dire comme ça pour Emi. Les passages la concernant sont horribles, difficiles et douloureux à lire. Comment des hommes peuvent-ils être aussi abjects ?
Le caporal Morimoto est un homme qui m'a glacé le sang à chaque fois qu'il est apparu dans le récit. Il a une obsession plus que malsaine sur Hana.
Cet homme la fera souffrir et mourir de peur pendant des années.
Si Hana a eu une vie de douleur, il en est de même, mais d'une façon différente pour Emi, elle, elle va souffrir surtout psychologiquement et devra attendre la fin de vie pour peut-être ne plus avoir honte.
Pour Emi tu vas apprendre peu à peu son passé et ce qui la ronge depuis tant d'années, pourquoi elle fait des cauchemars chaque nuit.
Ces deux femmes ont un lien que je ne t'explique pas, mais toutes deux m'ont étonnée par leur force morale. Malgré tout ce qu'elles ont vécu, elles n'ont jamais perdu l'espoir. Toutes deux, pour affronter ces souffrances terribles, se réfugiaient dans leur souvenir d'enfance.
Hana arrivait à retenir sa respiration comme en mer quand elle plongeait le temps que durait sa torture.
Deux femmes fortes qui vont te donner une sacrée leçon d'humanité et d'humilité.

Un récit glaçant, édifiant et parfaitement maîtrisé.
L'auteure te donne beaucoup d'information par le biais de ses personnages, mais ne te donne pas un cours d'histoire.
Elle distille tout au long de son récit les informations, mais tu n'es jamais, à aucun moment envahi par le trop-plein de faits historiques.
Tu en as, c'est pour ça que je l'ai lu, mais en aucun cas il n'est assommant surtout grâce au portrait qu'elle dresse de Hana et Emi.

Deux psychologies fines, traitées avec beaucoup de pudeur et de retenue, oui, des passages du roman sont durs à lire émotionnellement, mais elle ne tombe pas dans la surenchère de détails macabres.
D'autres protagonistes parsèment le récit, je préfère ne pas te parler d'eux, mais te laisser découvrir par toi-même qui ils sont.
Des personnages tous très justes, certains saisissants et pleins de mystère.
Certains te marqueront pour leur bonté d'autres, par leur cruauté.
J'ai aussi apprécié le suspens maintenu autour des deux femmes. Hana arrivera-t'elle à s'échapper ? Emi trouvera-t'elle la rédemption ?

Le final m'a bouleversée, même s'il est porteur d'espoir, la symbolique et la résolution des questions sont fortes, tu as à la fois une fin ouverte et fermée, mais surtout deux femmes enfin en paix.

C'est un livre qui a une valeur symbolique pour ma part, bien sûr il porte sur ces femmes plongeuses et les combats qui ont secoué le pays, mais surtout Mary Lynn Bracht rend hommage à toutes les femmes de par le monde.
À la fois un devoir de mémoire que tu as là, mais aussi un livre qui est intemporel, car combien subiront encore des guerres, combien les supportent chaque jour ?
Ce qu'elle explique à la fin du roman, ce qu'elle a voulu démontrer est, à mon sens, parfaitement réussi.
Un livre qui rend un vibrant hommage aux femmes.


De l'île de Jeju à la Mandchourie, de Séoul à la Mongolie, de la Corée du Nord à la Corée du Sud c'est un voyage périlleux qui t'attend.
Périlleux, mais enrichissant, autant sur la partie historique que pour les informations des moeurs et coutumes des Coréens ; périlleux aussi par la souffrance et la très forte empathie que tu ressens pour Hana et Emi.

Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Hana et sa petite soeur vivent avec leurs parents sur l'île de Jeju, au sud de la Corée et appartiennent à la communauté Haenyo, une société matriarcale de femmes plongeuses en apnée .
Un jour qu'Hana pêchait en mer avec sa mère, elle aperçoit qu'un soldat se dirige vers sa petite soeur, qui attendait sur le sable. Par peur pour Emi, Hana se dirige vers sa soeur, et se fait enlever à sa place... Elle va devenir alors qu'un objet, et – comme des milliers d'autres femmes Coréennes – une femme de réconfort pour l'armée Japonaise.
J'ai repéré Filles de la mer dans le catalogue de Robert Laffont, et c'est aussi bien la couverture que le résumé qui m'a intriguée. Les livres se déroulant lors de la Seconde Guerre Mondiale sont nombreux, mais ceux que j'ai lu se passent le plus souvent en Europe. J'ai très peu lu sur d'autres pays, et il est essentiel de se rappeler que l'horreur de la guerre a touché beaucoup plus de personnes... Ici, Mary Lynn Bracht nous fait voyager entre la Corée, la Mongolie et la Mandchourie mais aussi dans le temps, en alternant le point de vue d'Hana dans les années 1940 et celui d'Emi dans les années 2010.
Filles de la mer est un récit parfaitement maîtrisé du début à la fin : nous découvrons une page de l'Histoire qui est encore très méconnue, la vie d'Hana et d'Emi est à briser le coeur tout en réservant – heureusement – quelques moments de bonheur, cela donne une histoire de famille et un roman historique très touchant et bouleversant.
(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Passionnée par la Corée du Sud et sa culture, il me tardait de découvrir ce livre qui s'est révélé encore un coup de coeur 2018.

Dans le prologue se dévoile à travers les bribes du rêve d'Hana, l'histoire des femmes haenyeo durant l'occupation de la Corée du Sud par le Japon.

Été 1943, Île de Jeju.

Hana, 16 ans a toujours vécu sous l'occupation japonaise en tant que citoyenne de seconde zone.

Malgré l'éducation japonaise obligatoire et l'interdiction d'utiliser sa langue maternelle, le coréen, elle est fière d'être une haenyeo, une plongeuse, le travail des femmes sur l'île de Jeju.

Comme toute occupation, les Sud-coréens se soumettent aux ordres de l'armée japonaise quels qu'ils soient (taxes élevées, dons à l'armée, rafle des hommes pour être de la chair à canons et des enfants, main d'oeuvre dans les usines nippones…).

Hana a la joie d'avoir une petite soeur Emi.

Le fil conducteur de ce roman est une promesse qui s'avérera lourde de conséquences pour Hana.

Île de Jeju, décembre 2011.

Hana a tenu sa promesse mais à quel prix ?

Au fil des chapitres, l'histoire d'Hana nous est révélée tandis que le passé d'Emi se dévoile.

Mary Lynn Bracht raconte le quotidien des femmes de réconfort et brise un sujet tabou en l'écrivant au monde entier pour qu'aucune de ses victimes ne soient oubliées.

Chacune des deux soeurs affronte son destin avec courage, luttant contre le sort terrible qui les attends si différent et semblable à la fois.

La guerre les a séparée, une promesse pourra-t-elle les réunir ?

Mary Lynn Bracht a su aborder tous les sujets liés au traitement des Sud-coréens durant l'occupation japonaise tout en mettant en avant le métier des femmes de l'île de Jeju faisant des « Filles de la mer » un livre complet au sujet parfaitement maîtrisé qui devrait plaire autant aux personnes qui ne connaissent pas l'histoire coréenne qu'à celles qui l'ont déjà abordée.
Lien : https://leboudoirdulivre.wor..
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L'instant futile : J'ai eu envie de lire ce livre à cause de son titre et de sa couverture (et je ne regrette pas).

Les livres dont l'histoire se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale sont très (trop ?) nombreux et se récoltent à la pelle. D'ailleurs, les intrigues se déroulent souvent sur le territoire européen et on peut avoir tendance à oublier que l'horreur a très largement dépassé les frontières de l'Europe et, avec ce roman Mary Lynn Bracht nous le rappelle, avec un talent certain. L'auteur nous envoie alors entre la Corée rurale, la Corée citadine, la Mongolie et la Mandchourie (territoire s'étalant entre le nord-est de la Chine et le sud-est de la Russie).


L'auteure a construit ce roman d'une manière guère originale, avec une alternance des points de vue et de temporalité. On navigue entre Hana et Emi, les années 1940 et 2010. Filles de la mer est un roman aussi glaçant et édifiant que particulièrement maîtrisé. En effet, Mary Lynn Bracht distille efficacement les informations nécessaires à une bonne compréhension sans tomber dans la grande leçon d'histoire, tout en suscitant et conservant l'intérêt des lecteurs.

Ce roman, finalement assez addictif, devrait plaire à tous ceux qui aiment les histoires familiales bousculées par la vie.De plus, les portraits esquissés en justesse et en pudeur, tout le long des 432 pages, sonnent justes et les personnages ne manquent pas de surprises.

Je ne connaissais pas du tout ce pan de la Seconde Guerre Mondiale. Il faut dire que, je ne suis pas attirée par les romans à tendance historique ni par l'Asie. du coup, en faisant quelques recherches, je me suis rendue compte que c'était un sujet encore assez sensible.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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