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Critique de EBONNAVE


A-t-on le droit de lire ou relire Brasillach aujourd'hui ? Certains veillent à ce qu'il ne soit pas republié, c'est évident, les bien-pensants ont la dent dure. L'écrivain maudit s'est trompé de camp durant la 2° guerre mondiale, il a dirigé un temps la revue Je suis partout, média en première ligne de toutes les collaborations du moment. En 1944, jugé trop modéré, il devra laisser sa place à Pierre Antoine Cousteau, le frère du commandant, mais cette éviction ne le sauvera pas au moment de l'épuration. Ayant refusé de quitter Paris et faire route vers Sigmaringen, jugé et condamné à mort le même jour, le général De Gaulle ne le graciera pas et il sera fusillé au fort de Montrouge, cela malgré une pétition signée par les plus grands écrivains de l'époque dont Albert Camus.
Néanmoins, il s'agit d'un normalien brillant, grand défenseur des lettres françaises. Il publia cet ouvrage sur la vie de Corneille, retraçant une période historique particulièrement instable. Il nous fait partager certains passages des oeuvres du dramaturge. Les pièces sont citées sans exhaustivité, dans le détail où il explique les messages de l'auteur qui souvent ont une signification dans le parcours de Corneille.
Il fait publier l'ouvrage en 1938, période très tourmentée dans laquelle il voit des similitudes avec les évènements du milieu du XVII°, la dictature de Richelieu, la Fronde et la remise en cause de la monarchie.
Pierre Corneille apparaît comme un rocher salvateur pour ce naufragé des années troubles de Notre avant-guerre. Corneille, le loyaliste, fidèle à la fois au cardinal et au roi, l'homme qui durant toute sa vie célèbrera l'avènement du héros dans la tradition occidentale, l'homme qui fait passer le devoir devant la passion, souvent au péril de sa vie.
Brasillach souligne bien la rencontre avec Jean-Baptiste Poquelin et rend compte de la nature de leur relation. Les troupes de théâtres se livrant à l'époque, une concurrence endiablée pour parvenir à faire reconnaître l'art de la scène auprès des puissants.
Au final, il les enterrera tous, amis comme ennemis et durant trois règnes, sauf son concurrent le plus sévère, Jean Racine, l'homme de Port-Royal.
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