AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 16 notes
5
1 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
1 avis
Sur la côte californienne, le bleu intense de l'océan et le vert luxuriant des collines sont les couleurs tropicales qui dévorent les femmes issues du recueil de nouvelles de l'auteure américaine Kate Braverman.
11 portraits de femmes entières et insoumises jugées excentriques mais souvent incomprises. Des portraits sombres, parfois douloureux quand c'est l'enfant qui prend conscience tardivement de l'amour défunt de son père ou de sa mère. "Bleu éperdument" et "le crépuscule des pères" m'ont ainsi particulièrement touchée.
Dans ce recueil, les hommes sont présents mais ils restent isolés car profondément meurtris par la guerre.
A l'aube de la quarantaine, tenaillées par la peur de vieillir et confrontées à la solitude liée à la création littéraire, ces femmes se tiennent dangereusement au bord du précipice, prêtes à tout, du meilleur comme du pire.
Femmes blessées et vulnérables, elles combattent l'emprise de l'alcool et osent en parler sans tabou.
Elle ne sont pas pour autant dénuées de lucidité, et voient dans le noir de la nuit, une couleur libératoire "C'est dans les ruines de ces ténèbres que l'on absout ceux qui nous aiment si mal. Dans ces ténèbres où nous jouissons d'une connaissance absolue de nous-mêmes, nourris des profonds chagrins du passé, lumineux sans les étoiles".

L'écriture est âpre et sans détour dans la description très réaliste des sombres évènements mais aussi lestée d'une grande tendresse quand l'auteure évoque les rapports filiaux très présents dans chacune des nouvelles.
J'ai aimé les références aux poétesses américaines comme Sylvia Plath et Anne Sexton aux destins fascinants et pourtant si tragiques.

Commenter  J’apprécie          220
On ouvre ce recueil de nouvelles avec une femme qui se souvient de la petite fille qu'elle était et de sa mère, poétesse l'ayant éduqué de « façon excentrique selon une méthode de son cru ». On poursuit avec Erica et sa fille Flora, l'année de Tchernobyl, s'ennuyant à mourir au cours d'un hiver pluvieux. Puis on croise le chemin d'une écrivaine cocaïnomane harcelée par un type dont la toxicité s'avérera bien supérieure à celle de la drogue. Il y a aussi dans ce recueil Joan Moore, fêtant son quarantième anniversaire à Hawaï et bien décidée, enfin, à quitter son mari, Laurel Sloan, qui repense aux années d'université où elle écoutait Dylan à plein volume, Suzanne Cooper, fraîchement divorcée et en pleine reconstruction ou encore Jessica, aussi riche que désoeuvrée…

Des portraits de californiennes au bord du précipice. Des femmes seules, désespérées, neurasthéniques, fréquentant les Alcooliques Anonymes. La mélancolie suinte à chaque page, les illusions perdues ne faisant qu'attiser les regrets. L'héritage des années hippies a laissé chez beaucoup de douloureuses cicatrices qu'elles traînent comme un boulet alors que le 21ème siècle approche à grands pas.

Ça pourrait (ça devrait même) être totalement plombant si la langue de Kate Braverman n'était pas aussi belle. « Sensuelle et luxuriante », précise la 4ème de couverture, j'avoue que ce n'est pas faux, même si c'est finalement beaucoup plus que ça.

Un magnifique recueil et, pour l'amateur de nouvelles que je suis, la découverte d'une voix envoûtante.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          140

Onze belles nouvelles, très dures et très tendres, de Los Angeles et de chute, de sursaut vital et de poésie.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2014/12/04/note-de-lecture-bleu-eperdument-kate-braverman/
Commenter  J’apprécie          50
« Bleu éperdument » est un recueil de nouvelles. « Bleu éperdument » m'a profondément touchée avec ses petits airs de déjà-vu, déjà-vécu. Il a fait remonter des souvenirs, a remué certaines de mes certitudes. Il a ramené à la surface, titillé et interrogé certains sentiments plutôt pénibles.

Dans ce recueil, Kate Braverman nous emmène à Los Angeles et à Hawaï auprès de femmes approchant la quarantaine. Beaucoup sont poètes, écrivains, profs d'ateliers d'écriture, toutes ont approché d'une façon ou d'une autre la dépendance : une mère (ou plus rarement un père) alcoolique, plus d'une l'ont été elles-mêmes (la vodka étant leur alcool de prédilection), d'autres (ou parfois les mêmes) préfèrent la cocaïne ou s'attachent à des hommes d'un genre nocif…

Et donc, il y a cette quarantaine et son appel au bilan : les souvenirs douloureux, les regrets, le manque toujours présent ou à l'inverse la satisfaction d'une sobriété chèrement gagnée, la décadence et l'envie de mort… Kate Braverman s'y entend pour nous faire (res)sentir les effets de l'alcool, de la drogue ou du manque ainsi que les émotions et sentiments pénibles engendrés par la dépendance et ses conséquences.

En même temps, il y a cette poésie, ces mots utilisés là où on ne s'y attend pas, les couleurs, Hawaï et les voyages. du bleu et du vert surtout : la mer, le ciel, la végétation mais en fait, tout à une couleur : les sensations, l'air… plutôt jaune lui, d'ailleurs. Comme si, la vision sous substances se colorait, s'élargissait, ouvrait sur des choses invisibles par ailleurs.
Lien : https://emplumeor.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
La langue est envoutante.

J'aurais du mal a réellement parlé de ce recueil mais au moins il y a cela, une véritable ambiance qui se crée, ce bleu et ce vert qui sont autant de prison, ces lumière rose et jaune de fin d'aprés-midi parfumés d'alcool.

D'une nouvelle a l'autre, Kate Braverman décline un portrait de femme, toujours la même. Enfin non, jamais la même.
Une palette de possible, regardé avec des angles différents, a des moments différents. Multiplication d'une image.

Certains texte m'ont davantage plu, mais aucun ne m'a vraiment déplu. C'est un recueil sensible, qui écorche un peu, en équilibre au dessus de l'effondrement.

L'écriture est en suspension entre ciel et terre.
Commenter  J’apprécie          30
« Bleu éperdument » retrace la vie de femmes vivant ou ayant vécu à Los Angeles à l'aube du deuxième millénaire et qui ont toutes en commun un passage par les Alcooliques Anonymes pour s'extraire de la dépendance à l'alcool ou à la drogue.
Ce livre, que j'avais cru être un roman, est en fait un recueil composé de onze nouvelles.
J'avoue avoir eu beaucoup de mal à comprendre la structure du livre, cette succession d'histoires avec comme uniques fils conducteurs, les AA et les dépendances.
Est-ce la traduction, l'écriture de l'auteure elle-même, le fatalisme de ces héroïnes… ou alors me manquait-il d'être également dans un état de dépendance pour comprendre ce que Kate BRAVERMAN essaie de nous transmettre ?
« Bleu éperdument » est une histoire de couleurs : l'auteure cite, il est vrai, toutes les « Nuances de Bleu », mais pas que : toutes les couleurs y passent ! C'est l'overdose!
Seul le contraste du noir et blanc des pages imprimées ramène à plus de sobriété...
La lecture est loin d'être aisée et fluide. Il faut lire attentivement, voire relire, voire faire une pause pour comprendre le sens de la phrase et espérer arriver à entrapercevoir ce que l'auteure a voulu dire.
Les mots sont parfois mis bout à bout pour obtenir un bouillon de complexité grammaticale dénué de sens.
En résumé, la lecture de ce livre a été longue, très souvent interrogative et finalement ennuyeuse.
Je n'ai pas apprécié « Bleu éperdument » et pourtant je suis habituellement « bon public ».
Ce livre promettait d'être la mise en exergue de tranches de vie humaines, intenses et profondes ; il n'a été que le récit de la déliquescence de la vie de ces femmes.
Heureusement d'autres que moi y ont visiblement trouvé un sens…Vive la diversité !
Pour ma part, je passe mon tour sur cet ouvrage.
J'ai lu dans le cadre de l'opération Masse Critique et j'en profite pour remercier par la présente critique Babélio et Quidam Editeur.
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord, je remercie Guidam éditeur ainsi que Babelio pour ce partenariat.

En lisant la quatrième de couverture de ce livre, je m'attendais à entrer dans un univers sombre fait de désillusions féminines et Kate Braverman m'a proposé bien plus encore.

Sous un pesant soleil Californien, 11 récits suivent ces vies féminines désenchantées. Qu'importe qu'elles habitent les beaux quartiers où les HLM insalubres, toutes ces femmes ont en commun d'avoir vu leur destin se défiler sans qu'elle le réalisent ou interviennent, avant qu'il ne soit trop tard.
Les malheurs, successions d'échecs et mauvais choix, caractérisent ces portraits de quarantenaires qui ont perdu espoir et se contente de s'enfoncer un peu plus, dans le chaos de leur existence. Alcool, drogue, abus, maltraitance, abandon.
Chaque récit aborde avec poésie mais sans filtre, le cercle vicieux dans lequel elles se sont retrouvées, de gré ou de force. Ces femmes dont la figure masculine est soit néfaste soit absente, dont la souffrance se répand insidieusement, les empêchent, malgré quelques soubresauts de vie, d'entrevoir un réel espoir.

Ce livre qui aurait pu s'intituler, La génération perdue, relate sans détour et avec perspicacité le parcours de ces femmes malchanceuses qui n'ont pas été épargnées et qui n'ont pu surmonter ces terribles épreuves, qui se sont enchaînées les unes aux autres, sans aucun répit leur permettant de reprendre leur souffle.

La qualité d'écriture indéniable de l'auteur et les thèmes abordés ne m'ont cependant pas touchée comme je l'aurais voulu, je ne m'attendais pas à ce que ce livre s'analyse plus qu'il ne se lit.

En conclusion, Bleu éperdument est un ouvrage avec des réflexions profondes sur les femmes, où comment selon l'environnement dans lequel on évolue, les rencontres que l'ont fait, les décisions que l'on prend ou encore les épreuves de la vie, une personne peut s'effondrer sans jamais parvenir à se relever vraiment.
Lien : https://readirl.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          20
Un recueil de nouvelles à l'écriture pour le moins surprenante, luxuriante, foisonnante, colorée de... bleu évidemment.
Les nouvelles, pourtant, sont souvent sombres, offrant au lecteur les portraits de femmes mélancoliques, abandonnées, perdues dans l'alcool, manipulées.
J'avais été très attirée par la présentation de ce livre, mais je dois avouer que je ne suis pas parvenue à m'immerger dans cet univers et surtout cette écriture très particulière. J'ai eu parfois du mal à différencier les nouvelles, l'impression de relire des descriptions tellement certaines sont approchantes.
Une découverte intéressante cependant. Merci à Babelio et Masse critique pour m'avoir permis d'y participer.
Commenter  J’apprécie          10
Portrait de femmes américaines à Los Angeles et Hawaii. Des femmes tristes, addicts, des enfants négligés, des hommes qui leur font souvent plus de mal que de bien.

Bleu éperdument est un ouvrage qui compile des nouvelles originellement publiées dans deux recueils. Chacun de ces textes est centré sur une femme californienne qui raconte sa vie (ou du moins un épisode de celle-ci) : la petite amie d'un musicien raté agacé par le bébé auquel elle vient de donner naissance, la fille d'une poétesse morte d'un cancer, l'alcoolique qui tombe sous le charme d'un dealer… L'écriture de Kate Braverman est très réaliste, souvent extrêmement juste, mais non dénuée de poésie.

Mais le recueil est mal conçu : les thèmes des différentes nouvelles sont trop similaires. La construction des textes, leurs intrigues sont assez répétitives. Thèmes, lieux, évènements… sont très semblables. Les personnages se ressemblent tous, sans pour autant avoir de lien. Et si certaines nouvelles se détachent, comme la très belle et cruelle Nuit païenne, on finit par se lasser.

Un recueil inégal et trop long.
Commenter  J’apprécie          10

Autres livres de Kate Braverman (1) Voir plus

Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}