ce qui compte, ce n'est pas d'être le plus fort, mais celui qui survit
À l'état naturel la peau humaine est trop mince pour ce monde, c'est pourquoi l'être humain fait tout pour la rendre plus épaisse. La méthode serait irréprochable si l'on pouvait à un moment s'arrêter. Un morceau de cuir, par exemple, une fois tanné, ça ne bouge plus, mais une peau d'homme, ça continue à épaissir, toujours, toujours plus.
JANE, à Garga. Maintenant tu philosophes, et le toit se pourrit au-dessus de nos têtes.
SHLINK. Ils pourrissent à votre compte. Ils ne sont plus nombreux, l’envie pourrait comme à vous leur prendre de faire table rase, de mettre en pièces la nappe sale, de vider leurs poches des mégots de cigares. Ils pourraient tous vouloir se faire à votre image, libres et indécents dans du linge plein de bave.
MANKY arrive : Sa trace mène par ici ! Il en faut de l’humour en ce mois de Septembre. Quand les écrevisses s’accouplent, qu’on entend dans la jungle le brame d’amour des cerfs rouges, et qu’on a le droit de chasser le blaireau. Mais Moi avec mes pattes froides, faut que j’emballe mes moignons noirs dans du papier journal. Où elle loge, voilà le plus grave. Si elle a échoué dans ce bar comme une arrête dans une flaque de schnaps, fini pour elle les chemisiers blancs. Ça laisse des taches§ Oh, Pat Mankyboddle, pour toi je décrète la loi martiale ! Trop faible pour me défendre, autant passer à l’attaque. La canaille sera engloutie avec ses plumes, la digestion accélérée à coup de prières, et les vautours fusillés en vertu de la loi martiale et exposés dans les musées Mankyboddle. Brrr ! Des mots ! Des idées sans dents !
Le LOMBRIC, à Shlink. C’est mon expérience de la vie qui vous le dit : toute cette humanité, becs et ongles, croule sous des rêves de papier. Et il n’y a pas plus papier que la vie réelle !