Jenny :
De quoi vit l’homme ? De sans cesse Torturer, dépouiller, déchirer, égorger,
dévorer l’homme.
L’homme ne vit que d’oublier sans cesse Qu’en fin de compte il est un homme.
Chœur :
Messieurs, vous ne pouvez pas l’empêcher, L’homme ne vit que de méfaits et de péchés !
C'est dimanche. Brrr ! Qu'il serait doux, le son des cloches, s'il n'y avait parmi les hommes tant de mal.
(La Résistible Ascension d'Arturo Ui)
Je cherche un criminel et je trouve le chef de la police.
(L'Opéra de quat'sous)
OBSERVATIONS SUR "L’OPÉRA DE QUAT'SOUS"
Le roman bourgeois tardif, lui, a du moins élaboré une psychologie qui prétend pouvoir analyser l'individu - comme si l'individu ne s'était pas depuis longtemps tout simplement décomposé.
Beaux Messieurs, qui venez nous prêcher
De vivre honnêtes et de fuir le péché,
Vous devriez d'abord nous donner à crouter.
Nous autres, petits artisans aux méthodes désuètes, qui travaillons avec d'anodines pinces-monseigneur les tiroirs-caisses des petits boutiquiers, nous sommes étouffés par les grandes entreprises appuyées par les banques. Qu'est-ce que le cambriolage d'une banque, comparé à la fondation d'une banque ? Qu'est-ce tuer un homme, comparé au fait de lui donner un travail rétribué ?