Aucune armure au monde ne protège de la bêtise.
Un individu bien entraîné, armé d'une simple pierre, a plus de chance de survivre qu'un néophyte équipé du tout dernier joujou technologique.
Les pouvoirs publics disposent de leur propre matériel et ont élaboré un plan (espérons-le) pour traiter ce genre de situation non conventionnelle. S'ils s'en occupent, parfait. Asseyez-vous, détendez-vous et voyez comme vous impôts sont judicieusement dépensés. Mais si ceux que nous payons pour nous protéger ne se montrent pas ?
Frustrés, désœuvrés et en colère, les gens sont tout aussi dangereux que les centaines de zombies qui cognent aux carreaux.
Les Américains sont célèbres pour leur mauvais régime alimentaire, leur manque d'exercice et leur fétichisme regrettable envers les machines qui leur permettent d'éviter de se fatiguer. On pourrait les traiter de « légumes », mais le mot « bétail » nous paraît plus adapté : gros, paresseux, mou et tout prêt à se faire dévorer.
Un événement qui force un pays aussi médiatique que le nôtre à interdire toute couverture presse mérite votre attention. Quelle que soit la nature exacte de la « vérité », ça risque pas d'être une bonne nouvelle.
Le voici qui sort de terre, le corps rongé de vers et souillé d'ordures. Dans ses yeux ne brille aucune vie. De sa peau n'émane aucune chaleur. Dans sa poitrine, aucun battement. Son âme est aussi vide, aussi obscure que le ciel nocturne. Il se rit de l'épée et méprise la flèche car rien ne peut blesser sa chair. Il errera sur la terre pour l'éternité à la recherche du sang des vivants, et festoiera sur les os des damnés. Gardez-vous ! Voici le mort-vivant.
(Texte hindou d'origine inconnue (vers 1000 av. J.C.))
Aussi attaché que vous soyez à cet endroit que vous avez fini par appeler « foyer », mieux vaut s'enfuir que mourir en essayant de le protéger.
Les morts sont parmi nous. Zombies, goules, somnambules – appelez-les comme vous voudrez –, jamais l'humanité n'a connu péril plus dangereux (en dehors d'elle-même, bien entendu). Gardons-nous de les considérer comme de simples prédateurs avides de chair humaine. Ce sont avant tout des parasites, que nous hébergeons malgré nous.
Au matin du dixième jour, 50 % de la population blanche avait succombé et 40 % (soit plusieurs centaines d'individus) erraient désormais dans l'île sous forme de zombies. Les autres réussirent à s'échapper, soit par la mer en réquisitionnant la première embarcation venue, soit en se barricadant dans les deux fortins militaires situés sur le vieux port et dans la baie de Rodney. Ce qui laissait une appréciable armée d'esclaves noirs désormais «libres », mais à la merci des morts-vivants.