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EAN : 9782253107064
480 pages
Le Livre de Poche (06/04/2022)
3.65/5   118 notes
Résumé :
ET SI LA FIN DU MONDE AVAIT VRAIMENT LIEU?

Bienvenue à Greenloop, près de Seattle, petite communauté écolo privilégiée permettant à des ultra-riches de vivre au plus près de la nature, mais avec une technologie de pointe. Quand un proche volcan entre en éruption, Greenloop est soudain coupée du monde, et ses habitants jetés dans une épreuve de survie au jour le jour.

Kate Holland relate dans son journal intime comment son petit coin de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Quatorze ans plus tôt, Max Brooks publie son premier roman (même s'il avait déjà publié un guide de survie à la fois drôle et ingénieux auparavant) : World War Z.
Véritable chef d'oeuvre du genre, le livre connaîtra par la suites les honneurs d'une adaptation filmique complètement loupée avec Brad Pitt dans le rôle principal pour un long-métrage d'action hollywoodien totalement à côté de la plaque.
Depuis, Max Brooks s'était fait discret si l'on excepte la publication en 2014 d'un (excellent) comic book sur les Harlem Hellfighters.
C'est en 2019 que l'américain annonce la sortie d'un nouveau roman avec Devolution : A Firsthand Account of the Rainier Sasquatch Massacre.
Oubliez les zombies, place aux Sasquatchs ou, Bigfoot, pour les intimes.

Welcome to Greenloop
Certainement le mythe nord-américain le plus fameux, le Big Foot est aussi devenu, au fil des ans, un monstre kitsch à souhait et adapté à toutes les sauces.
Avec Devolution, Max Brooks tente de réitérer l'exploit de World War Z : faire du neuf avec de l'ultra-cliché. Si son histoire d'apocalypse zombie utilisait un récit qui tenait plus du fix-up de nouvelles que du véritable roman, Devolution change (un peu) son fusil d'épaule et joue la carte de la found-letter pour explorer le mythe à la sauce survival/thriller.
C'est donc par l'entrelacement de deux récits que se construit le roman : celui du journal « retrouvé » de Kate Holland, l'une des survivantes du massacre de Greenloop, et celui de l'auteur lui-même qui enquête sur ledit massacre en interviewant Frank McCray (le frère de Kate) et la ranger Josephine Schell (qui enquête elle aussi sur la catastrophe de façon plus officielle) tout en glissant d'autres documents utiles (comme des interviews des habitants de Greenloop d'avant le drame ou des extraits de livres divers autour du Big Foot).
L'action se situe non loin de Seattle dans l'État de Washington où une communauté de quelques riches individus ont décidé d'expérimenter une nouvelle expérience de vie plus proche de la nature mais sans renoncer à la technologie moderne pour autant. Grâce à Tony Durant et à sa femme, une dizaine de personne s'installent donc à Greenloop.
Kate Holland et son mari débarque là-bas à la demande de son frère, Frank, qui n'a plus la possibilité d'y rester et qui entrevoit là un moyen pour aider sa soeur atteinte de TOCs (et d'un gros manque de confiance en elle). C'est aussi un moyen d'aider le couple tant Dan, le mari de Kate, semble de plus en plus apathique du fait de son sentiment d'inutilité devant son statut peu enviable d'entrepreneur-loser.
Surprise, avant d'être le récit d'un survival brutal et terrifiant, Devolution s'attarde d'abord sur cette petite communauté d'écolo-new age qui souhaite se rapprocher de la nature mais sans sacrifier le confort moderne pour autant (à coup de maisons intelligentes, de technologies propres et autres drones).
La plupart — Vincent et sa femme Bobbi, Effie et sa femme Carmen ainsi que leur fille adoptive Palomino, Alex Reinhart l'anthropologue idéaliste fin connaisseur du philosophe Rousseau et bien sûr le couple de bobos superficiels par excellence Yvette et Tony — n'ont en réalité qu'une très vague idée de ce qu'est la Nature, la vraie. du moins, pas une fois sortie des films et des documentaires TV qui pullulent aujourd'hui.
Reste Mostar, vieille artiste et sculptrice de verre… qui semble avoir un lourd passé l'empêchant de tomber dans la béate et naïve admiration dont font preuve les autres devant ce qui gronde au dehors.
Ce qui gronde au dehors d'ailleurs, c'est le Mont Rainier, un volcan qui choisit de s'éveiller brutalement au grand dam des petites villes autour…et de Greenloop, naturellement !
Le décor est planté, la tragédie en deux actes peut commencer.

Retour au réel
Avec l'éruption du volcan et l'isolement de Greenloop, les choses changent rapidement. La communauté si confiante se transforme soudain en une prison où l'on craint demain. Max Brooks utilise encore une fois le prisme de la fiction pour un message social et anthropologique.
Nous ne sommes pas prêts.
Dans un monde où tout s'obtient en un claquement de doigt (ou un clic de souris), rien n'est prévu sur le long terme (et ce qui explique aussi l'incapacité actuelle de lutter contre le réchauffement climatique). Insuffisance des stocks, confiance aveugle en un filet de sécurité qui s'est effiloché depuis longtemps, la société actuelle n'arrive pas à comprendre que sa capacité à vivre dans l'hyper-présent sera la véritable raison de son déclin futur.
Mostar est la seule à se souvenir (du fait d'un tragique passé) que tout peut changer du tout au tout en quelques heures et devient ainsi le seul rappel pour Kate que l'inertie sera fatale aux habitants de Greenloop.
Mostar serait-elle la métaphore de la mémoire collective humaine ? Peut-être.
Mais c'est surtout l'occasion pour Max Brooks de montrer que l'adaptation est encore possible et que l'homme n'évolue jamais autant que lorsqu'il est confronté au pire. du moins quand il accepte ENFIN de voir le pire.
La catastrophe agit comme un catalyseur de ce qui se cache au plus profond de chacun et personne, au final, n'est réellement ce qu'il semble être dans une société moderne qui a inversé les rôles.
Devolution aurait pu se contenter de cette formule catastrophe pour illustrer son propos mais Max Brooks avait une autre idée en tête, une idée plus extrême et plus roublarde pour secouer durablement le lecteur.
Passons donc au second acte.

Darwin en action
Après l'éruption et la redistribution sociale des cartes parmi les personnages pris au piège à Greenloop, Max Brooks réoriente son récit vers l'horreur en faisant entrer en scène un super-prédateur : le Sasquatch.
Sorte de singe-géant ayant évolué parallèlement (ou aux dépends…c'est selon) de l'homme, le Sasquatch s'affirme rapidement comme un danger bien plus redoutable que la famine ou les pumas des environs.
En mixant les interviews de spécialistes et les sources pourtant bien connues sur les rumeurs entourant Bigfoot avec les entrées de journaux de Kate, l'auteur américain passe la seconde et ne s'arrête plus.
Petit à petit la tension monte entre humains et créatures, et ce qui semble appartenir aux légendes devient une réalité aussi impitoyable que sanglante.
Poussant sa réflexion première dans ses retranchements, Max Brooks illustre la naïveté d'une société qui pense la Nature bienveillante et formidable. Alors que la Nature…c'est juste la Nature avec tout le côté impitoyable qui va avec.
Rapidement, Kate et les autres doivent choisir entre s'adapter ou mourir, une illustration parfaite de la sélection naturelle selon Darwin. Sauf qu'ici, ce qui condamne les hommes, c'est justement leur statut supérieur et leur technologie. Il faut donc réapprendre à « dévoluer » pour avoir la moindre chance. le confort moderne nous a ôté le privilège de super-prédateur de nos ancêtres et il est temps pour Kate, Dan, Effie et tous les autres de retrouver leurs rage primale.
Transformé en survival intense et émouvant, Devolution achève sa transformation en page-turner pour un crescendo d'action et de suspense qui se termine comme la légende du Big Foot elle-même : perdu au milieu de la forêt.

Max Brooks a encore frappé.
Après avoir dépoussiéré le zombie, l'américain sort le Sasquatch du placard pour un récit impressionnant et sous-tendu par une réflexion sociale et anthropologique scotchante. Jubilatoire, flippant et parfaitement addictif. Une immense réussite.
Lien : https://justaword.fr/devolut..
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Greenloop est une micro communauté écolo MAIS hyper connectée de privilégiés.
Tout pourrait aller pour le mieux pour ces bobos à la sauce américaine, si une éruption volcanique ne les coupait pas du monde et de leur approvisionnement.
Comble de malchance, le légendaire Bigfoot révèle la réalité hostile de son existence.

J'avais déja bien apprécié World war Z du même auteur, je retrouve ici ce qui m'avait plu dans ce roman ; Brooks ne se contente pas de nous livrer un récit horrifique basique, il y intègre une vision critique de notre société.

L'effondrement d'une société ultra-connectée ici représentée par cette mini société est très bien dépeint.

Les écolos citadins transplantés dans une nature idéalisée doivent apprendre à leurs dépens que la véritable nature sauvage est impitoyable.

Ajoutons que les hommes soja déconstruits de la communauté sont largement dépassés quand ils doivent (re)devenir des combattants.

Le personnage fort du groupe sera donc une femme, qui prendra en main la défense du groupe.

En bref, un roman fort bien mené, agréable à lire et plus profond qu'il n'y parait...
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Parfois je rêve de vivre dans les bois, dans une petite communauté pacifique fermée au monde extérieur, avec ma famille et mes amis, chacun doté d'une expérience qui pourrait aider l'autre. Vivre de ses récoltes, de baies et de champignons. Regarder le soleil se lever à travers les arbres, écouter le chant des oiseaux, caresser les fleurs et puis je me rappelle que j'ai peur des araignées et que les araignées dans la forêt elles sont grosses comme ma main.
Et je me rappelle aussi que si je croise la route de charmants petits renards et de mignons petits lapins, c'est la survie perpétuel qui règne dans cette belle nature.
Et puis je ne sais même pas cultiver.
Ni chasser.
Je ne sais pas reconnaître un champignon comestible.
Je serais incapable de m'en sortir sans un drone qui viendrait m'apporter ma bouffe comme les habitants de cette petite communauté près de Seattle dont parle ce roman. Et si pour l'instant, nous sommes en haut de la chaîne alimentaire, moi qui ais peur d'une araignée, imaginez si je me retrouvais devant un prédateur, qui a faim, très faim et qui en plus a une famille à nourrir...

BIENVENUE A GREENLOOP !! Une magnifique communauté coupée du monde à cause d'un volcan !! Vous vous inquiéterez d'abord pour vos maigres rations de nourriture, puis vous aurez peur du froid de l'hiver et enfin, vous servirez peut-être de casse-croûte à un groupe de primates légendaires...
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Max Brooks aime s'approprier des thématiques usitées jusqu'à l'outrance, en arrivant à les dépoussiérer de manière étonnante. Il l'avait fait avec les zombies (World War Z, adapté au cinéma avec Brad Pitt), le voilà qui s'attaque au mythe du Bigfoot. Cette créature est très ancrée dans l'imaginaire nord américain, même si on retrouve son pendant un peu partout dans le monde (le Yéti au Népal par exemple).

Sincèrement, je ne pensais pas un jour lire un roman autour de cet hominidé chimérique, qu'on retrouve davantage dans les séries Z. Et pourtant, je ressors emballé du roman de l'auteur américain. Épaté par sa manière de redonner vie à un thème éculé, avec intelligence et un formidable talent.

Il faut dire que le choix du Sasquatch (son nom amérindien) sert surtout à une analyse aussi pertinente que ludique de notre société moderne. le roman se compose d'extraits du journal intime d'une des protagonistes disparus, entrecoupés d'interviews et de textes officiels concernant l'affaire et le mythe du Bigfoot.

Cette manière de raconter rend immédiatement la lecture addictive, avant et après le point de bascule.

L'action se déroule autour d'une communauté écolo high-tech, créée par de riches bobos californiens qui souhaitent subitement se rapprocher de la nature, tout en gardant tout le confort (ils se font livrer en drones…).

Ces femmes et hommes, Brooks les décrit à la limite de la caricature pour mieux appuyer là où ça fait mal.

Cette nouvelle tendance à croire qu'on peut revenir au « naturel » tout en continuant à profiter des bienfaits modernes est une utopie, pour ne pas dire une illusion. La nature ne nous attend pas, elle est telle qu'elle est, et ne va en rien s'adapter à l'humanité.

Cette première partie est formidable de clairvoyance et en dit autant sur notre société, en quelques pages et entre les lignes, que nombre de romans plus « sérieux ».

Les relations sociales sont poussées à leurs limites au moment où se déroule un événement qui va chambouler toutes les règles mises en place : une éruption volcanique.

Le roman se transforme ensuite en un étonnant récit survivaliste, violent, jusqu'au-boutiste. C'est face à la pire adversité et aux pires moments de tension que le vrai caractère de chacun se révèle. L'homme moderne est-il encore capable de s'adapter ? La question de fond est la possible résilience.

L'auteur joue ensuite avec les codes des films d'horreur, mais toujours en élevant son traitement, toujours en mettant les personnages et leur adaptabilité au centre du jeu.

Dévolution est un thriller fantastique habile, clairvoyant tout autant que ludique. Max Brooks est malin comme un singe, et arrive à faire du neuf avec ce qui paraissait n'être qu'un cliché.

Et on plonge à fond dans cette cinglante démonstration de ce qu'a perdu l'homme, et de sa naïveté face à la nature. le tout sans jamais oublier la bonne et vraie dose d'émotions. Étonnant roman, le (grand) pied !
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Un très bon roman d'horreur (je préférerais dire roman fantastique) avec une intrigue originale.
Tout part d'une petite communauté fondée au plus profond des forêts du Nord-Ouest des USA par un épigone d'Elon Musk ou Steve Jobs; ce personnage charismatique veut révolutionner la manière de vivre et d'habiter, et crée son utopie; un hameau de cinq maisons hyperconnectées, chefs d'oeuvre de domotique écologique, permettant -en principe - à leurs occupants de bénéficier de tous les avantages du confort moderne avec une empreinte carbone pratiquement nulle. L'isolement au bout d'un chemin à un endroit à des kilomètres de tout endroit habité n'est pas un problème: Internet est là, et on peut tout se faire livrer par drones. Et tout cela parait parfaitement cohérent et fonctionnel. Un mode de vie new âge, mais avec la technologie; rien ne peut aller de travers. Un paradis pour bobo californien.
Mais...une éruption volcanique catastrophique coupe provisoirement la communauté du monde extérieur; le téléphone portable ne fonctionne plus;, Internet est coupé; impossible de regagner le monde habité, même à pied; très peu de provisions (les drones sont là pour ça, mais justement ils ne viennent plus.)
Que faire? Nos sympathiques bobos craquent à des degrés divers, le fondateur et son épouse les premiers, mais pour eux c'est un effondrement total. Heureusement, l'une des résidentes, artiste en résidence d'origine bosniaque, est capable de réagir grâce aux épreuves qu'elle a connu pendant les guerres de Yougoslavie. Elle tient un moment le groupe à bout de bras, et tout pourrait aller à peu près.
Malheureusement les Big Foot (qui ne ressemblent pas du tout à celui qui illustre une publicité TV pour un papier-toilette)....
La narration est très habile; nous avons trois supports: le journal d'une des résidentes, les déclarations d'une ranger et celles d'un ex-résident de la communauté, qui alternent lors du déroulement de l'intrigue.
Les personnages sont intéressants et psychologiquement vraisemblables; on prend un réel intérêt à la peinture de leurs réactions et de leur évolution.
Leur psychologie est réaliste, car conforme à ce qu'ils sont, et ils ne sont caricaturaux que dans la mesure où leurs modèles le sont aussi.
Visiblement, Max Brooks ne les aime pas beaucoup , à l'exception de Mostar, la réfugiée bosniaque, et de Kate Holland, dont on nous donne à lire le journal et de son mari.
Car il y a une dimension de satire sociale de la société californienne et du type d'individus qu'elle produit; les réactions politiquement correctes de l'épouse du fondateur à l'égard des Big Foot (et d'un certain puma) sont amusantes jusqu'à un certain point. Lorsqu'elle se rend compte que la nature n'est pas bonne, que tout ce qu'elle croit est faux, elle se réfugie dans la quasi-démence.
Et aussi une question plus grave: comment peuvent réagir des individus très (trop?) civilisés lorsque tout s'effondre autour d'eux?
Car tout peut s'effondrer, très vite.
L'histoire est tragique et hélas de moins en moins de gens le savent. Cependant le message de l'auteur est (si l'on peut dire) optimiste : oui, certains peuvent s'adapter
Mais le prix à payer risque d'être élevé. Voir l'évolution finale de Kate.
"Entre la barbarie et la civilisation, il n'y a que cinq repas" (Winston Churchill)
Il y a une autre particularité du livre que je voudrais souligner : on sait que l'auteur est scénariste et metteur en scène, et très proche de l'univers du cinéma d'horreur. D'où un certain nombre de notations plus légères. Ainsi Kate Hollande note dans son journal qu'elle-meme et les autres protagonistes se conduisent aussi stupidement que les personnages de films d'horreur confrontés au danger, attaqués et poursuivis par le monstre. La partie du livre consacrée à l'attaque des résidents par les. Shaskatch est truffée de gimmicks et de citations de films horreur. Il serait intéressant que quelqu'un de plus au faîte que moi de cet univers entreprenne le décodage de ces citations. Il ne faut pas y voir une maladresse de l'auteur, mais un décalque voulu.
Je reviens un peu sur les personnages. Outre Mostar, qui tire sa résilience des terribles expériences qu'elle a vécu, les trois personnages qui supportent le changement ont déjà été blessés par la vie à des souffrances diverses. D'abord et surtout la petite Palomino, rescapée du massacre des Rohingas. Mais aussi Kate Holland et son mari, que le drame tirera de leur état dépressif. On sait que les guerres ont souvent un effet positif sur les personnes dans cette situation, dans la mesure où elles les obligent à sortir de leur stase interne pour affronter le monde et le réel. On sait aussi que c'est en temps de guerre qu'il y a le moins de suicide.
En revanche, les autres personnages, bien adaptés à la société où ils vivaient, sont incapables de renoncer à leurs certitudes.
Ainsi Yvette (l'épouse du fondateur) parfait exemple de gourou New âge, prend à partir Mostar qui vient de sauver Palomino en blessant le puma qui allait attaquait la petite avec un javelot improvisé. Yvette affirme que rien ne prouvait que le fauve allait attaquer l'enfant. Mostar l'envoie paitre et les deux mères de Palomino (il s'agit d'un couple lesbien) commencent à comprendre grâce à leur instinct maternel, plus fort que tous les conditionnements bien pensants.
L'attitude de Kate, qui prêtera aussi au départ de bonnes intentions aux Sasquatchs, rappelle celle des défenseurs du loup qui soutiennent mordicus que cet animal n'attaque pas l'homme, alors que le contraire est attesté et documenté par des siècles de cas référencés par les historiens (par exemple Jean-Marc Moriceau.
On voit donc la richesse et le nombre des thématiques que manie ce livre, qui vaut infiniment mieux que sa qualification réductrice de roman d'horreur.
Espérons que Brooks nous en donnera d'autres de la même trempe


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critiques presse (1)
Syfantasy
03 novembre 2022
J'ai particulièrement apprécié ce roman, j'y ai retrouvé les nombreux ingrédients ayant fait le succès de "World War Z", rythmé, détaillé et parfaitement équilibré. Ce nouveau roman apporte cependant une dimension plus humaine. Alors que les Zombies avaient menacé la survie de l'humanité, Dévolution est un récit plus intimiste, mais n'est-il pas plus moralisateur puisqu'il critique nos modes de vie ultra connectés ?
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
La seule expression qui me vienne à l'esprit, c'est la "frénésie". C'est précisément le cas quand les chimpanzés mettent en pièces un autre singe. C'est différent de ce qu'on observe chez d'autres espèces. Le léopard qui attrape une gazelle, les requins qui déchiquettent un phoque. Là, c'est froid, mécanique. Mais les grands singes, non. Ils deviennent dingues. Ils sautent, ils dansent. Ne me dites pas qu'ils n'aiment pas ça ou que la chasse n'est qu'un moyen de subsistance. Ils partagent la viande en fonction du rang. Le chef se tient au-dessus du cadavre pendant que les autres attendent, littéralement les mains tendues. Ils la traitent comme une monnaie d'échange. La proie sanglante maintient l'ordre social qui permet ce genre d'attaque.
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Nous avons commencé comme étant les premiers singes à briser des os. En Afrique, quand les petits charognards sont descendus des arbres, ils ont utilisé des pierres pour atteindre la moelle, conscients que la viande était un vrai jackpot calorique. Ca réclame beaucoup moins d'énergie de convertir l'animal en animal que le végétal en animal. Cette aubaine nous a donné un véritable coup de fouet évolutif. Les outils, le langage, la coopération. Vous voyez l'intérêt de tous ces progrès qui nous rendent humains. Plus de viande. Des cerveaux plus gros. Des cerveaux plus gros. Plus de viande. Je me demande ce qui s'est passé quand on a goûté au sang frais pour la première fois. Qu'avons-nous pensé? Qu'avons-nous ressenti? Ce moment où tout a changé. Passer de charognard à prédateur. Du chassé au chasseur.
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J'ai même entendu une théorie selon laquelle si des extraterrestres finissent un jour par débarquer, ils pourraient très bien se montrer hostiles, car des cerveaux qui maîtrisent le vol spatial ont appris à penser en chassant.
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Toute ma vie, on m'a servi ce genre de philosophie. La nature est pure. La nature est vraie. Se connecter à la nature, c'est faire ressortir le meilleur de soi-même. Voilà ce que me sortent tous ces pauvres cons qui se pointent chaque année avec leur tenue outdoor flambant neuve. Des types qui n'ont jamais senti la terre sous leurs pieds, mais qui meurent d'envie de se perdre dans le jardin d'Eden. Ensuite, quelques jours plus tard, on les retrouve rampant dans la boue, à moitié morts de faim, déshydratés, avec des plaies déjà gangrenées.
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D'après ce que j'entends, l'armée et les flics sont redéployés» à Seattle pour « rétablir l'ordre». On rappelle nos soldats du Venezuela, mais il semble que cela prenne du temps, plus que prévu. Certains journalistes spéculent sur le retard que cela entraînera pour l'arrivée des secours dans la zone sinistrée et sur le nombre de personnes qui mourront en attendant leur aide.
Je me sens tellement mal pour tous ces gens, et coupable que ma première pensée ne soit pas pour eux. Nous allons vraiment rester là tout l'hiver. Ça ne fait plus aucun doute, désormais. Ma boussole interne - dont j'ai déjà parlé - pointe à 100 % vers Mostar. Nous sommes coincés. Voilà. Nos actes, nos pensées, tout doit s'orienter vers la survie.
Au moins, nous n'avons pas à nous soucier des blessures et du froid. La radio dit que ce sera les deux premières causes de décès, là-bas. Mais pour nous, le problème principal reste la nourriture.
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Videos de Max Brooks (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Max Brooks
Extrait du livre audio « World War Z » de Max Brooks lu par Jérémy Bardeau, Marie Bouvier, François Montagut et Philippe Sollier. Traduction de Patrick Imbert. Parution numérique le 26 octobre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/world-war-z-9791035410346/
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