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Critique de Wazlib


Comme d'habitude, mais précisons-le de nouveau, cette critique n'engage que moi. Les goûts et les couleurs de chacun se discutent mais se rejoignent très rarement. Je n'ai pas la prétention d'être ni un grand lecteur ni un critique littéraire. C'est bien dans cette optique que je me permets de faire, lorsque nécessaire, un avis incisif et libéré puisqu'encore une fois, ma légitimité ne s'arrête qu'à mon expérience de lecture. Cela n'est donc pas une critique de l'auteur, ni une critique de ses lecteurs, mais juste une critique de ma lecture en ce début de mois de juin.

Ces précautions déclarées, laissez-moi donc vous conter à quel point j'ai trouvé "Anges et démons" naze.

Alors replaçons un peu de contexte. Je pars en vacances au soleil une petite semaine, et je me dis: allez, chargeons la liseuse. Je vois passer dans les suggestions un bon Dan Brown, le livre étant en plus connu comme le loup blanc. N'ayant jamais lu le bougre, mais sentant le page-turner, je me suis dit: allez Waz, tente ta chance.
Argh, quelle erreur, quelle grossière erreur!

1) C'est écrit avec les pieds du voisin (et c'est pas Salma Hayek dans "Une nuit en Enfer", pour les fétichistes). Mais alors vraiment. La pseudo-fluidité ne vient que de l'absence totale de style. C'est écrit lapidairement dans ses phases descriptives, et juste raté dans ses dialogues. Revenons sur ces dialogues qui sont quand même pas piqués des hannetons: que ce soit pour délivrer une petite anecdote historico-complotiste ou pour dessiner une ébauche de relation, ils ne sont absolument pas réalistes. Très mauvais. Rajoutons à cela que dans ce genre de récit, censé "tenir en haleine", les dialogues ont normalement une place importante car moteurs de récit. Que nenni, Dan Brown ne sait pas faire discuter ses personnages qui deviennent alors des espèces de moules tentant de pousser la chansonnette (et je n'ai jamais entendu de reprise de Metallica en mangeant des moules-frites, s'entend). Alors soit tout est plat, soit tout est nul. Alors évidemment, ça se lit vite: il n'y a rien à décoder, même pas une malheureuse tournure de phrase sur laquelle on pourrait s'arrêter pensivement.

2) Les personnages sont esquissés aussi finement qu'une calligraphie d'un myope sans lunette. Je m'attendais à découvrir un joli personnage, Robert Langdon, puisqu'étant à l'origine de nombreux récits de Dan Brown. Pour info, le dernier cycle "à personnage" dans lequel je me suis plongé, c'était Robicheaux de James Lee Burke (le fait que Dan Brown ait du vendre en quelques livres l'équivalent de Burke en une carrière me fait régurgiter mes tripes, y en a au large sur le clavier). Bah non, Langdon assume pleinement son rôle de benêt du siècle. Oh oui, il a une connaissance encyclopédique mais alors quel trou de balle. Perpétuellement en retard sur tout (l'intrigue le remercie), il semble s'accommoder de tout et de rien sans trop de problème. Viens Robert, je vais te faire monter dans un jet privé du futur et te montrer un cadavre mais attention, ne sois pas méfiant et n'en parle pas à la police. Viens Robert, on va mener l'enquête dans le Vatican et découvrir toujours PLUS DE CADAVRES mais ne collabore pas trop non plus avec la police, on te fait confiance pour résoudre l'enquête. Viens Robert, on va aller rêvasser sur les statues de la Renaissance et résoudre des meurtres. Viens Robert, on va te faire sauter d'un avion en l'air ne t'inquiète pas. Et attention, Robert, c'est le plus qualifié. Ne parlons même pas de la demeurée en minishort qui se pavane sous les yeux médusés du Vatican en ne bitant rien, ou encore des différents méchants faisant échec sur échec car ils sont concentrés par ce qu'ils ont dans le falzar. Ridicule.

3) Et maintenant l'intrigue. Je n'y connais rien en théologie, ou du moins que les quelques bases permettant de comprendre les grandes figures de chaque oeuvre actuelle. Mais là n'est pas le problème finalement, car là où le roman pêche, c'est bien dans sa narration policière. Enchaînant révélations en carton et deus ex machina tous plus désagréables les uns que les autres, absolument rien ne colle dans ce roman. Allant en plus flirter du côté du complotisme, ce qui me démange toujours un peu après l'ère COVID (chacun ses ESPT), je n'y ai vu qu'une suite de péripéties faisant l'effet d'un laxatif dans le cassoulet de la cantoche.

En conclusion: jetez-vous sur cet "Anges et démons". Récit de haute voltige, associant actions spectaculaires et personnages robustes sur font d'illuminati pas gentils, il n'a clairement pas volé sa réputétion.

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