Friday, tome 1

J'aime bien généralement les vendredis (friday en anglais). Mais bon, il s'agit plutôt du prénom d'une jeune femme qui revient dans sa bourgade natale pour Noël et qui va très vite retrouver son ami pour pouvoir mener une enquête policière.

Le début est un peu confus car on se demande comment une jeune femme peut se substituer aussi facilement au shérif local en roulant dans sa voiture pour l'assister véritablement. Il y a une mise en place assez chaotique qui ne s'embarrasse pas de crédibilité.

Par ailleurs, le récit va vite sombrer dans quelque chose de plus fantastique autour de la fameuse dame blanche qui est une légende dans la région. J'avoue nettement avoir préféré la seconde partie bien que celle-ci soit plus sombre avec un final assez étonnant.

Le style graphique est assez agréable avec des plans de paysage sous la neige assez remarquable. Il faut dire que la neige tombe à gros flocons sur cette ville côtière dans une ambiance assez Noël.

Cela s'adresse clairement à un public adolescent dans la mouvance fantastique à la frontière du réel entre énigme et légende.

Friday est une bande dessinée à mi-chemin entre Mercredi Addams et Stranger Things, une histoire policière qui flirte avec l'univers fantastique et ça se passe aux états-Unis, dans les années 70-80.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance étrange et gothique qui se dégage de ces pages, mais j'ai ressenti une énorme frustration quand j'ai découvert qu'il s'agissait d'un tome 1 et que l'intrigue démarre à peine au moment où la bande dessinée se termine.
J'ai horreur de ça, c'est agaçant au possible, ça me gâche tout mon plaisir.

J'attendais tellement de cette BD qui me faisait de l'oeil depuis plusieurs mois! Je pense que j'avais trop d'attentes justement, car la magie n'a pas pris.
J'ai passé un bon moment, mais rien de plus et je suis déçue de ne pas avoir eu le petit truc en plus et plusieurs choses m'ont gênée dans ma lecture.

Tout d'abord, les conjugaisons m'ont perturbées, parce que même l'action se déroulant au présent est décrite par le narrateur au passé.
Ensuite je n'ai pas été transportée par les dessins, surtout en ce qui concerne les personnages.
Pour finir, il y a beaucoup de mystère, mais peut-être un peu trop, car le tome se conclut avec de nombreuses questions en suspens. Malheureusement je n'ai pas ressenti une forte envie de connaître la suite en le refermant. Peut-être plus tard...

Pour commencer, il faut savoir que je ne suis pas experte en bande dessinée, donc mon avis n'engage que moi. Je trouve les dessins très beaux, avec des couleurs qui mettent en valeur la nuit, le crépuscule, l'obscurité dans la nature (des couleurs plutôt primaires, mais qui font un joli jeu de clair-obscur). Par contre, la police choisie pour les bulles pèche un peu, c'est un peu rigide, on a l'impression que ça a été rajouté à l'ordinateur, ça jure avec la beauté du dessin. Et c'est, je crois, le principal défaut de Friday, car dans le fond aussi, les dialogues manquent de naturel, en disent trop. D'une manière générale, les auteurs ne font pas assez confiance aux illustrations (qui, si on prend le mot de manière littérale, illustre par lui-même ce qui a à l'être). Comme je disais en préambule, je ne suis pas un pro de la BD, mais je crois que les bonnes bandes dessinées sont celles qui ont une harmonie entre les dialogues et les dessins, que l'un n'empiète pas sur l'autre, qui arrive à suggérer par l'un ou l'autre et que la présence de mots, au lieu de sortir les gros sabots, soient plutôt dans l'évocation, dans la subtilité. C'est de la mise en scène plus que de la narration littérale.
Ici, on parle trop, et les encadrés sont trop démonstratifs. Je n'aime pas trop comment ça déflore le récit, ça nous empêche d'imaginer, de faire des passerelles entre le dessin et ce qu'on y trouve. En fait, ça empêche de se concentrer sur la beauté du trait. Puis l'histoire, si on en parle, je trouve qu'elle est très superficielle. La chronologie est très classique avec un système de flashbacks. Mais on ne s'attache à aucun moment aux personnages. Tout va bien trop vite, on a difficilement de l'empathie pour Friday et ce qu'elle vit, alors que ça pourrait parler à tout le monde. Il manque quelque chose, une alchimie, je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt dessus, et c'est vraiment dommage parce qu'il y a très belles planches, le coloriste est très bon. Un mélange entre Scooby doo, Archie et cie et peut-être mercredi, mélange entre horreur gothique et quotidien de la classe moyenne américaine, un soupçon de romance lycéenne entre les deux protagonistes à la Stranger Things. L'histoire finit sur un cliffhanger, ce qui est toujours un peu facile selon moi pour appâter le lecteur.