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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des gens comme ça qui font que la vie change. Des gens qui redonnent espoir en l'humanité.

Colette Brull-Ulmannen en faisait partie. Une femme impressionnante, qui nous a quitté il y a un mois.

Son témoignage sur la seconde guerre mondiale est poignant. Son investissement, et celui de bien d'autres femmes et hommes est une véritable ode à la liberté, a la générosité et a l'abnégation.

On ne peut sortir indemne d'un tel roman, mais en même temps il permet au lecteur de garder espoir, de se souvenir d'hommes et de femmes exceptionnels.
Des personnes dont L Histoire a oublié les noms. C'est de ces personnes là que nos enseignants devraient parler... Pour qu'on n'oublie pas qu'à côté de l'obscurantisme, il existait des personnes qui se battaient, qui rusaient, qui souffraient pour en sauver d'autres.

Une fois encore je pense que ce type de témoignage devrait être d'utilité publique, devrait être mis dans les listes de lecture de l'éducation nationale.

J'ai une admiration sans bornes pour ces résistants, ces combattants de l'ombre.

Un livre assurément a mettre entre toutes les mains. Un livre qui a pour vocation un devoir de mémoire.
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Beaune-la-Rolande (1939), Pithiviers (1941), Drancy (1941), lieux restés dans les mémoires en tant que camps de transit, pudiquement appelés camps de rassemblement des Juifs, avant leur transfert vers la gare du Bourget et la déportation en Pologne durant la Deuxième Guerre mondiale.

L'hôpital Rothschild à Paris (1852 – 12e arrondissement) comporte, outre un établissement de soins, un hospice et un orphelinat initialement destinés aux personnes de confession juive. Durant la Première Guerre mondiale, il devient un hôpital auxiliaire militaire et reçoit des blessés sans distinction philosophique. Il est aussi le seul hôpital juif toléré par les Allemands.

A partir de 1940, il sert d'annexe au camp de Drancy dépourvu d'unités de soins spécialisés. Hommes, femmes et enfants y sont envoyés provisoirement. Rothschild devient alors un hôpital-prison pour les Juifs en traitement, contrôlé méticuleusement et souvent très durement par les Allemands et la police française.

En 1941, la jeune Colette Brull y entre comme étudiante en médecine et côtoie chaque jour la barbarie humaine. Rapidement, elle perçoit la même colère rentrée chez certains de ses collègues. Notamment, la plus que discrète, Claire Heyman, assistante sociale. La rafle du Vel d'hiv' en juillet 1942 la meurtrit plus encore. Elle apprend alors qu'un groupe de résistants s'est formé à l'hôpital afin d'éviter que les enfants soient renvoyés à Drancy et déportés. C'est ainsi que des dossiers de jeunes malades sont escamotés ou maquillés, que certains sont déclarés décédés, que d'autres se voient attribuer des infections graves alors qu'en fait, ils sont évacués de l'hôpital et dirigés vers des institutions de bienfaisance ou des personnes sûres.

Cela représente un risque énorme tant pour les enfants que pour le personnel, d'autant plus que certains médecins collaborent pleinement avec les Allemands. Colette Brull participe à certaines de ces évasions. Mot d'ordre impératif : motus et bouche cousue. Jamais ils n'ont fait évader des enfants dont les parents, prisonniers des camps, n'en acceptaient pas le principe… alors que de toutes façons…Auschwitz… Un drame humain de plus pour Claire Heyman, Colette Brull et leurs collègues.

Après sa fuite de l‘hôpital, Colette entre dans la Résistance aux côtés de son père (croix de guerre de la Première Guerre mondiale) et participe à des repérages de l'artillerie allemande sur les toits de Paris, à la fabrication de faux papiers, etc.

Après la guerre, elle reçoit la croix de guerre avec palmes et devient pédiatre pour soigner un maximum d'enfants et tenter d'oublier tous ceux qui n'ont pu être sauvés… Peine perdue, elle n'a jamais pu oublier, et c'est en se rendant compte qu'elle était le dernier témoin de ces années terrifiantes à l'hôpital Rothschild (et ailleurs) qu'elle a décidé de témoigner, à ses enfants d'abord, puis d'en faire un devoir de mémoire.

Ce livre est dédié au courage et à la ténacité de Claire Heyman, instigatrice du réseau d'évasion de l'hôpital Rothschild. Modeste jusqu'à l'abnégation. Claire Heyman est décédée en 1997 emportant avec elle le secret de son héroïsme et le nombre d'enfants sauvés grâce à ses multiples stratagèmes

En 2011, une plaque commémorative a été apposée sur le mur d'entrée de l'hôpital avec le nom de tous ceux qui ont refusé la collaboration avec l'ennemi et qui, souvent, l‘ont payé de leur vie.

Grand merci à enjie77 qui a écrit un billet très émouvant sur ce livre, seul témoignage, forcément dur et nécessaire, de ce qu'il s'est passé à l'hôpital Rothschild.

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Connaissiez-vous l'histoire de l'Hôpital Rothschild pendant l'occupation? Connaissiez-vous le nom de Claire Heyman?
Saviez-vous que cet hôpital était le seul établissement où pouvaient encore exercer des médecins juifs sous une direction agréée par l'occupant. Que cet hôpital était devenu une annexe de Drancy.
Ce livre est le témoignage émouvant du Docteur Colette Brull-Ulmann qui à cette époque, étudiante en médecine, s'est retrouvée à participer à un réseau de sauvetage d'enfants juifs.
Claire Heyman, initiatrice de ce réseau, a quitté ce monde sans jamais témoigner. Elle est restée discrète sur sa vie et son formidable courage, bravant tous les interdits, pour sauver des enfants.
Aucun ouvrage d'historien n'est venu lui rendre hommage. Depuis quelques temps, Colette, notre narratrice, libère sa parole, consciente qu'elle est la dernière mémoire de cette extraordinaire sauvetage.
Une plaque commémorative a été apposée à l'entrée de la Fondation, rue de Picpus.
C'est un livre très émouvant, écrit simplement, très facile à lire. Colette nous raconte son enfance et d'où lui vient cette vocation de pédiatre jusqu'à son arrivée au sein de l'Hôpital Rothschild. J'ai beaucoup apprécié son récit sur le quotidien des parisiens pendant l'occupation. Elle porte l'étoile jaune. Elle nous fait part de ses réflexions, de ses révoltes, face à l'humiliation que subissent les juifs. C'est un livre que la jeune génération devrait lire tant elle raconte simplement le quotidien des parisiens. C'est très vivant.
Bien sur, il y a un chapitre difficile, bien sur, on retrouve les salauds!
Mais pour Claire Heyman, je vous recommande ce livre, pour ne pas oublier, pour lui rendre hommage.
"page 251 Colette nous dit "Je suis devenue celle qui soigne pour essayer de repousser ces moments terribles où l'homme ne peut rien contre le mal. Ce combat a duré toute ma vie. Pédiatre, j'ai vu la maladie prendre des enfants, j'ai été impuissante, folle d'impuissance et de rage comme je l'avais été dans la cour de l'Hôpital. Mais j'ai soigné et guéri d'autres enfants. Et lorsque la maladie reculait, qu'elle abdiquait avant de fuir, ils me regardaient, épuisés, fragiles, mais heureux et bien vivants. Et il y avait leur sourire"
C'est beau n'est ce pas! Colette m'a touchée en plein coeur! J'ai les larmes aux yeux!
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Les enfants du dernier Salut c'est l'histoire de Colette et de sa famille. Un récit de vie qui percute de plein fouet l'Histoire. Colette est une petite fille enjouée, un peu potelée, toujours échevelée et mal fagotée. Elle vit un peu dans l'ombre de Yoyo, sa grande soeur, qui elle a toujours l'air d'une publicité pour petite fille modèle. Malgré leurs différences elles s'adorent. Leur mère vient d'une famille juive croyante et fortunée, elle est un peu collet montée mais aimante. Leur père vient d'une famille désargentée et athée il a gravit les échelons à force de travail et de persévérance. C'est un homme intelligent et charismatique . Un mentor pour Colette dont les mots trahissent tout l'amour et l'admiration qu'elle lui porte. Elle éprouve beaucoup de tendresse pour chacun des siens mais elle se sent un peu à part. Colette n'est pas Yoyo, elle se cherche , peine trouver sa place, sa voie, elle ignore qui elle est jusqu'à ce qu'une évidence s'impose à elle : elle sera pédiatre, elle est faite pour ça. C'est décidé et rien ni personne ne pourra se mettre en travers de son chemin pas même une guerre mondiale !
Nous accompagnons Colette dans cette lutte acharnée et en cheminant à ses côtés le lecteur se trouve piégé dans un quotidien de plus en plus compliqué, de plus en plus dangereux. Les Allemands calmes et polis du début laissent place aux nazis et la violence va crescendo. Au début Colette peine à y croire elle est optimiste, mais les jours qui passent donnent raison à son père : Pétain n'est pas digne de confiance et c'est un pogrom qui se prépare, ici en France. Cette vérité est d'autant plus insoutenable que Colette se sent Française et voit mal ce qui pourrait bien la différencier des autres. L'administration va s'en charger, athée ou pas elle est classé juive et étiquetée comme telle, sur ses papiers, sur sa poitrine. C'est comme être marquée au fer rouge. Colette se sent humiliée. Elle n'a pas honte d'être juive mais honte d'être stigmatisée. Qu'ont-ils fait à la fin? Sans compter que le port de cette étoile pourrait briser son rêve. Elle ne comprend pas encore que ce qui se prépare est bien pire.
Heureusement il y a l'hôpital Rothschild qui prend soin de ceux qui sont à Drancy, ce lieu affreux d'où les hommes sont déportés pour aller travailler. Mais Colette comprend peu à peu, là aussi on ment à la population. La rafle du Vel d'Hiv, les inspections des responsables de Drancy à l'hôpital, l'état dans lequel les gens arrivent, l'empressement du directeur de Drancy à les voir revenir rapidement et à les entasser dans ces trains direction… direction où ? Pas un camps de travail non Colette n'y crois plus. Direction l'enfer sur terre ! Mais alors les vieillards, les enfants? Non pas les enfants ! Qui oserait !? Des enfants ! Et pourtant Colette comprend l'inimaginable, l'indicible. Alors elle agit. Sans trop savoir, sans avoir de détails elle se laisse porter. Il faut sauver les enfants, c'est tout ce qui compte. Mais tous ne pourront pas l'être et il faudra vivre avec ça. Avec les remords, avec les regrets, avec la colère et la peine immense et indicible. Alors Colette continue, fait ce qu'elle doit faire jusqu'à ce qu'enfin la guerre soit gagnée. Mais la victoire est amère, les fantômes trop présent et pendant longtemps Colette se taira, ravagée de chagrin et hantée par ce qu'elle n'a pas réussi à faire. Oubliant les prouesses réalisées.
Pourtant comme elle a bien fait Colette de raconter son histoire. Elle le fait simplement en toute humilité. C'est une grande dame qui s'ignore. Raconter son histoire aura permis de faire vivre un peu encore ceux qui n'en ont pas réchappé et de faire connaître ce réseau d'exfiltration des enfants de l'hôpital Rothschild, voués, sans cela, à une mort certaine et inhumaine. Raconter son histoire c'est aussi faire connaître ceux qui ont fait vivre ce réseau et qui pour des raison de sécurité n'en ont laissé aucune trace : Maria ERRAZUZIZ, Claire HEYMANN, Marcel LEIBOVICI, Désirée DAMANGOUT, …

Colette offre un bel hommage à ces hommes et ces femmes de l'ombre, à ces enfants mais aussi à sa famille. Un parcours hors du commun qui force l'admiration.
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Grâce à son témoignage rédigé en collaboration avec Jean-Christophe Portes (  journaliste, réalisateur de documentaires et écrivain )Colette Brull-Ulmann - centenaire dans quelques jours - met à l'honneur , bien longtemps après , ce réseau d'évasion composé de médecins, assistantes sociales (Claire Heyman, l'instigatrice) , infirmières, surveillantes., personnel administratif .., ses collègues, travaillant comme elle, au sein de l'Hôpital Rothschild de Paris. Solidairement, malgré les risques extrêmes qu'ils prenaient, ( ils étaient, pour la plupart juifs) ils participèrent activement au sauvetage de nombreux enfants juifs, d'adultes aussi leur évitant ainsi la déportation et la mort.

C'est une narration bouleversante, à plus d'un titre :
- Cette filière n'a pas fait l'objet d'études importantes, il était indispensable de raconter cette histoire émouvante.
- Ce témoignage met en lumière une personne attachante, tenace, qui parvint à faire des études de médecine et qui concrétisa le rêve de sa vie : devenir pédiatre.
Une simple plaque commémorative apposée à l'entrée de l'hôpital rue de Picpus rappelle ces exploits et rend hommage à l'héroïsme de ces personnes.

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Me voilà arrivée au bout de ma lecture et ma première question est de savoir si je vais oser critiquer un tel témoignage. La réponse est non.
Le contenu de ce livre m'a tour à tour émue, mise en colère, dégoûtée par tant d'horreurs commises par des hommes. J'ai eu peur pour et avec la famille Brull, les enfants, les vieillards, leurs sauveurs...
La deuxième question que je me pose est de savoir si en pareille situation, j'aurais le courage de résister comme l'ont fait l'auteur et ses collègues. J'espère n'avoir jamais de réponse à cette interrogation.
Au-delà des faits qui se sont déroulés à l'hôpital, Colette Brull-Ulmann nous fait vivre le climat qui régnait à Paris : les nombreuses humiliations des juifs, la terreur d'être dénoncé et arrêté, le manque de nourriture, de chauffage, les enfants et les vieillards en souffrant davantage...
Un témoignage bouleversant qui devrait être lu par tout le monde, de sorte que personne n'oublie ces atrocités et que toutes les victimes soient encore (un peu) vivantes dans notre mémoire collective.
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Très belle autobiographie, Colette jeune juive, interne nous raconte cette période de l'occupation, du danger et du courage. Elle est admirable de courage, tout en restant une jeune femme de son époque, travailleuse, aimante, écoeurée par une société sauvage et cruelle. C'est un très beau livre, triste parfois, la description de Paris sous la botte Nazie est bien faite et on s'attache vraiment à cette jeune fille hors du commun.
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Un certain nombre de bébés et d'enfants juifs, on ne saura jamais combien, ont été sauvés de la déportation grâce au réseau dirigé par la discrète Claire Heyman, assistante sociale à l'hôpital Rothschild qui accueillait les malades emprisonnés à Drancy.
Colette Brull Ulmann y a courageusement joué un rôle et son propos est ici de faire connaître l'existence de ce réseau et de rendre justice à Claire Heyman, héroïne largement ignorée du public et des media.
Colette Brull Ullman brosse ici un tableau très vivant de Paris sous l'occupation allemande et de l'activité de divers réseaux de résistance dont celui de Claire Heyman auquel elle a largement contribué et celui de son père, qu'elle a également intégré après avoir été "grillée" à l'hôpital Rotschild.
Ce récit met en exergue le courage et la ténacité de certains justes qui ont consacré toute leur énergie à essayer de sauver le plus d'enfants possible des griffes des monstres nazis, dont le sinistre Aloïs Brunner.
Ecrit très agréablement, il fait partie des documents indispensables qui rappellent que le courage en temps de guerre est rare et absolument admirable !
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Je viens de terminer ce livre autobiographique de Colette Brull Ulmann.
Quel récit bouleversant !
Je n'avais jamais entendu, jusqu'à ce jour, le rôle de l'hôpital Rothschild à Paris pendant l'occupation.
Rien que pour cela, c'est déjà une découverte importante et heureusement qu'il y a (encore) ce type de témoignage.
Nous, lecteurs, nous devons aussi servir de "passeur" de ces témoignages pour que jamais on n'oublie tous ces comportements déviants, inhumains, cruels, dont seul l'homme est capable !
Vous l'aurez compris, je recommande vivement cette lecture à tous, et je ne vais pas détailler outre-mesure le contenu car il est maintes fois relaté dans les précédents commentaires très positifs et qui reflètent parfaitement tout ce que j'ai ressenti.
Un immense merci et une grande reconnaissance, à l'auteur pour avoir finalement trouvé la force nécessaire pour nous faire partager cette page de l'histoire de cet hôpital, tout comme sa vie au quotidien durant cette période si difficile et le mot est faible.
Nous continuerons donc à servir, comme je l'ai dit plus haut, de passeur.

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Exceptionnel. Témoignage de l'horreur, des déportations d'enfants, d'adultes qui etai'et soignés à l'hôpital.
Mais aussi, c 'est la rencontre de personnes magnifiques qui ont risqué leur vie :assistante sociale, infirmières, medecins pour faire sortir ces mêmes personnes qui avaient comme "particularité" d' être né juif.
C est l'histoire de Colette, de sa famille.
À lire absolument.
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