"Vous êtes l'une des plus belles filles que j'ai jamais vu." lui dit-il. Elle sourit. "Merci. Je pense que ma bouche est trop grande." James Bond regarde sa bouche, que l'on voit en gros plan, et a une réponse à double sens qui fait que les spectateurs de l'époque qui l'ont comprise s'étranglent avec leur popcorn. "Non, c'est la bonne taille. Pour moi, ça l'est."
Comme Pussy Galore - chatte à gogo ; Holly Goodhead - sacré suceuse ; Plenty O'Toole - abondance delaqueue ; Giacinta Johnson - la poisse - est dotée d'un nom aussi fort que son personnage.
Dans une salle de cinéma, ébahis devant les prouesses de l'agent 007 dans Skyfall, les petits-enfants de celles et de ceux qui se trouvaient le 5 octobre 1962 au Pavillon Théâtre de Leicester Square, au coeur de Londres, pour assister à la première de James Bond 007 contre Dr. No, ont dû communier avec la même fascination.
Parmi les émotions, un émoi. Une silhouette. Une femme. Elle sort de l'eau. Dans ce film inaugural, la Vénus moderne naît avec pour attributs un poignard, un masque de plongée et des coquillages. Ses cheveux mouillés lui tombent sur les épaules. Elle n'est vêtue que d'un bikini blanc, arme de séduction massive. Le monde découvre James Bond et, simultanément, la première des James Bond Girls. Rien ne sera désormais comme avant.