[ une ado ]
Je monte les escaliers, je rentre dans ma chambre et, pour la forme, je claque la porte. Histoire de montrer que moi aussi, j'en ai marre et que je suis énervée.
(p. 70)
Après avoir raccroché, je suis au trente-sixième dessous. Comme enterrée vivante. J'imagine un complot international, un truc de fou à la "Matrix" ou à la "Inception". A moins que Samia ne soit agent secret, mythomane, schizophrène... voire tout ça à la fois. Ou alors elle me voit comme la cruche de service qui avale tout ce qu'on lui raconte. Parce qu'une chose est sûre : elle s'est bien foutue de moi.
Après avoir jeté un petit coup d’œil dans la glace de l'entrée et calmé une mèche trop rebelle, je ferme mon blouson, j'appuie sur play et c'est parti. La voix du chanteur tellement craaaquant de My Chemical Romance résonne dans mes oreilles et me donne le courage d'affronter le froid. Ah, si ses parents lui avaient choisi un prénom moins ringard que Gerard ! Heureusement, à l'américaine, ça sonne un peu mieux.
« Na na na, na na na... »
Par la pensée, je reprends à tue-tête le refrain et marche d'un bon pas vers l'arrêt de bus.
Comme chaque matin, je me suis préparée la playlist parfaite pour arriver au lycée avec, disons, le maximum d'enthousiasme que je puisse mettre.
Pour être honnête, pendant mon trajet, j'essaye de penser à tout sauf aux longues heures que je vais passer, assise à entendre des profs réciter des cours qui, à vrai dire, ne m'intéressent pas. Mais, bon, ça fait partie du contrat avec mes parents. Je fais mon job, je ne sèche aucune heure et tant que j'ai plus ou moins la moyenne (plus, c'est mieux), ils me laissent tranquille. De toute façon, j'ai encore un an de répit. L'année prochaine, le bac français, et ensuite la totale. Normale que je profite de la dernière année de paix, non ?
I love rock' n' roll like Daddy, I scream rock' n' roll like Daddy.
Après avoir raccroché, je suis au trente-sixième dessous. Comme enterrée vivante. J'imagine un complot international, un truc de fou à la "Matrix" ou à la "Inception". A moins que Samia ne soit agent secret, mythomane, schizophrène.. voire tous ça à la fois. Ou alors elle me voit comme la cruche de service qui avale tout ce qu'on lui raconte. Parce qu'une chose est sûre : elle s'est bien foutue de moi.
Après avoir raccroché, je suis au trente-sixième dessous. Comme enterrée vivante. J'imagine un complot international, un truc de fou à la "Matrix" ou à la "Inception". A moins que Samia ne soit agent secret, mythomane, schizophrène... voire tout ça à la fois. Ou alors elle me voit comme la cruche de service qui avale tout ce qu'on lui raconte. Parce qu'une chose est sûre : elle s'est bien foutue de moi.