Il était cet homme dont toutes les femmes rêvent. Beau, gentil, prévenant, intelligent et doué comme pas un dans un lit, ce qui ne gâche rien. Un fantasme sur pieds… sauf que le mariage et lui, c’était comme la lune et le soleil. Quand l’un se lève, l’autre se couche.
Dolorès observait ses fesses dans le miroir. Elles étaient joliment moulées dans un jean coupe slim et ne manquaient jamais d’attirer les regards (suspects, le plus souvent). Elle aurait aimé qu’un homme s’y attarde. Certes, les prétendants ne manquaient pas, mais les aventures d’un soir ne l’intéressaient guère. Et elle n’avait pas envie de toutes les tester pour faire le tri et tenter de débusquer les candidats qui se seraient peut-être inscrits dans la durée.
D’une manière ou d’une autre, le destin avait voulu qu’il redevienne celui qu’il avait été. La seule chose qu’il ignorait, c’était le temps dont il bénéficierait. Et, ce temps, il ne le gâcherait pas. Mais il devait se taire. Personne ne devait savoir. Personne ne pourrait comprendre, de toute façon. Lui-même avait encore du mal.
La douleur prenait possession de toute sa tête. La douleur, et le bip que restituait un moniteur cardiaque dans la chambre devant laquelle il s’était arrêté. Son esprit s’arrima à la régularité du son, pour focaliser sur autre chose que les battements qui assaillaient ses tempes, en espérant que ces derniers disparaissent derrière ceux de l’appareil.
Elle lui traduisait tout, comme s’il n’était pas capable de comprendre l’anglais après avoir vécu dans ce pays plus de cinquante ans. Il n’avait aucune leçon à recevoir en la matière. Son anglais était plus que satisfaisant. Au diable ce qu’elle pouvait penser. Il ne sortirait pas de chez lui sans avoir pris la précaution de couper le courant.
De toute façon, quand on n’a pas le choix, le courage, on le trouve (ou on sombre).