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Critique de Frederic524


Jean Christophe-Buisson n'est, à ma connaissance, pas historien de formation mais plutôt grand journaliste J'ai un doute car il est indiqué qu'il a obtenu une Maîtrise d'histoire. Cela n'enlève en rien à la qualité de cette synthèse chronologique, « le noir et le brun« , allant du Traité de Versailles jusqu'au procès de Nuremberg où furent jugés les hauts dignitaires nazis coupables de crimes de guerre, génocides et crimes contre l'humanité. C'est la toute première fois que la justice internationale instruisit un procès de cette ampleur, à la mesure des atrocités perpétrées par Hitler et les siens. Hitler suicidé le 30 avril, Magda et leurs enfants et son mari et père Joseph Goebbels le suivirent dans la mort dans la journée du 1er mai. L'intérêt ne réside pas tant dans la description du second conflit mondial. On sent que Jean-Christophe Buisson a la volonté première de bâtir une réflexion globale sur ce que furent les mouvements nationalistes, l'extrême droite et les fascismes, car il y a bien évidemment plusieurs sortent de fascismes. Salazar, Mussolini, Franco, l'ignoble Ante Pavelic tyran croate de sinistre mémoire, le roumain Ion Antonescu, ces leaders arrivèrent au pouvoir dans le giron nazi d'Hitler et fasciste de Mussolini. La marche sur Rome en 1922 amène Mussolini aux affaires. Très vite, celui-ci profite de son charisme et de son talent exceptionnel pour convaincre à coup de discours les Italiens. Une toile d'araignée se construit avec des similitudes dans cette idée du culte du chef, le rejet de la démocratie, du parlementarisme, l'interdiction du droit de grève, un nationalisme exacerbé à visée hégémonique voire expansionniste du côté fasciste italien et surtout côté allemand ou l'espace vital voulu par Hitler va mettre le feux aux poudres. J'ai bien aimé l'aspect chronologique qui est accessible aux novices, la présentation générale avec un choix iconographique plutôt original. L'idée d'allier la chronologie de semaine en semaine alliée à des coups de projecteur sur des personnages importants des mouvements fascistes est bienvenue. On parle de l'Italie, de l'Allemagne, de la France, l'Espagne, L'Angleterre, les pays de l'est européen, l'Asie avec le totalitarisme japonais à visée expansionniste qui deviendra un allié des nazis et des fascistes italiens. Beaucoup de mouvements nationalistes dans le monde vont chercher à copier dans le choix vestimentaire, le culte du chef, le programme économique à visée autarcique ou expansionniste. L'extrême violence des propos est une constante, la radicalité et la violence, un moyen d'imposer par la force leurs idées. Bien évidemment, la guerre approchant et Hitler remportant victoire sur victoire, beaucoup furent tenté de le rejoindre, notamment dans la lutte à mort contre l'ours russe. La guerre à l'est vit les belligérants atteindre des sommets de cruauté. Léon Degrelle et le mouvement rexiste belge, Jacques Doriot, ancien communiste devenu démagogue pro nazis portant l'uniforme de la WaffenSS, le grand mufti de Jérusalem qui a soutenu Hitler dans son combat contre « La juiverie internationale » et autres délires « Judéo-bolchévique. » Les anecdotes parsèment le récit. On parle des artistes français qui profitèrent de la guerre pour se faire un nom, se souciant peu du sort du monde, privilégiant leurs carrières. Sacha Guitry, Pierre Drieu La Rochelle, Céline, Arletty, Giraudoux, Sartre, Simone de Beauvoir qui sans scrupule intervenait sur radio Paris entre 1943 et 1944. Bref, un bon paquet de donneurs de leçon qui par la suite n'eurent aucune honte à passer dans les rangs du communisme et à s'inventer un passé résistant. Cela ne mange pas de pain. Bref un récit clair, enlevé, très didactique, allant à l'essentiel, le but n'étant pas ici de tout dire, mais d'inviter le lecteur intéressé, à poursuivre ses recherches personnelles par le biais d'autres ouvrages plus complexes et détaillés. Pou l'anecdote, j'ai noté une petite coquille, en ce sens où l'on ne précise pas que Martin Bormann est mort dans la journée du 2 mai 1945 à Berlin, en tentant de fuir le bunker d'Hitler. Bormann est alors jugé par contumace pour crimes contre l'humanité. A la décharge de Jean-Christophe buisson, il est vrai qu'en 1946, on n'ignorait si Bormann était encore en vie ou pas. Bien des décennies plus tard, ses restes furent retrouvés à Berlin et l'ADN permit de confirmer que c'était bien Martin Bormann. Je chipote un peu. Si vous voulez un livre d'histoire accessible, une synthèse très agréable à lire et bien illustrée, nul doute que « noir et brun » paru chez Perrin et écrit par Jean-Christophe Buisson saure vous plaire. A charge par la suite, si le sujet et la curiosité vous en disent, de compléter votre collection.
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