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Un polar historique dont la colère et les révoltes sociales font curieusement écho à cette semaine de luttes pour défendre nos droits.

L'histoire commence lors du cortège funéraire de la militante anarchiste Louis Michel. Jeanne, une jeune bourgeoise idéaliste, a rejoint les rangs des grévistes et de ceux qui luttent pour un monde plus égalitaire, mais soudainement, elle disparait. A-t-elle fugué vers une nouvelle vie comme semble le penser la police ?
Un an après la disparition de sa cousine, Lucie souhaite découvrir la vérité. Remontant la piste de Jeanne, elle découvre les luttes qui l'ont transporté. Sa rencontre avec la médecin Madeleine Pelletier (figure historique réelle) lui ouvre ainsi une nouvelle compréhension de son statut de femme :

“ Pelletier lui fourra dans les mains une poignée de tracts. C'était la première fois qu'elle lisait pareille littérature, décrivant les chaînes dont la société entravait les femmes: la famille, le mariage, la maternité, le patriarcat. Il n'existait pas d'autre solution que la révolte. Elle fut frappée par la vérité crue de ces mots dans lesquels elle se reconnaissait entièrement.”

En parallèle de l'enquête de Lucie, nous suivons la préparation du “Grand soir” qui fait référence à la première manifestation du 1er mai en France pour obtenir la journée de 8 heures. La France se révolte, Gwenaël Bulteau nous retranscrit une ambiance explosive pleine de tension entre la police et les manifestants. C'est parfois très cru, l'auteur ne nous épargne pas la misère sociale et les aspects noirs de cette époque.

Bien que le rythme du récit ne m'ait pas toujours convaincu, j'ai beaucoup aimé le personnage de Lucie et toutes les références historiques. L'auteur n'utilise pas juste l'Histoire comme un décor, mais arrive à nous la faire vivre de manière vibrante.

♀️"Tous les hommes s'accordaient pour les garder en bas de l'échelle, même les révolutionnaires qui voulaient changer le monde, sauf une chose, immuable: que les femmes restent à leur place. Ils étaient vraiment irrécupérables.
- le Grand Soir aura lieu quand les femmes seront libres, lui rétorqua Lucie."
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Mince... le sujet de ce roman m'intéressait particulièrement et j'étais d'autant plus confiante que j'avais beaucoup apprécié "La République des faibles" de cet auteur MAIS ce roman joue trop la simplicité. J'ai eu souvent l'impression de lire un roman pour adolescents alors que j'attendais que le contexte historique soit davantage fouillé et l'intrigue plus complexe. Cela reste toutefois un agréable moment de lecture.
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Deux salles, une ambiance.
 
Paris.
La neige blanche accompagne le rouge linceul de Louise Michel en ce jour gris de janvier 1905.
 
Visuel, très visuel.
 
La commune inhume une de ses icônes en ce début de roman historique ou une jeune bourgeoise en rupture de ban assiste à ces obsèques puis…disparait en ne laissant aucune trace.
 
Un an plus tard, sa jeune cousine poursuit les recherches qui n'ont jusqu'alors rien donné et, à sa suite, s'infiltre dans les mouvances d'opposition voire anarchistes dont émergent les premières revendications féministes personnifiées par le médecin Madeleine Pelletier.
 
Roquefort.
1906. Une grève ébranle les caves fromagères où gronde le râle syndical naissant. Bien que triomphant, le mouvement se termine dans le sang quand est abattu un contremaître mis à pieds pour abus sexuels voulant se venger en tentant d'assassiner Madeleine Durand plus connue sous le pseudonyme de la Sorgue.
 
Deux personnages réels donc dans une trame romanesque et policière.
 
Ces deux figures tutélaires des luttes féministes de ce début du siècle dernier vont nous accompagner dans ce roman très bien écrit quand nous arpenterons les bas-fonds populeux du Paris d'alors à la recherche de la jeune fille de bonne famille disparue ou les rues de Lens en proie aux manifestations des mineurs abattus par les exactions de la direction des Houilles du nord.
 
Il sera donc question de lutte des classes, de syndicalisme, d'inégalités hommes/femmes mais également d'études de moeurs ou d'avortement.
 
Il y aura de la lutte, évidemment, de la solidarité, bien sûr, et de la trahison, aussi, dans ce récit épique comme dans toutes les épopées qui ont pour ambition de nous restituer les différents soulèvements populaires qui ont conduit aux libertés et aux acquis sociaux arrachés dans le sang à une classe dirigeante peu encline à lâcher un peu de lest dans sa suprématie.

Cela fait forcément écho à la situation politique actuelle.
 
Par contre, comme à chaque fois où des personnes existantes ou ayant existé interviennent en tant que personnages romanesques dans un ouvrage (voir ma chronique sur ‘le baiser'), je m'interroge sur la pertinence de ce choix de leur octroyer un parcours fictif qu'elles n'ont pas vécu.
 
La liberté de narration du romancier justifie-t-elle cette utilisation ?
 
Il suffit de taper le nom des deux femmes citées ci-dessus sur un navigateur internet pour lire leurs réelles histoires et s'apercevoir que ce qui nous est narré ici n'est pas toujours compatible avec la ‘vraie vie'.
 
Cela me perturbe quelque peu, cette frontière floue entre la réalité historique et le pur roman me laisse dubitatif et un peu chagrin d'avoir à faire mes propres investigations pour trier ce qui appartient à chaque nature de récit.
 
Sans doute ne le devrais-je pas et considérer avoir une oeuvre purement fictionnelle et romanesque entre les mains seulement aimerais-je (et pour quelle raison le ferait-on) que l'on me prête des aventures qui ne sont pas miennes ? Pas sûr !
 
Contentons-nous d'avoir appris l'existence de ces deux femmes de courage qui ont mis leur pierre à l'édifice du mouvement féministe qui, comme la Sagrada Familia de Barcelone, n'est toujours qu'un vaste chantier à ciel ouvert dont la fin semble remise aux calendes grecques.
 
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J'ai trouvé l'écriture de l'auteur fluide et agréable. La plongée dans le quotidien de cet époque troublée se fait assez bien. Mais j'ai trouvé la psychologie des différents personnages assez superficiellement brossée.
L'auteur a souhaité s'attaquer à plusieurs problématiques de la société de époque (et pas que) comme les conditions de travail et la condition féminine et j'ai eu l'impression que tous les sujets n'étaient qu'effleurés.
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Une page d'histoire en souvenir des luttes ouvrières et des conflits de société du début du XXeme siécle. Des personnages aux destins qui vont de croiser et se déchirer sur fond d'enquêtes policières avec les lachetés et les trahisons qui rendent ces personnages humains et si actuels dans leur quête de vie et d'aspiration sociale.
Un bon moment de lecture un bon retour sur notre passé si proche souvent de notre réalité actuelle.
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Avec un tel titre et un tel sujet, on attends beaucoup de ce polar historique surtout dans le contexte actuel. Les invités combattants des droits sociaux et de la femme sont prestigieux. le décor avec ses détails et ses références historiques est planté. C'est dans cette effervescence que le crime d'un homme est commis. Parallèlement Lucie une jeune bourgeoise
est à la recherche de sa cousine Jeanne éprise de liberté disparue un an plus tôt. Tour à tour nos personnages illustres vont nous éclairer sur cette sombre Histoire. Car oui, c'est avec brio qu'à travers son enquête l'auteur nous embarque dans la France révoltée du début du 20eme siècle. Les conditions de travail sont déplorables, la femme n'a aucun droit si ce n'est de vendre son corps à ses risques et périls pour se nourrir. La misère, la mort, la déchéance sont le quotidien du peuple. le droit de grève, de retrait, de vote pour les femmes, d'avortement n'existent tout simplement pas. Alors quand on a plus rien à perdre comme la disparue Jeanne,on est prêt à tout mais à quel prix?
A lire absolument pour en savoir plus sur le début des droits sociaux mais aussi pour cette enquête finement menée.




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Avec le grand soir, Gwenaël Bulteau nous entraîne aux côtés de Lucie, dans une Belle Epoque vibrant au son des cris de révolte. Dans ce roman noir très bien documenté, l'auteur mêle personnages historiques et de fiction et met en lumière bien des combats.

On suit Lucie qui enquête sur la disparition de sa cousine. Avec elle, on côtoie les ouvriers et ouvrières mais aussi les mouvements féministes et anarchistes de ces premières années du XXè siècle.

Dans cette période trouble de lutte des classes et de revendications pour de meilleures conditions de travail, les anarchistes ont la cote et fomentent déjà des attentats, la bande à Bonnot sera bientôt là.

Lucie mène son enquête et va faire la connaissance de Madeleine Pelletier, médecin et militante pour l'égalité et le droit à l'avortement. Une femme qui choquait son époque par ses positions dans une France encore profondément croyante et par son apparence car elle portait costume et cheveux courts.

Parallèlement à cette intrigue, nous suivons Madame Sorgue et son assistant garde du corps, une anarcho-syndicaliste qui a elle aussi existé. On la découvre à Courrières, suite à une catastrophe minière qui a fait officiellement 1 099 morts ; et à Roquefort, pour aider les ouvrières dans leurs revendications.

Avec ces deux trajectoires, l'auteur nous montre à quel point la France était une poudrière avec un climat social très fort : droit de vote des femmes, droit à l'avortement, lutte pour la journée de 8h de travail, percée des syndicats et de l'anarchisme…

J'ai beaucoup aimé ce roman choral, porté par des femmes charismatiques. La disparition de Jeanne n'est qu'un prétexte pour nous faire découvrir ce climat social et nous démontrer que la Belle Epoque n'était pas belle pour tout le monde, loin de là !

Gwenaël Bulteau nous montre la misère, le désespoir du peuple mais aussi leur lutte pour améliorer leurs conditions de travail et de vie. Et à contrario, celle des puissants qui habitent de beaux hôtels particuliers et qui ont tous les droits. le gouffre est immense et on imagine sans peine la haine des ouvriers pour les nantis.

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Gwenaël Bulteau nous offre un nouveau roman historique. Un roman social et politique dans lequel les femmes luttent pour leur émancipation, les ouvriers pour que leurs conditions de travail s'améliorent.
Nous sommes le 22 janvier 1905 : un cortège populaire accompagne la dépouille de Louise Michel, figure majeure de la Commune de Paris, dans sa dernière villégiature sise au cimetière de Levallois Perret. Parmi la cohorte d'ouvriers, se faufile une certaine Jeanne Desroselles. La jeune fille, dont le père est un riche industriel, s'intéresse depuis quelques mois aux revendications des prolétaires, travailleurs de tout poil. Elle va disparaître peu après et les actions déployées pour la retrouver vont se retrouver vaines. Un peu plus d'un an plus tard, Lucie , la cousine de Jeanne, va décider de reprendre de manière officieuse l'enquête à son compte. Pour se faire, elle va devoir revêtir les habits du peuple pour tenter d'obtenir des renseignements auprès des personnes que sa cousine avait côtoyées. Au cours d'un meeting syndical en mémoire des mineurs morts à Courrières quelques semaines plus tôt, elle va faire la connaissance du Docteur Pelletier, une des rares femmes étant autorisées à exercer le métier, puis elle va être mise sur la piste d'un couple dont le mari imite les passants. Un couple que fréquentait régulièrement Jeanne et qui sont peut-être les derniers à l'avoir vu. Alors que Lucie poursuit ses investigations, la colère gronde dans le milieu ouvrier, attisée par quelques leaders charismatiques, motivant leurs troupes à se rassembler pour une manifestation d'ampleur qui se tiendra à Paris le 1er mai. Ce jour béni de la révolution sociale qui renversera la société bourgeoise et capitaliste . le Grand Soir.
L'auteur vendéen nous plonge avec cette écriture dans ces années tumultueuses du début du siècle dont l'un des évènements déclencheurs est la mort d'une millier de mineurs à Courrières le 10 mars 1906 dans le nord de la France .La gestion de cette catastrophe par les autorités locales, privilégiant la reprise de l'activité au sort des malheureux disparus, la colère des mineurs gronde et va se traduire par des grèves multiples qui vont ensuite s'étendre sur tout le pays avec en point de mire le premier mai prochain.
Gwenael Bulteau intègre sur fonds de mouvement social une affaire de disparition et un assassinat. le scénario nous propose alors deux histoires distinctes : les investigations de Lucie d'une part dans un Paris où les quartiers luxueux côtoient des bidonvilles à ciel ouvert , dans lequel on survit de bric et d' broc, de boulots exténuants sous-payés , ou de menus trafics. La jeune femme qui cotoie cette classe défavorisée va peu à peu se laisser emporter par ces demandes légitimes et en premier chef le droit des femmes qui veulent pouvoir voter, travailler, n'être plus considérées que comme un objet de plaisir et de reproduction. En parallèle, on fait connaissance avec la citoyenne Sorgue , anarcho-syndicaliste, meneuse d'hommes, prête à dilapider sa fortune pour aider les travailleurs et leurs idées, activiste surveillée de près par la police qui souhaite contrôler ses actions futures . C'est également une féministe de la première heure qui entend bien protéger ses semblables de tous les abus possibles.
L'auteur mêle ainsi personnages de fiction et ceux qui ont fait l'Histoire comme Mme Sorgue et Madeleine Pelletier, offrant au récit une épaisseur historique qui renforce sa qualité de témoignage autant que sa qualité romanesque, celle-ci uniquement due à la valeur de l'écriture de son auteur.
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Le petit avis de Kris pour Collectif Polar
Énorme coup de ❤️💖
C'est drôle, enfin pas tant que ça, ces similitudes avec notre époque …. l'histoire se répète, dit-on !!
« Nous ne sommes pas du même côté de la barricade avait dit Clemenceau ! » Ça sonne étrangement comme une phrase entendue il n'y a pas si longtemps !
Mais que nous raconte « le Grand Soir »
Paris, 22 janvier 1905. La foule suit le cortège funéraire de Louise Michel. Jeanne Desroselles s'est travestie en femme du peuple pour participer à l'hommage populaire, mais disparaît mystérieusement. La jeune héritière fréquentait les réunions publiques de ceux qui luttent pour la liberté et la justice. de tavernes en ruelle, sa cousine Lucie enquête sur ses traces pour la retrouver.
Un roman qui donne à réfléchir, qui prend aux tripes et qui, finalement pourrait presque se passer de nos jours.

Un livre sincère, sans concession qui fait du bien même s'il est, malheureusement assez noir.

Un auteur à découvrir sans faute !!
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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C'était le roman policier de la sélection du mois de janvier qui me tentait le plus.

Le grand soir est un roman policier historique. D'un côté, on suit Lucie Desroselles qui enquête sur la disparition de sa cousine, une année plus tôt, en 1905. Cette jeune femme bourgeoise, se transforme en fille du peuple pour en apprendre plus. Et de l'autre, on suit toute la montée en puissance du conflit social, qui amènera au grand rassemblement chaotique du 1er Mai 1906.

Malheureusement, cette lecture est une petite déception pour moi. Je m'attendais à être totalement happée par l'histoire et cela n'a pas été le cas. Même si on ressent bien la montée en puissance du peuple en colère et tout le conflit social, l'ambiance reste, à mon sens, assez peu immersive. J'ai été hermétique à l'histoire. L'intrigue qui me tentait le plus était celle de Lucie Desroselles et son "enquête" pour découvrir ce qui était arrivé à sa cousine, mais c'est un peu survolé.

Les personnages sont peu attachants. On ne développe pas beaucoup leur caractère, on ne détaille que très peu leur histoire, et on reste en surface dans ce roman policier. La plupart de ces personnages sont très violents, mais on ne comprend pas réellement pourquoi. J'ai eu parfois l'impression qu'il me manquait des éléments pour bien comprendre ces personnages.

Le Grand Soir reste un roman social intéressant, mais l'enquête concernant la disparition de Jeanne Desroselles m'a semblé un peu survolé, trop lisse. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable, dommage !
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