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Citations sur Dernière saison dans les Rocheuses (45)

- Vous comptez attaquer les Sioux, jeunes gens ? plaisanta-t-elle.
- Nous allons chasser dans les contrées barbares, répondis-je sur le même ton. Nous te rapporterons une belle bosse de bison à faire griller.
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Arrivés sur la crête, nous découvrîmes, au nord, une immense prairie, aussi différente des terres que nous venions de traverser que la verte Irlande peut l'être du Sahara. Couchés dans les hautes herbes grasses, plus de cinq cents bisons ruminaient paisiblement. Ils ne prirent conscience de notre présence que lorsque les hordes de cavaliers se précipitèrent sur eux du haut de tous les sommets environnants.
A la vue du troupeau, les Indiens s'étaient mis à pousser des hululements stridents. Des coups de feu claquèrent. Aussitôt les bisons se relevèrent et s'enfuirent dans un tonnerre assourdissant qui fit trembler le sol.
Au fond de la vallée paissait une seconde harde, aussi important que celle que nous chassions, piégée elle aussi à l'intérieur des collines. Nous l'apercevions de loin qui cheminait dans notre direction, taches mouvantes piquetant la verdure.
Les deux troupeaux se dirigeaient l'un vers l'autre. Ils n'étaient maintenant séparés que d'une centaine de yards, puis cinquante, puis trente... Ils se percutèrent dans un fracas de sabots, de sourds mugissements, de beuglement aigus, s'éparpillant tous azimuts, tournoyant sur eux-mêmes, soulevant des trombes de poussière.
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La récompense d'une jeunesse intrépide,c'est le contentement et la sagesse d'une vieillesse heureuse.La flamme inextinguible de nos jeunes années nous permet de glorifier le passé avec une joie sans mélange. Loin d'assombrir le présent,elle l'agrémente de beaux souvenirs et balaie les mauvais.
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Je m’affalai dans la neige et le regardai s’éloigner dans le crépuscule. Très vite, mes paupières se fermèrent. L’engourdissement me gagnait quand, soudain, mon oreille discerna un lointain raclement métallique. C’était peut-être Smitts qui dégageait la neige de la rambarde de l’auberge à l’aide d’un fer à cheval. Ou un éperon heurtant le gratte-pied de l’entrée. Je ne l’entendis qu’une fois, faiblement mais distinctement, venant de la direction empruntée par Ferris. Je parcourus quelques yards à quatre pattes puis me relevai en chancelant. Cinq minutes plus tard, je distinguai deux pâles lueurs vacillant dans la pénombre, celles d’une torche et d’une lampe à huile. Des portes s’ouvraient. Des gens s’interpellaient. Je devinai un toit pointu.
— Je suis là ! croassai-je. Juste là !
Je perçus des voix. Je vis des silhouettes. Plochman et Smitts me saisirent chacun par un bras et me traînèrent vers l’auberge. Alene accourait, tête nue. Son châle de laine était tombé dans la neige, piétiné par Smitts, mais elle n’en avait cure. J’offrais un piteux spectacle, visage gelé, tunique rougie de sang. Je voulus lui dire que ce sang n’était pas le mien, hélas ! ma langue refusait de m’obéir, aussi me contentai-je de lever la main en guise de salut. Je fus conduit dans la chaleur de la salle et couché sur le plancher, devant la cheminée. Alene s’agenouilla, me frotta les joues, puis ouvrit ma veste, dénoua les lanières de mes jambières et ôta les peaux qui enveloppaient mes pieds. Elle retint sa respiration en les découvrant. D’instinct, je tendis les bras vers elle. Elle prit mes doigts glacés entre les siens et souffla dessus, tentant de les réchauffer.
— Si c’est ce qu’il fallait endurer pour mériter de tenir ta main, ça valait la peine, chuchotai-je.
— Chut, William. Ne parle pas.
Ferris, mon sauveur, était également allongé auprès du feu, raide comme une bûche. La glace qui fondait scintillait sur sa barbe. Le matin, Meeks me donna du laudanum et incisa mes plantes de pied pour en extraire les épines. Je dormis toute la journée et le soir, en ouvrant les yeux, j’entendis au-dehors quelqu’un beugler :
— Cette croupière me rentre dans le cul !
Je reconnus la voix de Pegleg. Encore groggy, je compris que Jed Smith, Moses Branch et les autres étaient arrivés au fort, avec quelques jours de retard sur Ferris. Je me rendormis, le sourire aux lèvres.Le lendemain, des bruits de pas derrière la porte m’éveillèrent en sursaut. Elle s’entrebâilla sur Pegleg, Branch, Bridger, Glass et le capitaine Smith.
Ferris les suivait en clopinant. Ses joues et ses doigts étaient tavelés de taches grises, mais il semblait bien remis, contrairement à moi. Je n’étais pas, comme lui, endurci par une année entière dans les Rocheuses. Il me faudrait des semaines avant de pouvoir recouvrer l’usage de mes jambes. Je me redressai contre les oreillers et leur serrai la main à tous.
— Comment tu te sens, vieille branche ? brailla Pegleg.— Frais comme un gardon !
— Un vrai montagnard solitaire et blessé. Et à moitié gelé. Il te reste plus qu’à te trouver une squaw, et t’auras tout bon.— Il y travaille, il y travaille, plaisanta Ferris.
— Voyez-vous ça, dit Pegleg.
Il prit une bouteille de whisky des mains de Moses Branch et me la tendit.
— Allez, lâche-toi !
Et si t’as besoin de conseils pour apprendre à conter fleurette, te gêne pas, je suis là. Je m’escrimai sur le bouchon.
— Si tu mets autant de temps à tirer qu’à boire un coup, je m’étonne que tu sois encore en vie, blagua Branch. Tiens, donne-moi cette bouteille, bon à rien. Mais commence par nous raconter tes exploits. La bataille d’abord, la bouteille après.
— Il n’y a pas grand-chose à raconter. On a abattu un bison, à l’ouest du grand méandre. Son poids a fait casser la glace et…
— Vous auriez dû attendre qu’il quitte la rivière, remarqua Pegleg.
— Oui, mais Ferris s’impatientait.
— C’est bien connu, dit Branch. Ferris est un gars pressé.
Ils rigolèrent tous. Ferris avait la réputation d’être le plus paisible et le plus réfléchi d’entre nous. Branch me passa la bouteille et j’avalai une gorgée.
— T’appelles ça boire ? ricana-t-il. Rends-la-moi et continue.— J’ai ôté mes bottes, je suis entré dans l’eau. J’étais en train d’éviscérer le bison quand des Sioux nous ont volé nos chevaux.
— Et ses brodequins, précisa Ferris.Pegleg souleva mes couvertures.
— Voyons voir ces sabots.
Il approcha son couteau de mes pieds bandés et, de la pointe, piqua les pansements. Ferris, debout dans un coin de la pièce, retint bruyamment sa respiration. Pegleg se retourna.
— T’as quelque chose à dire, blanc-bec ?
— Si c’était le cas, je l’aurais dit.
Wyeth, à ta place, je boirais un bon gorgeon. Avec Pegleg, on ne sait jamais…
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Ce furent des fiançailles à la mode locale, ce qui signifiait que j'avais le droit de lui tenir la main et de l'embrasser en public sans que lon m'en fît reproche, et que nous pouvions rester seuls dans une pièce à condition de laisser la porte ouverte.
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Il régnait un accord tacite entre brigades, stipulant que tout trappeur en détresse devait être secouru, quelle que fût la compagnie qui l'employait. Deux ans plus tôt, Smith et son équipe avaient été hébergés tout un hiver à Fort Vancouver, alors qu'ils tentaient de braconner sur les zones de chasse de la HBC (Hudson Bay Fur).
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J'atteignis le sommet d'une colline à l'herbe rare et contemplai les ondulations de la plaine brûlée par le soleil, s'étendant à perte de vue. Des myriades de sauterelles stridulaient sans fin. Un oiseau planait dans le ciel blanc, qui me parut soudain très haut, comme si le monde, grandiose et solennel, s'était dilaté autour de moi. La Prairie me donnait la sensation d'être à l'orée d'un mystère infini, déconcertant, et, par-dessus tout, m'écrasant d'une solitude absolue.
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Il avait trouvé la méthode idéale pour nous faire accepter de la brigade. Aux yeux des vétérans, rien n'était mieux considéré que de risquer inutilement sa vie et se gargariser de sa propre ignorance.
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Les trappeurs sont des hommes admirables, répondit-elle sans hésiter. Des hommes admirables qui placent leur métier par-dessus tout. Une aventure passionnante pour ceux qui la vivent, mais peu satisfaisante pour ceux qu'ils laissent derrière eux. ( p 89 )
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-On m'a dit que tu avais été grièvement blessé. J'imagine un acte de bravoure palpitant: "Il traversait un désert au grand galop quand il reçut une volée de flèches tirées par des guerriers hostiles..."
-En chassant le bison, un trappeur m'a involontairement pris pour cible. Et moi, j'ai raté la mienne.
-Bravo, Wyeth. Une belle histoire. Il faudra l'arranger un peu.
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